© Corsair
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Corsair s’est depuis peu lancé à la conquête d’un nouveau marché : celui des écrans gamers. Alors que le produit d’appel de la gamme n’est autre que le Xeneon 32QHD165, le constructeur californien a de la suite dans les idées et fait preuve d’ambition. Avec le Xeneon Flex 45WQHD240 et sa dalle OLED incurvable à l’envi, Corsair a lancé un moniteur clairement atypique et haut de gamme.

Les plus
  • 45" et 800R, une véritable bulle vidéoludique
  • Plat ou incurvé, à vous de choisir ...
  • Superbe image OLED (contraste, couleurs, etc.)
  • Excellentes performances pour le jeu
Les moins
  • Résolution de 83 ppp seulement
  • ... en a-t-on vraiment besoin ?
  • Luminosité en deçà des espérances
  • Consommation électrique
  • Peu de réglages ergonomiques

Cela fait maintenant un bon paquet d’années que l’on entend parler d’écran souple, pliable ou enroulable avec l’arrivée de l’OLED sur le marché. Mis à part sur le secteur du smartphone, seuls quelques concepts et prototypes onéreux de téléviseurs ou de moniteurs ont jusque-là été présentés.

Certains constructeurs font toutefois bouger les lignes avec des produits innovants. Ce fut le cas avec le LG OLED Flex présenté l’an passé à l’IFA, et bien sûr avec le Corsair Xeneon Flex que nous avons la chance de pouvoir tester dans les lignes qui suivent.

Prix et disponibilité

Inutile de préciser que le Xeneon Flex vaut son pesant de cacahuètes. Le moniteur incurvable de Corsair se monnaye contre 2 200 € en passant par la boutique officielle du fabricant, soit plus de deux fois le prix du dernier téléviseur que nous avons eu en test, le Philips The One. C’est cher, sans doute trop, mais son tarif apparait déjà plus raisonnable lorsqu’on replace ce produit dans son contexte, en les comparant avec des offres similaires chez d’autres fabricants. On pense bien sûr aux moniteurs MiniLED comme l’AOC AGON PD32M, au Samsung Odyssey Neo G9, ou encore au téléviseur flexible LG OLED FLEX 42LX3. Ces produits se rejoignent cependant sur leur fourchette de prix très élevée, mais surtout sur leur nature atypique, la particularité du Xeneon Flex étant d’être le seul à proposer une dalle OLED flexible de 45 pouces au format 21/9 avec un refresh rate de 240 Hz.

Fiche technique Corsair Xeneon Flex 45WQHD240

Résumé
Taille d'écran45 pouces
Résolution3440 x 1440 px
Format d'écran21/9
Type de dalleOLED
Technologie d'affichageAMD FreeSync, Nvidia G-Sync
HDRHDR10
Fréquence de rafraîchissement240Hz
Temps de réponse0.03ms
Type d'écranOLED
Affichage
Taille d'écran45 pouces
Résolution3440 x 1440 px
Format d'écran21/9
Type de dalleOLED
Dalle mate antirefletOui
Technologie d'affichageAMD FreeSync, Nvidia G-Sync
HDRHDR10
Luminosité1000 cd/m²
Contraste1500000:1
Profondeur de couleur10 bit
Fréquence de rafraîchissement240Hz
Temps de réponse0.03ms
Écran
Type d'écranOLED
Écran largeOui
Écran incurvéOui
Sans borduresNon
Compatible 3DNon
Écran tactileNon
Ergonomie
Écran pivotableNon
Pied amovibleOui
Fixation VESAN.C
Connectique
Entrées vidéoHDMI 2.1 x2, DisplayPort 1.4
Sorties audioPrise casque Jack 3.5mm
Connecteur(s) additionnelsUSB 3.1 Type A x4, USB 3.1 Type C x2
Caractéristiques physiques
Largeur1,065.6mm
Hauteur574.9mm
Profondeur304.6mm
Poids10kg
Alimentation
Classé énergieG | F (HDR)
Consommation240W
Consommation en veille0.5W

Design et ergonomie

Lourd, imposant et peu maniable, le Xeneon Flex entre dans la catégorie des écrans « mastodontes » qui demandent un espace conséquent sur le bureau. Pour cause puisqu’il est constitué d’un seul bloc, non démontable, avec un support qui embarque des connectiques de part et d’autre ainsi que les commandes sur sa face avant.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Une conception qui serait bien discutable sur un moniteur classique, qui est en revanche tout à fait logique et naturelle sur un écran doté d’une dalle OLED flexible. En effet, le Xeneon Flex est équipé, à l’arrière, d’un bras qui vient soutenir la dalle dans son action de flexion. La dalle a donc beau être fine (environ 6 mm d’épaisseur), les éléments de flexion ajoutent du poids et de l’épaisseur à l’écran.

Deux poignets dépliables parachèvent le mécanisme de flexion. C’est simple : il suffit de presser les deux boutons sur chaque poignée pour les déplier, puis de tirer vers vous pour plier l’écran jusqu’à entendre deux petits clics (un pour chaque côté de la dalle). Les premières fois sont délicates, l’impression d’être à deux doigts de briser l’écran est forte. Pourtant, en réalité le mécanisme est bien conçu, quoique proéminent et pas vraiment à l’image du LG OLED FLEX 42LX3 qui prend sa courbe grâce à un mécanisme motorisé.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Le geste est le même pour remettre l’écran à plat, à la différence qu’il faut exercer une force contraire, cela va de soi. Bon à savoir dans le cas où cela pourrait être utile : il est possible de ne faire fléchir qu’une partie de l’écran. Précisons aussi que la courbe maximale de l’écran est bien prononcée avec un rayon de courbure de 800R, idéal pour renforcer l’immersion dans certains jeux. Rien n’oblige toutefois de « tordre » l’écran jusqu’au clic indiquant sa flexion maximale, libre à vous de choisir le niveau de flexion.

Alors que l’innovation de ce produit tient dans sa dalle OLED flexible, l’impasse est faite sur la majorité des réglages ergonomiques que l’on trouve habituellement sur un moniteur. C’est très simple : outre la flexion, le seul ajustement autorisé est le degré d’inclinaison (vers l’avant et l’arrière), une poignée métallique est d’ailleurs prévue à cet effet au niveau de la bordure inférieure. L’absence de réglage sur la hauteur est tout de même très restrictive, il faudra s’y faire.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Connectiques

Réunies à l’avant et à l’arrière du support, les connectiques du Corsair Xeneon Flex sont nombreuses et facilement accessibles. Corsair a placé deux ports USB 3.2 à l’avant, à côté de la sortie audio 3,5 mm qui est ainsi idéalement placée pour y connecter son casque gaming. À l'arrière, les connectiques sont positionnées à la verticale, on y trouve deux ports HDMI 2.1, un DisplayPort 1.4, deux USB-C 3.1 dont un avec le mode DP Alt, ainsi qu’un troisième port USB 3.2. Notons enfin qu’aucun haut-parleur n’équipe cet écran souple.

Ergonomie logicielle et paramétrage

Contrôlable via un simple joystick, l’OSD est simple et agréable à prendre en main. Deux autres boutons sont là pour faciliter les choses, un pour l’allumage et l’extinction, l’autre pour sélection les entrées vidéo. Tout est là, avec de nombreux modes d’images pour chaque usage, la possibilité d’agir sur l’image avec les curseurs RGB, ou encore le gamma et surtout d’accéder à certaines options pour lutter contre la rétention d’image.

Sur ce point précis, difficile de juger des capacités de cette dalle OLED à conserver son aspect et ses qualités dans le temps. Corsair offre cependant une garantie de trois ans avec protection burn-in et zéro pixel mort, autant de choses qui peuvent rassurer au moment de l’achat d’un moniteur OLED.

Écran flexible : vraiment utile ?

Commençons par évoquer la courbure de l’écran, à savoir si la fonction innovante que cet écran propose est une réelle plus-value ou un gadget de plus. Paradoxalement, nous sommes tentés de dire « un peu des deux ». Le Xeneon Flex est clairement impressionnant, surprenant même. Avec ses 45 pouces et son format 21/9, il nous parait plus adapté à un jeu immersif que d’autres écrans ultra-larges que nous avons testés, comme le Samsung Odyssey Neo G9, ou l’Alienware QD-OLED AW3423DWF. À partir du moment où vous avez un peu d’espace à octroyer au Flex, il peut devenir un compagnon de jeu sensationnel.

À l’usage, nous sommes régulièrement tentés de passer de la courbe 800R à un écran plat, il faut bien dire que les activités bureautiques (navigation web, traitement de texte, retouche photo, etc.) se déroulent plus confortablement à plat dans notre cas (ou avec une courbe moins prononcée). En revanche, la courbe de 800R apporte un quelque chose de plus, dès lors qu’il s’agit de lancer certains jeux, principalement des titres où il est bon de profiter de la meilleure immersion possible.

Nous l’avons, par exemple, trouvé excellent sur Destiny 2 et Death Stranding, l’écran et sa courbe nous enveloppent comme dans une bulle et c’est appréciable. Ça l’est moins sur d’autres types de jeux et c’est là que la souplesse du Flex prend tout son sens puisqu’il ne demande que quelques secondes pour revenir à plat. D’un autre côté … le Xeneon Flex nous donne aussi l’impression d’un gadget qui ne révolutionne rien tant nous sommes accommodés à un écran, qu’il soit plat ou incurvé, après quelques jours ou semaines d’usage. On ajoutera qu’au tarif affiché pour profiter de ce monstre, on est encore très loin d’une éventuelle démocratisation de cette technologie sur moniteur PC.

Performances et qualité d'image

Alors que certaines réserves peuvent être émises concernant l’utilité et le tarif de cette solution flexible, le Xeneon Flex offre des prestations exemplaires en matière de performances et touche l’excellence. Affichage OLED oblige, les images en mouvement les plus rapides s’affichent avec une fluidité très agréable, et surtout sans que l’on perçoive le moindre ghosting. Associé à des temps de réponse extrêmement bas (de l’ordre de 0,03 ms GtG), cette dalle OLED donne beaucoup de satisfaction en matière d’expérience de jeu. Bien qu’il faille être équipé d’une configuration assez véloce pour faire tourner convenablement les jeux les plus gourmands, le refresh rate de 240 Hz s’avère être le compromis idéal en raison des capacités de l’OLED à produire une image sans faille. Pour avoir testé quelques écrans gaming avec des taux de rafraichissement très élevés (jusqu’à 360 Hz avec le MSI Oculux NXG253R), on peut aisément dire que le Xeneon Flex concoure parfaitement dans cette catégorie en donnant la sensation d’une fluidité accrue par rapport à un moniteur LCD avec taux de rafraichissement similaire.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Pour le reste, nous avons affaire à un écran OLED qui réunit toutes les qualités de cette technologie d’affichage. Ayant recours à une dalle W-OLED de LG Display, le Corsair Xeneon Flex affiche un contraste réellement profond, des angles de vision très larges, ainsi qu’une grande richesse et justesse colorimétrique avec un Delta E inférieur à 2 avec les signaux SDR comme HDR et une couverture colorimétrique relativement étendue (93 % du DCI-P3 et 73 % de l’espace Rec. 2020).

L’expérience HDR est très correcte, notamment grâce au dynamisme de l’image que l’OLED parvient à apporter avec un excellent niveau de détails dans les zones sombres.

La luminosité reste toutefois limitée, ce qui n’est pas étonnant ; le Xeneon Flex arrive malgré tout à atteindre le pic lumineux de 758 cd/m², on est encore loin des 1 000 nits promis par Corsair, d’autant que cela ne se produit que sur des fenêtres de taille réduite (2 et 3 %). Au-delà, la luminosité est largement limitée par l’ABL (Automatic Brightness Limiter) et ne dépasse pas 450 cd/m² dans le meilleur des cas sur une fenêtre de 10 %. Les dalles QD-OLED de Samsung Display ont réussi à offrir de meilleurs résultats sur les quelques moniteurs qui en sont équipés, en matière de luminosité comme de couleurs, la technologie W-OLED reste cependant très qualitative et offre une image plus vivante que la majorité des écrans LCD.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Consommation électrique

Voilà un écran particulièrement gourmand en énergie. En conservant les réglages de base, avec le mode d’image standard en SDR, nous calculons une consommation relative d’environ 140 W/m² en ajustant la luminosité pour atteindre 150 cd/m². C’est beaucoup, ce n’est toutefois rien de vraiment étonnant pour un tél écran de 45 pouces et son refresh rate de 240 Hz.

Corsair Xeneon Flex : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

L’écran OLED souple de Corsair a tout ou presque pour plaire. Sa grande diagonale et sa courbe 800R créent une véritable bulle immersive, renforcée par les qualités de l’affichage OLED avec une image riche en couleurs et des zones sombres très bien reproduites. Le Xeneon Flex impressionne, mais si un certain effet « waouh » se dégage de son concept d’écran flexible lors des premières heures d’utilisation, nous nous demandons tout de même assez rapidement si cela est vraiment utile et si cette nouveauté devrait se retrouver sur d’autres références à l’avenir. À vrai dire, les cas de figure où il semble réellement utile de bénéficier d’un écran qui peut passer d’une courbe 800R à une surface plane nous paraissent peu nombreux, surtout, ils ne justifient pas d’y mettre un prix aussi élevé.

Pour conclure, il est clair que le Xeneon Flex est un écran PC que Corsair peut être fier d’avoir produit. Ceux qui ont craqué et qui craqueront pour le Flex ne devraient également pas être déçus, au contraire. De notre côté, nous trouvons la courbe 800R épatante sur cette diagonale de 45 pouces ; la flexibilité de l’ensemble nous apparait toutefois comme étant dispensable.

Les plus
  • 45" et 800R, une véritable bulle vidéoludique
  • Plat ou incurvé, à vous de choisir ...
  • Superbe image OLED (contraste, couleurs, etc.)
  • Excellentes performances pour le jeu
Les moins
  • Résolution de 83 ppp seulement
  • ... en a-t-on vraiment besoin ?
  • Luminosité en deçà des espérances
  • Consommation électrique
  • Peu de réglages ergonomiques
Sous-notes
Qualité d'image
9
Design et ergonomie
6
Performances
10
Polyvalence
7

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.