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L'essor des tablettes et l'avènement des ultrabook en 2011 ont pris en étau la famille des netbook. Elle est aujourd'hui proche de l'extinction car concurrencée par les appareils hybrides (PC tactiles avec clavier détachable) et... les Chromebook, tandis que le marché de la tablette régresse. C'est assez logique : quitte à se spécialiser dans un usage bureautique et Internet, autant le faire avec un système d'exploitation léger et connecté. Et dans le genre, Chrome OS est on ne peut plus cohérent.
La plupart des Chromebook sont vendus entre 200 et 250 euros, parfois 300 euros. Pour son CB30-B-104, Toshiba réclame pas moins de 349 euros ! Ça commence à faire une somme pour un Chromebook. Comment le constructeur parvient-il à justifier ce tarif ?
Présentation et ergonomie
La question mérite d'être posée. Et ce n'est certainement pas la facture des matériaux employés qui va légitimer le positionnement tarifaire. Vu de loin, le CB30-B-104 ressemble à un ultrabook de 13 pouces, pour ne pas dire à un Macbook Air. Mais de près, on dirait plutôt une maquette de prototype... Tout en plastique, et pas des plus élégants, le CB30-B-104 dispose à la fois d'un châssis raide et d'un écran mou : il faut aimer... Plus sérieusement, même un petit fabricant inconnu de smartphones à bas coût parvient aujourd'hui à proposer des plastiques plus gratifiants sur le plan visuel et agréables au toucher. La bienséance appelle à l'euphémisme : Toshiba peut mieux faire !En dépit d'un format attrayant, le CB30-B-104 offre une prise en main guère engageante. Les surfaces extérieures avec textures « picots » ne relèvent pas vraiment le niveau. Pas plus que les lettres du clavier façon « autocollants », les charnières un peu trop souples de l'écran ou l'absence d'encoche pour le déployer. La conception est rudimentaire, heureusement, l'assemblage des différentes parties reste sérieux. Mais vous l'aurez compris, ce n'est pas une finition remarquable qui explique le coût supérieur du CB30-B-104 par rapport aux autres Chromebook, sans même considérer un luxueux Chromebook Pixel.
L'avantage a contrario du tout plastique, c'est que l'impact sur la masse est minime : le Chromebook Toshiba ne pèse que 1,35 kg avec un écran de 13,3 pouces (33,8 cm de diagonale). Le clavier procure une frappe plutôt confortable et silencieuse. L'espacement, la course et le retour des touches sont tous correctement dosés, il n'y a que les quatre flèches de direction un peu trop ramassées qui posent éventuellement problème. Mais sur des ordinateurs de 13,3 pouces, c'est difficilement évitable.
Aux personnes non familières avec Chrome OS qui appréhenderaient la découverte de nouvelles touches spéciales (à la place de F1, F2, etc.) et raccourcis clavier, sachez que Google a pensé à vous : en pressant "ctrl+alt+:" un clavier virtuel apparaît à l'écran et précise le rôle des touches en fonction des appuis sur ctrl, alt ou encore maj. Bien vu !
Touchpad, écran et spec
Le touchpad est grand, pas formidablement réactif ni totalement exploité, mais suffisamment précis pour ne pas avoir envie de s'arracher les cheveux au bout de cinq minutes, ni de le shunter ad vitam aeternam avec une souris. Le défilement vertical fonctionne bien, tout comme le glisser à trois doigts vers le bas (pour afficher la mosaïque des applications ouvertes) ou la tape à deux doigts du menu contextuel. Le navigateur Chrome en tire particulièrement bien parti. Il manque toutefois le « pincer pour zoomer » ou encore la rotation d'image. Et toutes les applications ne se valent pas dans leur manière d'exploiter le touchpad. Mais globalement, le CB30-B-104 s'en sort bien.La troisième interaction cruciale avec un ordinateur portable, après le clavier et le touchpad, se fait par l'écran. C'est la grande différence par rapport à la première édition du Chromebook Toshiba, et également par rapport à la plupart des Chromebook du marché. Toshiba nous livre ici une dalle IPS brillante en définition 1 920 x 1 080 pixels. L'affichage est fin, lumineux (402 cd/m² au maximum) et assez contrasté (744:1 avec un point noir 0,54 cd/m²). La température de couleur est un peu chaude (5 955 K), mais on n'est qu'à 500 K de l'espace sRVB, donc c'est acceptable. Visuellement, cet écran se montre confortable. Attention toutefois, par défaut, les éléments d'interface sont assez petits (et non ajustables).
Les éléments d'interface sont petits, il faut de bons yeux
Pour le reste, la dotation est quasi inchangée par rapport à la première version du Chromebook de Toshiba :
- Processeur Intel Celeron N2840 (avec graphismes intégrés) ;
- 4 Go de RAM (soudée) ;
- 16 Go de stockage (et 100 Go de stockage Google Drive offert pendant 2 ans) ;
- deux ports USB (dont un USB 3.0) ;
- sortie HDMI ;
- lecteur de cartes SD ;
- webcam HD ;
- combo sortie casque et entrée micro ;
- Bluetooth 4.0 et Wi-Fi ac.
La batterie lithium-ion de trois cellules est supposée assurer une autonomie de 9 heures sur cette version Full HD (11,5 heures sur le modèle CB30-B-103 qui n'est que HD). De quoi couvrir une journée de travail... en théorie.
Le Chromebook 2 à l'usage
Au quotidien, le Chromebook 2 est... un Chromebook. Ce n'est pas un ordinateur qui vise la puissance, mais plutôt l'agilité. Son processeur Celeron offre un potentiel de frime proche de zéro, néanmoins le frugal Chrome OS s'en contente très bien. Et vous pourrez quand même vous faire mousser devant les amis en leur montrant à quel point le temps d'allumage est court (9,8 s depuis une extinction totale de la machine), voire insignifiant quand le Chromebook n'est qu'en veille. Certains railleront peut-être que c'est normal vu le peu qu'il y a à charger, quoi qu'il en soit, cette promptitude est un réel agrément. Le passage à 4 Go de RAM par rapport à la version HD offre un souffle supplémentaire appréciable.Parmi les tâches les plus complexes que le CB30-B-104 peut encaisser sans encombre ni saccade, on trouvera la lecture de vidéos HD et Full HD, encodées en H.264, mais également des fichiers MTS beaucoup plus lourds (une vingtaine de mégabits par seconde) produits par des appareils photo par exemple (moyennant l'application VLC). Il n'y a véritablement que les flux 4K (comme sur YouTube) qui ne sont pas digérés par la configuration et se transforment en diaporama photo. Mais sachant que la machine dispose d'un écran en 1 080p, cette « faiblesse » n'a guère d'incidence.
Si on se limite à un usage bureautique, notamment avec la suite cloud de Google, la configuration est alors amplement suffisante. Et pour ce qui est du jeu vidéo, le Chrome Web store n'abrite de toute façon que des titres à la portée de ce CB30-B-104.
On peut par ailleurs envisager de faire de la retouche d'image depuis une application comme Polarr. Le calcul des effets n'est pas totalement instantané, tout comme l'ouverture des fichiers image, mais l'expérience et les résultats s'avèrent convaincants. Et pour récupérer ses fichiers image ? Le Chromebook a beau se prédestiner à une vie de dématérialisé, il se comporte très bien comme simple PC avec les interfaces habituelles que sont l'USB ou le lecteur de cartes mémoire. Détection et transferts sont rapides, on ne rencontre pas de souci de compatibilité avec le NTFS (on peut lire et écrire sur un support de stockage en NTFS). Chrome OS offre bien sûr un véritable explorateur de fichiers.
Le Chromebook 2 de Toshiba pèche toutefois sur trois points : sa webcam quelconque, ses haut-parleurs Skullcandy atroces et son autonomie en-deçà des espérances. Côté webcam, il n'y a rien de bien grave mais une définition Full HD n'aurait pas été du luxe. Là, elle ne filme et ne photographie qu'en 1 280 x 720 pixels et sans grande précision. Pour ce qui est des haut-parleurs, dissimulés sous le clavier, les morceaux de test - et nos oreilles - ont rarement autant souffert. On a l'habitude du rendu crincrin ou vieux poste de radio des ordinateurs portables - notamment des petits comme celui-ci. Mais là, ça dépasse l'entendement. Il y a un tel manque de basses, que sur un So What ? de Miles Davis, le vide s'installe à la place de la contrebasse. Une sorte de karaoké des graves, faisant ressembler le morceau à un duo de trompette et cymbales. Parfait pour des concerts de maracas ou de triangle, mais c'est tout.
Webcam, photo prise par la webcam et logo Skullcandy
Enfin, l'autonomie d'habitude très généreuse sur les Chromebook - c'est un de leurs principaux arguments de vente - s'avère ici bien maigrichonne. En lecture continue d'une vidéo en 720p encodée en H.264 (luminosité à environ 200 cd/m², volume à 50% et Wi-Fi activé), le Chromebook 2 ne tient que 5 heures (4 h 58 très précisément). Le même test vidéo, plus consommateur qu'un usage bureautique classique, a tenu 9 h 20 sur le Chromebook 11 de Dell, certes, moins bien loti en matière de caractéristiques. C'est vraisemblablement la dalle Full HD la fautive ici, qui draine la batterie excessivement. L'autonomie se voit donc amputée au bénéfice du confort d'utilisation, c'est un arbitrage logique qu'il vous appartiendra d'effectuer (ou pas). Si vous penchez naturellement plus vers l'autonomie et moins vers le confort d'affichage, il vaudra mieux privilégier le CB30-B-103.
Conclusion
Le CB30-B-104 de Toshiba est un bon petit PC portable, mais c'est avant tout un Chromebook. Un concept qui implique d'être à l'aise avec l'usage dématérialisé - majoritaire mais pas exclusif - et tant qu'à faire, avec le cloud de Google. Certes, les grands services concurrents sont tous disponibles sur le Chrome Web Store (applications Office de Microsoft, Dropbox, Evernote, etc.) ou tout simplement via le navigateur, mais aucun n'est aussi bien intégré que la grande suite applicative de Google. C'est peut-être une évidence de dire cela, mais : « Googlophobes, s'abstenir ».L'avertissement ainsi formulé, peut-on recommander ce petit Chromebook 2 ? Il est un peu plus cher que les autres Chromebook, toutefois, on peut aussi considérer la chose autrement : des ordinateurs portables avec une dalle IPS de 13,3 pouces Full HD à moins de 350 euros, nous n'en connaissons pas d'autre. C'est un atout considérable, suffisamment en tout cas pour qu'on ferme les yeux sur certaines lacunes du CB30-B-104. A ce prix, on ne peut de toute façon pas être trop exigeant sur l'ensemble des critères : ce sont des machines de compromis. Ici, c'est la finition qui trinque, avec du plastique omniprésent et de mauvaise qualité (ou en tout cas qui donne cette sensation), l'équipement (principalement la webcam, les haut-parleurs et la quantité de stockage) et l'autonomie. Cette dernière est directement éprouvée par l'écran, lumineux en plus d'être Full HD.
Maintenant est-ce que les autres Chromebook vendus à des prix similaires font mieux en matière de finition et d'équipement ? Pas forcément. L'autonomie est le seul défaut qui pourra vraiment dérouter les utilisateurs en quête de mobilité extrême. Auquel cas, c'est la version HD qu'il faut envisager. Mais ce CB30-B-104 reste une machine agréable à utiliser, compacte et légère, fluide, fiable, avec un tandem clavier/touchpad confortable et un bel écran. Pour et contre pesés, au final, nous aimons bien ce petit Chromebook 2.