Nous connaissons tous plus ou moins Joe Rogan, un solide gaillard qui ne mâche pas ses mots et qui parle souvent plus vite qu’il ne vérifie ses sources. Il n’est alors pas surprenant qu’un épisode de son podcast The Joe Rogan Experience fasse l’objet de polémiques sur Spotify, puisqu’il y distille des informations contradictoires sur les vaccins anti-COVID.
Spotify reste toutefois modéré à propos de la censure de ses contenus en arguant le fait qu’il ne peut pas censurer les millions d'œuvres enregistrées sur la plateforme. Pour sa part, Joe Rogan a signé un contrat d’exclusivité avec Spotify en 2020 et totalise des centaines de millions d’écoutes.
Joe Rogan, le podcasteur le plus écouté de la planète
Ne comptez pas sur Joe Rogan, l’homme qui a fait fumer du cannabis à Elon Musk lors d’une émission, pour revenir sur ses déclarations provocantes. Pourtant, une équipe de 270 docteurs, infirmiers et scientifiques a récemment écrit une lettre ouverte à Spotify pour signaler la propagation de fausses informations sur les vaccins contre la COVID-19.
L’interview du docteur Robert Malone a mis de l’huile sur le feu le 31 décembre 2021, date à laquelle l’homme de science indique que la population est manipulée par Joe Biden sur l’efficacité des vaccins anti-COVID. Du petit lait pour Joe Rogan, qui considère également que l’ivermectin est le seul remède efficace contre le virus qui a stoppé la planète dans son élan en 2020.
Joe Rogan dirige l’émission la plus écoutée au monde, avec plus de 10 millions d’auditeurs sur chaque podcast. Son contrat d’exclusivité chez Spotify en 2020 est le meilleur deal de l’histoire des podcasts (100 millions de dollars empochés pour Rogan), et ses émissions comptabilisent plus de 200 millions de streams sur la plateforme. En conséquence, il est assez difficile de censurer son émission, même lorsque les invités dérapent.
Spotify préfère une censure modérée
Il y a pourtant du travail accompli au niveau de la censure des fausses informations sur la COVID, assure Daniel Ek, P.-D.G. de Spotify, qui met en avant la censure d’une chanson de Ian Brown (chanteur des Stone Roses), ou celle d’un podcast de Pete Evans. Pourtant, il n’existe pas de procédure officielle pour modérer les contenus, comme sur Twitter ou Facebook.
Spotify pointe son absence de responsabilité éditoriale quant aux contenus publiés sur la plateforme. Son P.-D.G. enfonce le clou en rappelant que « des rappeurs font des dizaines de millions de dollars chaque année sur la plateforme », et Spotify ne dicte pas non plus « ce qu'ils mettent dans leurs chansons ». En résumé, censurer tout le monde serait une tâche bien trop ardue.
Source : Engadget