A la vue des mines assez peu réjouies des vedettes ayant participé au lancement de Tidal le 30 mars - qui comptait notamment Madonna, Rihanna, Beyonce, les Daft Punk ou encore le chef de file Jay-Z - on pouvait déjà être dubitatif quant à l'engouement suscité par ce nouveau service de musique en streaming. Pourtant, derrière la démarche marketing discutable se trouvait une vraie promesse : celle d'une plateforme proposant du son streaming lossless (sans perte de qualité) porté directement par les artistes.
Pourtant, le catalogue de « 25 millions de morceaux, 75 000 clips vidéo et du contenu éditorial préparé par des critiques musicaux » peine visiblement à attirer un public. Comme le relève le site BGR, l'application dédiée à Tidal a dégringolé dans le classement des téléchargements des marchés d'Apple et d'Android. Présente dans le top 20 de l'App Store la semaine de sa sortie, l'app Tidal est désormais aux environs de la 900e place. Sur Google Play, elle est montée jusqu'à la 7e position avant de dégringoler à la 112e une semaine plus tard.
Changement express de PDG
Quasiment trois semaines jour pour jour après son lancement, Tidal faisait déjà l'objet d'une restructuration de sa direction : Andy Chen, PDG d'Aspiro, la société-mère de Tidal que le rappeur Jay-Z avait rachetée 56 millions de dollars, a ainsi été remplacé par Peter Tonstad, qui occupait le même poste avant l'arrivée de Chen. Selon Business Insider, 25 autres personnes auraient déjà été mises à la porte depuis le lancement de Tidal, officiellement dans un effort de « rationalisation ».Les premiers constats laissent donc songeurs quant à l'avenir de Tidal, d'autant que la concurrence est rude sur le marché de la musique en streaming : BGR souligne que pendant que la plateforme de Jay-Z décline, d'autres applications comme celles de Spotify et Pandora ne quittent pas le haut des classements de téléchargements.
Pas d'offre gratuite
Tidal n'a cependant pas la même stratégie que ses concurrents. Alors que la plupart proposent une offre gratuite techniquement limitée et financée par la publicité, le service de Jay-Z ne mise que sur du contenu payant : un forfait à 10 euros propose une « qualité sonore standard », tandis qu'un autre à 20 euros permet d'accéder à du son en Haute Fidélité. Un tarif similaire à celui du français Qobuz.Soulignons par ailleurs qu'un mois gratuit est proposé : Tidal a été lancé il y a moins d'un mois, on peut en déduire, par la baisse de popularité de l'application, que même l'offre d'essai n'attise que peu la curiosité. Un accueil vraiment très froid de la part des internautes, qui pourrait rapidement remettre en question la stratégie de la plateforme.
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