Ce moniteur gaming géant, qui emprunte à LG Display sa dalle OLED de 48 pouces, promet de sublimer l’expérience de jeu sur consoles comme sur PC. Ce AORUS FO48U est un pari osé pour Gigabyte, qui propose un produit hors norme pour le marché des moniteurs, mais peut-être moins face aux téléviseurs OLED de Sony, Philips et LG. Pour être fixés, place à un test approfondi !
- Contraste, uniformité et qualité d'image de l'OLED
- Très bon rendu HDR en jeu
- Prise en charge VRR (G-Sync / FreeSync)
- Système audio convaincant
- HDMI 2.1 / DP 1.4 avec DSC
- Ne peut se substituer à un téléviseur
- Nécessite quelques ajustements colorimétriques
- Pas de Dolby Vision
- Pic lumineux limité
- USB-C limité à 7,5 W pour la charge
- Risque de rétention d'image
Nous avons là un écran un peu particulier. Et pour cause, Gigabyte a choisi de proposer un moniteur haut de gamme, différent à bien des égards de ce que propose ses concurrents directs sur le marché gaming. Samsung, Asus, AOC, Alienware, ou LG, les fabricants choisissent en effet plus souvent des formats spécifiques pour des surfaces d’affichage en 21:9 ou, encore mieux, en 32:9 comme c’est le cas du gigantesque Samsung Odyssey G9.
Et si l'on trouve aussi de très grands moniteurs 4K UHD au format 16:9, comme l’Asus ROG Strix XG43UQ que nous avons testé il y a peu, ou le Philips Momemtum avec ses 55 pouces et sa barre de son, ces écrans ont cependant recours à un panneau rétroéclairant qui montre des limites claires et nettes par rapport à ce que l’on peut observer avec les pixels auto-émissifs des dalles OLED.
Sur le papier, l’AORUS FO48U a donc un coup d’avance sur ces références, et dans un souci de cohérence nous le comparerons plutôt aux téléviseurs OLED qui utilisent la même dalle, comme les LG C1 et LG CX, le Sony KD-48A9, ou encore le Philips 48OLED806, que nous avons déjà pu tester. Certes, ces produits ne partent pas forcément sur un pied d’égalité en matière de gaming, mais ils sont généralement cédés à un prix inférieur à ce que nous propose Gigabyte ici. En bref, le FO48U va devoir être très convaincant face à des téléviseurs de plus en plus efficaces pour le jeu et dont l’intérêt est aussi de proposer des technologies… propres aux téléviseurs !
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Fiche technique Gigabyte Aorus FO48U
Taille d'écran | 48 pouces |
Résolution | 3840 x 2160 px |
Format d'écran | 16/9 |
Type de dalle | OLED |
Technologie d'affichage | Anti-lumière bleue, Flicker-Free, AMD FreeSync, Adaptive-Sync |
Fréquence de rafraîchissement | 120Hz |
Temps de réponse | 1ms |
Type d'écran | OLED |
Taille d'écran | 48 pouces |
Résolution | 3840 x 2160 px |
Format d'écran | 16/9 |
Type de dalle | OLED |
Dalle mate antireflet | Oui |
Technologie d'affichage | Anti-lumière bleue, Flicker-Free, AMD FreeSync, Adaptive-Sync |
Luminosité | 900 cd/m² |
Contraste | 135000/1 |
Fréquence de rafraîchissement | 120Hz |
Temps de réponse | 1ms |
Type d'écran | OLED |
Écran large | Oui |
Écran incurvé | Non |
Sans bordures | Oui |
Compatible 3D | Non |
Écran tactile | Non |
Écran pivotable | Non |
Pied réglable en hauteur | Non |
Pied amovible | Oui |
Entrées vidéo | USB Type C, HDMI 2.1 x2, DisplayPort 1.4 |
Sorties audio | Prise casque Jack 3.5mm |
Connecteur(s) additionnels | USB 3.0 x2 |
Fonctionnalités multimédias | Haut-Parleurs intégrés |
Largeur | 1,068.5mm |
Hauteur | 675.1mm |
Profondeur | 251.1mm |
Largeur (sans pied) | 1,068.5mm |
Hauteur (sans pied) | 611.8mm |
Profondeur (sans pied) | 43.1mm |
Poids | 14.7kg |
Consommation | 77.2W |
Consommation en veille | 0.5W |
Alimentation interne | Oui |
Design et ergonomie
De face, l’AORUS FO48U ressemble à s’y méprendre à un téléviseur OLED, son design minimaliste laissant planer le doute quant à sa qualité de moniteur. On apprécie évidemment la finesse du châssis, de la dalle, et les bordures réduites (9 mm) autour de l’écran.
Autre point commun avec un téléviseur : les deux pieds excentrés qui, malheureusement, n’autorisent aucun réglage ergonomique. Le moniteur est malgré tout compatible VESA (300 x 300 mm) pour un montage mural ou sur bras articulé.
Le petit plus du FO48U c’est aussi sa barre de son, directement intégrée sous l’écran. Il s’agit d’un système 2.1 profitant de deux haut-parleurs de 15 W et un subwoofer de 20 W, avec fonction « Space Audio ». On retrouve en effet différents profils qui vont adapter le son pour les jeux ou les films par exemple. Le tout est suffisamment puissant pour emplir une petite pièce, sans trop de distorsions, avec un rendu clair, qui manque certes de basses mais qui parvient largement à convaincre par rapport à bien d'autres moniteurs.
Ce système audio est comparable à ce que l’on peut trouver sur certains téléviseurs, à tel point que c’est peut-être l’un des meilleurs systèmes qu’il nous ait été donné de voir sur un moniteur. Reste qu'une barre de son ou un système dédié répondra bien mieux aux attentes des personnes recherchant une expérience réellement immersive pour jouer. Et ça tombe bien, car les pieds surélèvent suffisamment l’écran pour y placer une barre de son externe, si besoin.
Le support offre enfin une bonne stabilité à l’écran. La profondeur est ramenée à 249 mm avec les pieds, ce qui est plutôt correct. En revanche, le fait qu’ils soient excentrés nécessite un meuble d’une longueur suffisante (environ un mètre).
On s’aperçoit déjà plus de la portée de ce produit en observant l’arrière, même si, finalement, il ressemble encore un peu à un LG C1. Le caisson qui accueille l’électronique occupe cependant un peu plus de place que sur un téléviseur classique. Gigabyte n’a pas succombé à la tentation de placer des LEDs de-ci de-là, et on trouve le logo AORUS gravé de part et d’autre, ainsi que l’inscription « Team up. Fight On. ». Si l’absence d’éclairage décoratif est une bonne chose, on aurait beaucoup apprécié retrouver une technologie similaire à l’Ambilight de Philips sur un tel moniteur.
Connectiques
Toutes les connectiques sont accessibles sur le côté droit du téléviseur (à gauche par rapport à la face avant), seule l’alimentation vient se ficher de l’autre côté. La disposition est pratique, d’autant que la zone des connectiques est assez profonde pour éviter de faire apparaître les câbles à la vue de tous. Néanmoins, aucun système de passe-câbles n’est prévu, il faut donc gérer avec les moyens du bord pour guider et cacher les câbles à l’arrière du moniteur.
On profite donc de deux ports HDMI 2.1 et d’un DisplayPort 1.4 qui prennent tous trois en charge la 4K à 120 Hz, l’Adaptive Sync et l’HDR (HDR10 et HLG). C’est également le cas du port USB-C, qui est par ailleurs compatible avec la fonctionnalité KVM permettant de contrôler deux ordinateurs avec le même combo clavier/souris, une fonctionnalité qui concerne aussi les deux ports USB 3.0 du moniteur ; le tout est alimenté via le port USB upstream. Enfin, deux sorties audio (casque et Line-out) sont à signaler.
La différence entre ce moniteur et un téléviseur comme le LG C1, réside d’abord dans la présence d’un DisplayPort, très intéressant dans le cas où vous souhaitez connecter autre chose qu’une console de jeu ou un PC équipé d’une carte graphique de dernière génération avec HDMI 2.1.
En clair, si votre carte graphique ne dispose que de l’HDMI 2.0, il sera préférable d’utiliser la connexion DP pour profiter du VRR et de la 4K à 120 Hz. Il faut toutefois savoir que le FO48U a recours au DSC (Display Stream Compression), une technologie qui permet de réduire la bande passante nécessaire, sans perte de qualité. Les connecteurs DP 1.4 et HDMI 2.1 de ce moniteur se partagent la fonctionnalité DSC.
Concrètement, le DSC permet de diffuser un flux 4K 120 Hz 4:4:4 @ 10 bit via DisplayPort avec l’HBR3, ce qui correspond à une bande passante maximale de 32,40 Gbit/s. L’idée est la même via HDMI 2.1, qui nécessite le recours à DSC puisque les deux connecteurs sont limités à 24 Gbit/s sur ce moniteur. En 4K à 120 Hz, le FO48U permet également d’activer l’HDR et le VRR. En revanche, sur les Xbox Series X et PS5, l’échantillonnage se limite à 4:2:0, toujours en 4K@120Hz.
Ergonomie logicielle et paramétrages
Le FO48U arrive avec un OSD similaire à celui des derniers moniteurs de la marque. Il se contrôle via un unique joystick, facile à manier, mais aussi via une télécommande fournie. L’OSD est d’ailleurs agrandi lorsqu’on utilise la télécommande, chose agréable puisque l’on peut ainsi lire distinctement ce qui y est affiché sans avoir à se rapprocher de l’écran. Une troisième solution s’offre à nous pour le contrôle de l’OSD, via l’application OSD Sidekick, sous Windows.
Au total, huit modes d’images sont disponibles, sans compter les quatre modes dédiés à l’HDR. Le menu Gaming permet d’activer ou désactiver l’Adaptive Sync, d’ajuster le Black Equalizer dans le but d’éclaircir les zones sombres, ou encore l’option Super Resolution pour améliorer la netteté des contenus en basse résolution.
La fonction Aim Stabilizer n’est autre qu’une technologie d’insertion d’images noires visant à réduire le flou de mouvement. Elle est activable uniquement à des taux de rafraîchissements fixes, l’option est donc grisée si l’Adaptive Sync est activé. L’Aim Stabilizer fonctionne aussi bien à 60 Hz qu’à 120 Hz, en revanche son activation réduit assez significativement la luminosité de la dalle, si bien qu’on ne le conseillera que dans une pièce parfaitement sombre. En outre, le flou de mouvement est si limité sur une dalle OLED que le recours à cette fonctionnalité devrait logiquement être marginal.
On profite enfin de fonctionnalités bien pratiques, notamment le PIP/PBP, parfait pour accompagner la fonction KVM de ce moniteur, des outils dédiés aux joueurs (crosshairs, timer, counter), ou encore un dashboard qui affiche à l’écran des informations hardware en temps réel. On apprécie aussi beaucoup le fait qu'une mémoire embarquée autorise l’enregistrement de trois profils personnalisés. Un petit plus que beaucoup de moniteurs n’ont pas.
Il n'y a pas grand chose à dire sur la télécommande tant elle est minimaliste. Elle offre deux raccourcis, pour ajuster le mode image et audio, un pavé circulaire pour la navigation et quelques boutons pour le choix de la source et le volume.
Qualité d'image
Nous avons réalisé nos mesures avec les modes sRGB et Custom 1 en SDR, le but étant de pouvoir appliquer quelques réglages à ce dernier si besoin. Pour l’HDR, nous avons conservé le mode qui s’affiche par défaut lorsqu’un signal HDR est détecté. Ci-dessous, voici nos réglages pour le mode Custom 1 afin d'obtenir une image plus précise.
Nos réglages :
- Luminosité : 50
- Contraste : 50
- Gamma : 2,2
- Courbe de couleurs : R : 92 ; V : 93 ; B : 77
On s’aperçoit rapidement des qualités de l’OLED, dès les premières minutes d’utilisation et surtout lorsqu’il s’agit de jouer ! Le contraste de la dalle y est pour beaucoup, avec une profondeur et une uniformité formidable puisque les pixels sont capables de s’éteindre individuellement pour générer de véritables noirs. La richesse de cette dalle se remarque aussi au niveau des couleurs, logiquement très proche du traitement d'un LG C1.
Les modes sRGB et Custom 1 se montrent légèrement imprécis par défaut. La température des couleurs est plus chaude que prévu, mais ce sont surtout les courbes gamma de ces deux modes qui sont trop éloignées de la référence, ce qui a pour résultat d’afficher des scènes sombres encore moins lumineuses qu’elles ne devraient l’être.
Une fois nos réglages appliqués sur le mode Custom 1, le moniteur montre de bien meilleurs résultats. La température de couleurs est alors de 6 489 K, à deux doigts de notre valeur cible (6 500 K), l’échelle de gris est idéale alors que le gamma, qui montre encore de légers décrochages, parvient déjà beaucoup mieux à suivre la courbe de référence.
La colorimétrie par défaut, toujours dans les deux modes choisis et sans réglage appliqué, laisse à désirer même si les dérives chromatiques ne sont pas toutes très importantes. On obtient un delta E moyen de 3,15 dans le mode sRGB et de 4,97 avec le mode Custom 1.
Après réglages, le delta E moyen mesuré à 1,5 est exemplaire et ne présente plus aucune dérive chromatique. Rappelons que les nuances dont le delta E est supérieur à 3 sont considérées comme présentant des dérives chromatiques visibles par l’œil humain.
Le FO48U affiche sans problème l’intégralité de l’espace sRGB. Il va même un peu trop loin dans le mode par défaut, avec une mesure à 127 % sur cet espace.
HDR
En mode HDR par défaut, l’AORUS FO48U se montre légèrement moins précis, mais surtout moins lumineux que le LG C1. Rien de dramatique, la courbe EOTF est correctement suivie dans l’ensemble, et le meilleur pic lumineux que nous ayons obtenu dans ce mode est de 555 cd/m². Oui, c’est presque 200 cd/m² de moins que le LG C1, et comparés à certains moniteurs LCD, il est clair que ce pic lumineux paraît bas. Toutefois, cette limitation est compensée par un excellent contraste, et par la gestion sans commune mesure de la gradation locale.
Précisons que nous avons pu obtenir un pic lumineux plus élevé avec le FO48U, avec le mode Vivid (HDR désactivé). Il atteint alors quasiment 700 cd/m² sur une fenêtre de 10 %, mais nous conseillons de l'éviter en raison des imprécisions qui découlent de ce mode, notamment sur la colorimétrie.
Toujours avec le mode HDR par défaut, la colorimétrie est plutôt bonne avec un delta E moyen de 2,8.
On n’y coupe évidemment pas avec une dalle OLED. Le FO48U dispose d’une fonction ABL (Automatic Brightness Limiter) assez agressive. Sur une fenêtre de 100 %, le pic lumineux tombe logiquement à 120 cd/m². Ce test de luminosité en fonction de la taille de la fenêtre nous a néanmoins permis de voir que le pic dépasse sensiblement les 600 cd/m² sur des fenêtres de 1 et 2 %, ce qui montre que le FO48U a de bonnes capacités pour les plus petits objets lumineux.
Les espaces DCI-P3 et Rec.2020 sont bien couverts avec ce moniteur, à quelques pas seulement de ce que proposent les téléviseurs OLED équipés de la même dalle. Ils sont respectivement affichés à 96,92 % et 71,39 %.
Performances
Cette année, nos tests de téléviseurs OLED ont révélé à plusieurs reprises certains manquements quant à l’expérience de jeu, entre des promesses qui n’ont pas toujours été tenues et des bugs qui ont nécessité (et nécessitent encore pour certains) des mises à jour. De là à penser que le FO48U de Gigabyte pouvait être la meilleure dalle OLED du marché pour le gaming sur cette diagonale il n'y avait qu'un pas…
Il nous faut toutefois remettre les choses à leur place. Malgré la présence d’un DisplayPort, cette dalle ne va pas au-delà de 120 Hz. La différence de fluidité entre 120 et 144 Hz n’est de toute façon pas vraiment évidente à cerner au quotidien. Enfin, par rapport aux téléviseurs cités dans ce test, le FO48U ne supporte pas le Dolby Vision, un petit atout en moins pour les possesseurs de Xbox Series X|S.
Une autre différence de taille par rapport à un téléviseur est que le FO48U n’embarque aucune technologie et fonctionnalité que l’on attend d’une télévision ! Pas de section smart TV, ni applications ou tuner TV (jusque-là rien de grave), mais surtout pas d’upscaling, de denoising, de gestion de mouvements ou de signaux en 24p.
Certes, il existe des solutions pour lire de manière fluide des contenus de ce type sur PC, la première avec ce moniteur étant de le paramétrer à 120 Hz, ou plus exactement à 119,880 Hz via les paramètres Windows, un multiple de 24 (ou plus exactement de 23,976). Cela diminue bien les saccades par rapport à 60 Hz, mais la fluidité des films et séries ne sera pas pour aussi bonne que sur un téléviseur.
Du côté des performances en jeu, en revanche, il n’y a pas de quoi se plaindre. Il faudra certes appliquer un zoom d'au moins 150 % à l’environnement de bureau sur PC, ce qui dégrade légèrement la netteté du texte, mais en jeu on est bluffé par la quasi-absence de flou de mouvement et autres ghosting, sans parler des autres phénomènes qui impactent plus ou moins l’expérience avec les écrans LCD.
Les temps de réponse sont ici fabuleux, meilleurs que sur n’importe quel moniteur LCD encore une fois. L’input lag mesuré à l’aide de notre boîtier est quant à lui sensiblement supérieur à celui du LG C1 avec 16,2 ms, un résultat qui reste excellent. L’autre atout de l’OLED pour les joueurs concerne bien sûr les angles de vision. Ils sont ici excellents, avec une dégradation de l’image très peu perceptible selon l’angle. En revanche, le filtre antireflet de cette dalle OLED n’est pas meilleur que celui des téléviseurs LG pour ne citer qu'eux, les sources lumineuses directes restent gênantes et il faudra faire attention à ne pas placer ce moniteur dans une zone trop exposée.
Notons enfin que le G-Sync, comme le FreeSync, fonctionnent à merveille avec ce moniteur Gigabyte. À 120 Hz, à 60 Hz, en HDMI ou via DisplayPort, avec l’HDR actif ou non, nous n’avons pas une seule fois rencontré de problème avec le FO48U, contrairement à bon nombre de téléviseurs compatibles HDMI 2.1 actuellement. Un avantage de taille pour les joueurs, qui obtiennent effectivement ce qui est inscrit sur la page de présentation du produit !
Faut-il avoir peur de la rétention d’image (burn-in) ?
L'utilisation de la technologie OLED sur un moniteur est sans doute ce qu'il y a de plus délicat puisque l’affichage d’images statiques, ou de contenus présentant des zones statiques plus ou moins grandes, peut entraîner une rétention d’image (burn-in). Gigabyte a toutefois prévu plusieurs protections pour pallier ce problème. La luminosité par exemple, diminue après quelques minutes d’inactivité, et on note l’apparition d’un économiseur d’écran au bout de 15 minutes.
Deux autres protections sont au programme, des fonctionnalités que Gigabyte nomme Auto Prevention Compensation System (APCS) et Auto Organic Compensation System (AOCS) et que l’on retrouve au sein de l’OSD. Le premier est un nettoyage automatique des pixels, qui s’exécute durant cinq minutes au bout de quatre heures d’utilisation continue du moniteur. Le second est plus long et complet puisqu’il s’agit d’un nettoyage d’une heure qui s’exécute toutes les 1 500 heures d’utilisation.
Est-ce suffisant ? Difficile d’en juger sans un test approfondi sur le long terme, que nous ne sommes pas en mesure de mener. En revanche, on regrette que Gigabyte n’ait pas poussé plus loin ses recherches pour protéger la dalle. LG et Philips ont par exemple deux outils de protection sur leurs téléviseurs, on pense notamment à l’analyse de l’image en temps réel pour débusquer les éléments statiques (comme les HUD, les logos ou bandeau d’informations) et leur appliquer une baisse de luminosité.
Consommation électrique
Toujours en suivant notre protocole habituel, nous avons relevé une consommation relative de 76W/m² avec le FO48U. C’est une valeur classique pour une dalle OLED, cette technologie étant gourmande en énergie, mais ce moniteur consomme tout de même un peu plus que certains téléviseurs OLED qui disposent pourtant de diagonales plus larges.
Gigabyte AORUS FO48U : l'avis de Clubic
Difficile de rester de marbre face à un tel moniteur ! Tout est là pour que l’on tombe instantanément sous son charme, avec une qualité d’image fantastique, des performances de haut vol, et une belle diagonale pour profiter entre amis (ou égoïstement) de nos jeux favoris. Comble de la satisfaction, l’AORUS FO48U ne nous a pas posé de problèmes comme ce fut le cas lors de certains tests de téléviseurs censés offrir les fonctionnalités complètes de l’HDMI 2.1.
Bien qu’il s’agisse d’un moniteur formidable, nos impressions se font un peu moins dithyrambiques lorsque l'on place le FO48U face à sa vraie concurrence, à savoir un téléviseur comme le LG OLED48C1 pour ne citer que lui. Tout d'abord, le positionnement tarifaire de Gigabyte est élevé par rapport à un C1, qui voit actuellement son prix chuter en dessous de 1 000 €. Et l’AORUS FO48U reste moins polyvalent qu'un téléviseur, en cela qu'il n'inclut pas toutes les technologies propres à une TV.
Ajoutons à cela que le C1, encore lui, dispose de quatre entrées HDMI qui n’ont pas besoin du DSC puisqu’elles offrent une bande passante complète, prend en charge le Dolby Vision et dispose de paramètres d’étalonnage bien plus complets que ce moniteur AORUS. Bien sûr, Gigabyte a de son côté des atouts que LG et d'autres marques de téléviseurs n'ont pas, dont un OSD gaming, un connecteur Display Port, un hub USB avec USB-C et fonction KVM, et pas mal de fonctionnalités liées au gaming et à une utilisation bureautique.
Aussi, l’AORUS FO48U a une bonne longueur d'avance sur les moniteurs de sa gamme tarifaire. Seul le pic lumineux limité (et le format 16:9) poussera peut-être à aller voir ailleurs, du côté des écrans LCD.
Que faut-il en conclure ? Que le choix entre un téléviseur et ce moniteur n’est pas facile et dépend avant tout de vos usages, besoins et préférences. En quelques mots, la conclusion vous revient !
Gigabyte tient ses promesses avec un moniteur de jeu fabuleux qui procure une immersion sans faille par l’image et dans une moindre mesure grâce à un système audio à la hauteur de la tâche. L'AORUS F048U se frotte malgré tout à une rude concurrence, celle des téléviseurs OLED de dernière génération.
- Contraste, uniformité et qualité d'image de l'OLED
- Très bon rendu HDR en jeu
- Prise en charge VRR (G-Sync / FreeSync)
- Système audio convaincant
- HDMI 2.1 / DP 1.4 avec DSC
- Ne peut se substituer à un téléviseur
- Nécessite quelques ajustements colorimétriques
- Pas de Dolby Vision
- Pic lumineux limité
- USB-C limité à 7,5 W pour la charge
- Risque de rétention d'image