Après le traditionnel skateboard ou le plus récent Segway, le gyroskate trace sa route petit à petit. Ce moyen de locomotion urbain arbore une forme de sablier plat avec une roue de chaque côté. Là où le skateboard est tout en longueur, le gyroskate mise sur la largeur : l'utilisateur se déplace en faisant face au parcours, bascule en avant pour accélérer, et en arrière pour freiner. Le tout est électrique, à la manière d'un Solowheel, par exemple.
Au milieu des autres moyens de locomotion de ce type, les gyroskates n'ont visiblement pas grand-chose de plus ou de moins. Sauf que leur popularité grandissante entraîne plusieurs problèmes : leur multiplication sur les trottoirs de certaines villes, et l'arrivée sur le marché de modèles à bas prix et à risques.
Le hoverboard s'enflamme
Un gyroskate de bonne marque coûte généralement entre 400 et 800 euros, voire plus pour les modèles les plus complets. Mais il est possible d'en acquérir pour bien moins cher. En Angleterre, le Trading Standards, un organisme qui vise à protéger les consommateurs dans le Kent, tire le signal d'alarme concernant les versions low cost qui émergent dans les magasins à l'approche des fêtes de fin d'année.Dans un billet de blog, il met en garde les acheteurs potentiels contre des produits « à bas prix, principalement venus de Chine », dont les prix démarrent généralement aux environs des 150 euros sur Internet. Au programme de ces produits cheap : des instructions floues et mal traduites concernant le pilotage, des câbles de charge qui rentrent difficilement dans les prises et n'ont pas de fusible, ou encore, des batteries avec un fort risque de surchauffe, pouvant aller jusqu'à prendre feu ou exploser. « Nous avons déjà vu cela se produire dans le comté du Kent » assure James Whiddett, directeur des opérations du Trading Standards.
Another hoverboard catches fire while on charge in #Kent. We're campaigning about the risks https://t.co/tV7g63snoC pic.twitter.com/xj837iAERY
— London Fire Brigade (@LondonFire) 3 Novembre 2015
Le 3 novembre dernier, le compte Twitter de la London Fire Brigade publiait effectivement la photo d'un gyroskate ayant pris feu. « Le 11 octobre, quatre camions et vingt pompiers ont dû éteindre un incendie dans la chambre d'un appartement de Southwark, qui impliquait un gyroskate en cours de charge » peut-on lire dans le communiqué associé. Début novembre, une situation similaire avait été relevée dans le Kent, où un gyroskate low cost avait pris feu de la même manière, entrainant 35 000 euros de dégâts dans la maison d'un couple.
« La première chose qu'il faut vérifier en déballant le produit, c'est s'il dispose dispose d'une validation CE. Ce n'était pas le cas pour la plupart des modèles que nous avons approchés » ajoute James Whiddett. Absents également : le nom de la marque et l'adresse du fabricant, pourtant obligatoires.
Interdit sur la voie publique de plusieurs pays
Si le comté de Kent tire le signal d'alarme concernant l'achat de gyroskate à bas prix, le Royaume-Uni dans sa globalité a décidé d'en interdire l'utilisation sur ses trottoirs. C'est également le cas de l'Allemagne, et de certains lieux en Australie, où les gyroskates sont considérés comme trop dangereux pour circuler à proximité des piétons et même des voitures.« Les hoverboards sont en tête de nombreuses listes de Noël, mais nous préférons que les acheteurs potentiels gardent la sécurité à l'esprit avant de passer à la caisse » a ainsi déclaré Duncan Gay, le vice-président du Conseil exécutif de la Nouvelle-Galles du Sud. Des amendes de plusieurs centaines de dollars australiens pourront être données par les autorités aux contrevenants, en attendant un encadrement plus précis par des lois.
En France, aucune décision d'interdiction n'a pour le moment été évoquée et il n'est pas rare de croiser des gyroskates dans les rues. Financièrement plus accessibles que le Solowheel, dont le prix peut grimper jusqu'à 2500 euros, le gyroskate devrait donc continuer à gagner en popularité, avec toutes les problématiques que cela implique.
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