Présenté en 2020, le moniteur gaming incurvé 1000R de MSI s’est largement fait attendre en France. Disponible depuis plusieurs mois outre-Atlantique, il va toutefois faire son apparition très prochainement dans nos contrées. L’occasion pour nous de le présenter et le tester plus en détail !
- Une expérience HDR supérieure à ce que l'on attendait
- Belle image en SDR comme en HDR
- Courbe surprenante et immersive
- Excellent contraste
- L'étalonnage pourrait être meilleur
- Réactivité et input lag légèrement en retrait
- Pas de haut-parleur
- Des fonctions "intelligentes" dispensables
Nous avons vu apparaître les premiers moniteurs incurvés 1000R l’an passé, avec la gamme Odyssey G7 de Samsung qui s’était dévoilée en test dans nos colonnes. C’est désormais au tour de MSI de passer à l’offensive avec ce type d’écran pensé et conçu avant tout pour l’immersion. Le fabricant taïwanais ne se contente toutefois pas de ce rayon de courbure prononcé, il en profite aussi pour y intégrer des fonctionnalités qui s’appuient sur l’intelligence artificielle et proposer une compatibilité Display HDR400 sur cet écran qui revendique une fréquence de rafraîchissement de 165 Hz et un temps de réponse de 1 ms MPRT.
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Prix et disponibilité
Le MSI MPG Artymis 343CQR est déjà commercialisé dans certaines régions, mais ne sera pleinement disponible dans l’hexagone qu’à la fin du mois d’août. Son tarif de lancement est fixé à 999 €, un prix élevé par rapport à d’autres références, qui reste toutefois cohérent sur de tels formats et diagonales.
MSI MPG Artymis 343CQR : la fiche technique
Le MSI MPG Artymis 343CQR, c'est :
- Type de dalle : VA incurvée (1000R)
- Format, taille et définition d'écran : 21:9 / 34" (86 cm) / UWQHD (3440 x 1440 pixels)
- Fréquence de rafraichissement : 165 Hz
- Technologie de synchronisation : AMD FreeSync Premium
- Traitement HDR : oui, VESA Display HDR400
- Connectiques : 1 x DisplayPort 1.4 / 2 x HDMI 2.0 / 2 x USB-A 3.2 Gen 1 / 1 x USB-B / 1 x USB Type-C (avec DisplayPort Alt Mode) / 1 x prise casque
- Alimentation : interne
Design et ergonomie
À l’instar des deux autres moniteurs MSI que nous avons testés cette année (les PRO MP271P et Optix MAG274QRF-QD), ce modèle a recours à un design qui reprend des matériaux et des éléments de conception similaires. C’est le cas du cadre de l’écran, très fin, et de sa bordure inférieure, de l’esthétique gaming à l’arrière avec son éclairage RGB, ou encore de son système de fixation qui, contrairement à d’autres, ne s’affranchit pas d’un montage manuel à l’aide de quelques vis.
Le niveau de finition est bon, mais à ce tarif on s’attendait peut-être à quelque chose de plus qualitatif concernant les matériaux utilisés. Les plastiques ont tendance à craquer dès que l’on manipule le moniteur tandis que les bordures ne scellent pas complètement la dalle des éléments extérieurs, pour preuve, un insecte a même réussi à s’y glisser durant notre test. Rien de vraiment rédhibitoire, mais si l’on pardonne une conception qui sonne bon marché sur un moniteur à quelques centaines d’euros, c’est moins le cas lorsqu’il faut y investir une somme plus importante, comme ici.
Naturellement, l’écran est particulièrement imposant avec ses 9,17 kg et ses 795 mm de largeur. Un large pied métallique vient soutenir le tout, ramenant la profondeur 315 mm. Autant dire qu’il faut prévoir un bel espace pour accueillir cet engin, qui est malgré tout compatible avec la fixation VESA 100 x 100 mm.
L’ergonomie n’est pas si mauvaise pour un écran large. Bien sûr, il ne vous sera pas possible de le passer en mode portrait, mais nous avons tout de même le droit à une belle amplitude de réglage sur la hauteur (environ 10 cm), une inclinaison de -5 ° à + 20 ° et une rotation de gauche à droite et vice versa sur 30 °. Cela permet sans trop de mal d’ajuster le moniteur à nos besoins et notre configuration de bureau, on a déjà vu mieux, mais en règle générale l’ergonomie est rarement le point fort des moniteurs gaming.
Au dos du moniteur, on retrouve un éclairage RGB paramétrable au niveau du logo, puis sur 20 zones avec le logiciel Mystic Light, qui offre aussi 7 effets différents pour égayer le tout.
Si c’est un atout esthétique pour certains, il faut bien dire qu’un éclairage RGB de ce type n’apporte pas grand-chose, tout juste permet-il de créer une petite ambiance dans l’obscurité.
1000R, pourquoi faire ?
Finalement, même si le format 21:9 et la large diagonale de cet écran apportent un plus pour un usage bureautique, on ressort de ce test avec un sentiment similaire de celui que nous avait laissé l’Odyssey G7. La courbure 1000R est appréciable en jeu, elle donne une vision périphérique très utile par exemple sur les FPS et renforce indéniablement l’immersion dans les jeux narratifs et autres jeux « couloirs », sans parler de titres de simulation, automobiles ou autres.
En revanche, ce n’est pas la panacée pour un usage bureautique et encore moins lorsqu’il s’agit de partager son écran à plusieurs pour jouer en local, comme nous avons pu en faire les frais en lançant It Takes Two. La sensation de profondeur offerte par l’écran en jeu devient presque gênante pour un usage classique, entre navigation web, logiciels et autres tâches de productivité. C’est sans doute un avis très subjectif et notre meilleur conseil c’est d’essayer un tel écran avant de l’adopter, surtout s’il ne s’agit pas d’en faire un moniteur exclusivement réservé aux jeux.
Connectiques
Les connectiques ne sont pas très facilement accessibles une fois que le moniteur est installé puisqu’elles sont logées dans un renfoncement sous le châssis ; faute de mieux, on s’en accommode.
Ce MPG Artymis 343CQR est équipé de deux ports HDMI 2.0 avec lesquels le taux de rafraîchissement n’atteint que 100 Hz dans la définition native de l’écran. Il faut passer par le DisplayPort pour profiter des 165 Hz. Hélas, il faut faire sans HDMI 2.1, un standard qui est malgré tout amené à se démocratiser sur les moniteurs, de plus en plus sollicité par les joueurs consoles.
On trouve également deux ports USB-A, un port USB-B qui permet de connecter le moniteur au PC, et enfin un USB-C qui prend en charge le Display Alt Mode. En revanche, la charge autorisée par l’USB-C n’est ici que de 15 W, insuffisant pour alimenter correctement un PC portable, dommage.
Précisons que le bloc d’alimentation est intégré au moniteur. La sortie audio pourra enfin être utile dans certains cas, d’autant que l’écran n’est pas doté de haut-parleur.
Ergonomie logicielle et paramétrages
Le MPG Artymis 343CQR est équipé d’un joystick de navigation, d’un bouton d’alimentation, et d’un bouton raccourci qui permet d’invoquer le logiciel MSI Gaming OSD sur PC, ils sont positionnés à droite de l’écran, en dessous du crochet dépliant pour casque.
La navigation au sein de l’OSD est simple et celui-ci est classique, à l’image de ce que fait MSI depuis plusieurs années. Nous avons accès à 10 modes d’images prédéfinies, 5 dans le menu « gaming » et 5 autres dans le menu « professional ».
On a toutefois tout intérêt à utiliser l’application MSI Gaming OSD 2.0 sur PC. Elle facilite clairement la donne puisqu’il s’agit d’un OSD où l’on navigue simplement à la souris.
On y trouve des paramètres supplémentaires, dont certains liés à des fonctionnalités qui reposent sur l’intelligence artificielle. L’interface est très complète et nous permet également de profiter du l’HDMI CEC, d’un gestionnaire de fenêtres, ou encore des fonctionnalités PBP/PIP bien pratiques pour certains utilisateurs. Les réglages effectués sont appliqués instantanément à l’écran.
Un mot sur la fonction HDMI CEC, puisque le MPG Artymis 343CQR est le premier moniteur gaming à l’intégrer. Elle permet de lier l’écran à différents appareils (une télécommande, une manette, ou une Switch par exemple), ce qui aura pour effet de pouvoir faire sortir l’écran de veille à partir de ces appareils et de retrouver directement le mode d’image et les réglages que nous avions effectués pour chaque périphérique.
Ce moniteur ne manque clairement pas de fonctionnalités, et nous n’allons d’ailleurs pas tout vous détailler ici. Sachez tout de même vous pouvez profiter de la fonction « True Color Sync » pour conserver les mêmes réglages de colorimétrie d’un appareil à un autre, ou encore de la fonction « Mobile Projector » qui a recours au PBP pour afficher un smartphone en 5:9 et l’écran en 16:9.
Enfin, les quelques fonctionnalités propulsées par l’intelligence artificielle sur ce moniteur ne sont clairement pas des « killer features ». Tout d’abord, nous n’avons pas réussi à faire fonctionner Sound Tune (via MSI Dragon Center), une option qui utilise un micro intégré à l’écran pour éliminer les bruits environnants durant les communications. Du côté de l’Optix Scope, on se demande bien où est l’IA ! Il s’agit en effet d’une simple loupe autour du réticule, avec un zoom x1,5, x2 ou x4. Dans son mode A.I, Night Vision semble déjà plus intéressant puisqu’il s’agit de détecter automatiquement les zones sombres de l’image afin d’en faire ressortir les détails. Son activation apporte un petit quelque chose, mais dans l’ensemble le moniteur affiche déjà une image bien détaillée sans cette fonctionnalité.
Qualité d’image
Le MPG Artymis 343CQR offre une image profonde et détaillée grâce à un niveau de noir très bas, résultat sur un excellent rapport de contraste, mesuré à 3 999:1. Sur ce point, c’est tout simplement le meilleur moniteur à ce niveau que nous avons pu tester ces derniers mois. Il surpasse largement les dalles IPS, mais également l’Odyssey G7 qui est pourtant lui aussi doté d’une dalle VA. Le pic lumineux en SDR est quant à lui correct avec 328 cd/m². Cela débouche finalement sur une image très réaliste, ce qui renforce d’autant plus l’immersion.
La température de couleur avec le mode « utilisateur » respecte parfaitement la valeur de référence, avec une mesure à 6 451 K. On note en revanche de légères dérives sur les niveaux de gris, mais surtout une courbe gamma en retrait par rapport à la courbe de référence.
La colorimétrie est bonne dans l’ensemble, avec un Delta E moyen de 2,81, qui reste donc inférieure à la limite à partir de laquelle où l’œil perçoit les dérives. Mais, on trouve tout de même des dérives chromatiques sur certaines nuances, elles restent toutefois contenues.
L’espace sRGB est parfaitement représenté, à 99,6%. Les espaces DCI-P3 et Rec.2020 sont quant à eux couverts respectivement à 93,28 % et 69,46 %.
Le moniteur montre une bonne uniformité dans l’ensemble. On constate toutefois quelques fuites de lumières aux quatre coins de la dalle, un phénomène que l’on constate uniquement lorsque l’on diffuse une mire totalement noire à l’écran, mais qui n’est pas gênant lors d’une utilisation classique.
HDR
Le MPG Artymis 343CQR est certifié DisplayHDR 400 et accepte les signaux HDR10, les différents paramètres d’image au sein de l’OSD sont d’ailleurs automatiquement verrouillés lorsque le moniteur détecte le signal HDR.
Une nouvelle fois, la colorimétrie en HDR montre quelques dérives, mais est globalement correcte avec un Delta E moyen de 3,52.
Malgré cette certification minimale, cet écran se montre meilleur qu’il n’y paraît pour les contenus HDR. Son pic lumineux atteint ainsi les 590 cd/m², le signal EOTF n’est pas des plus fidèles, mais dans l’ensemble on gagne bien quelque chose à avoir recours à l’HDR avec ce moniteur. Cette luminosité accrue couplée à l’excellent contraste de cette dalle et à des couleurs encore plus vives change visiblement et positivement la donne. C’est sans conteste le meilleur moniteur certifié DisplayHDR 400 que nous ayons testé.
Performances
Ce MPG Artymis 343CQR montre de bonnes performances, mais peut-être pas suffisamment si vous êtes un joueur compétitif pour qui chaque milliseconde compte. Le taux de rafraîchissement de 165 Hz est idéal avec cette définition, on a sans doute un peu moins de détails qu’en 4K, mais il est aussi plus facile d’atteindre un nombre d’images par seconde élevé.
En revanche, nous sommes un peu déçus par le temps de réponse et l’input lag de ce moniteur. Nous ne disposons pas des outils nécessaires pour mesurer précisément le temps de réponse, mais nous pouvons tout de même constater que ce moniteur réagit moins bien (MPRT activé ou non) au test de réactivité que nous réalisons sur chaque moniteur. Pas au point d’être rédhibitoire, nous savons d’ailleurs que les dalles VA sont moins réactives que les dalles IPS, mais les joueurs les plus attentifs aux performances de leur moniteur chercheront sans doute à trouver mieux.
Il en va de même concernant l’input lag. L’Artymis a le décalage d’entrée le plus élevé que nous ayons constaté pour un moniteur gaming, avec 23 ms. Ce n’est vraiment pas excessif, mais c’est plus d’une image de retard par rapport à une source à 60 Hz. Une nouvelle fois, vous ne le ressentirez sans doute pas, mais cela peut être en défaveur des titres compétitifs.
Nous avons également remarqué que le réglage « fastest » pour le temps de réponse induit un très léger reverse ghosting. Il est toutefois moins impactant que le ghosting visible avec le réglage « normal ». L’alternative « fast » est selon nous la meilleure : il ne supprime pas le ghosting, mais il est clairement beaucoup moins visible comme cela.
Pour terminer, précisons que le moniteur est compatible FreeSync Premium, et est bien reconnu comme étant compatible G-Sync, la démo « Pendulum » de Nvidia s’exécute d’ailleurs sans aucun accroc.
Consommation électrique
Le MPG Artymis 343CQR est assez gourmand en énergie. Nous mesurons une consommation de 29 W en diffusant une mire blanche sur une fenêtre de 10 %, calibrée à 150 cd/m². Cela représente une consommation relative de 107 W/m².
MSI MPG Artymis 343CQR : l’avis de Clubic
Voilà un monstre de moniteur, par sa taille, son format et sa courbe, qui parvient à tenir la promesse d’offrir une expérience de jeu pleinement immersive. Si ses fonctions liées à l’intelligence artificielle sont, selon nous, peu probantes, son image se montre quant à elle idéale pour la plupart des joueurs. Son excellent contraste, et ses capacités loin d’être anecdotiques en HDR renforcent encore un peu plus son attractivité. Évidemment, un moniteur FALD ou un mini-LED tel que l’Odyssey G9 offrira de bien meilleures prestations à ce niveau, mais le tarif n’est pas le même !
Reste quelques faiblesses, notamment avec un usage bureautique qui peut probablement troubler avec cette courbe 1000R, et des performances contenues par rapport aux meilleurs moniteurs e-sport, notamment en matière de temps de réponse et d’input lag. On aurait également apprécié une colorimétrie un peu plus juste, mais dans l’ensemble nous n’avons pas eu à nous plaindre ce que propose le MPG Artymis 343CQR.
Le MPG Artymis 343CQR ravira ceux qui cherchent un écran "monstre" pour jouer. Son point fort le plus intéressant n’est autre que l’immersion procurée, idéale pour se plonger comme jamais au cœur de l’action.
- Une expérience HDR supérieure à ce que l'on attendait
- Belle image en SDR comme en HDR
- Courbe surprenante et immersive
- Excellent contraste
- L'étalonnage pourrait être meilleur
- Réactivité et input lag légèrement en retrait
- Pas de haut-parleur
- Des fonctions "intelligentes" dispensables