Annoncées en janvier dernier à l’occasion du CES 2021, les GeForce RTX 30XX mobiles de Nvidia vont petit à petit commencer à s’installer dans nos PC portables. Nous avons pu tester avec un peu d’avance le nouvel Aero 15 OLED de Gigabyte, l’un des premiers appareils du marché à combiner un Core i9 et une RTX 3080 à un superbe écran OLED Ultra HD.
N’y allons pas par quatre chemins, notre test du Gigabyte Aero 15 YC OLED n’est pas tout à fait désintéressé. Si l’appareil est indéniablement aguicheur avec son écran OLED certifié Pantone, son châssis noir de jais et sa certification RTX Studio (qui débloque notamment l’accès à des pilotes optimisés spécialement pour les logiciels de montage vidéo, de retouche ou de modélisation, entre autres), ce n’est pas vraiment pour ces beaux atours que nous avons voulu le tester. Et pour cause, il reprend pratiquement à l’identique les lignes, le châssis et le clavier de deux modèles que nous avions déjà testé l’an dernier (des tests que vous pouvez retrouver ici et là).
- Un bel écran OLED…
- Une machine élégante, discrète et compacte
- Connectique complète
- Autonomie correcte pour ce type d’appareil
- … mais à la calibration imparfaite
- Le potentiel diminué de la RTX 3080 en 105W
- Le rétroéclairage incomplet (et vraiment pénible) du clavier
- Un système de dissipation à bout de souffle
Non, la vraie raison pour laquelle nous avons passé deux semaines en compagnie de l’appareil, c’est parce qu’il abrite au cœur de ses circuits une RTX 3080 mobile… le nouveau fleuron de Nvidia sur le marché du GPU pour PC portables. Une puce que la firme annonce surpuissante et qui, il faut malheureusement l’avouer, est sans égal pour l’instant sur laptop. Mais reste à savoir si cette nouvelle puce marque vraiment le tournant promis par rapport aux RTX 2080 SUPER, qui peinaient parfois un peu en Ultra HD.
Avant d’aller plus loin, commençons toutefois par détailler rapidement la fiche technique complète du Gigabyte Aero 15 YC OLED. L’appareil regroupe :
- Un écran Ultra HD (3840 × 2160 pixels) OLED calibré Pantone
- Un processeur Intel Core i9-10980HK de génération Comet Lake-H, gravée en 14 nm. On y trouve 8 coeurs et 16 threads cadencés entre 2,40 et 5,30 GHz pour 45 W de TDP et 16 Mo de cache unifié.
- Une carte graphique RTX 3080 avec 8 Go de GDDR6
- 64 Go de DDR4
- 2 To de stockage via deux SSD M.2 2280
- 3 ports USB-A 3.2 Gen1, 1 port HDMI 2.1, 1 port Mini DisplayPort 1.4, 1 port RJ-45 Ethernet, 1 prise Jack 3,5 mm, 1 port USB-C Thunderbolt 3, 1 lecteur de carte SD-UHS2
- Wifi 6 via modem Intel AX200 / Bluetooth 5.0 et Bluetooth LE
- Batterie de 99 Wh et bloc d’alimentation 230W
- Windows 10 Pro / Label RTX Studio
Le modèle que nous fait parvenir Gigabyte compte parmi les plus haut de gamme est d’ores et déjà disponible chez quelques revendeurs en France, à un tarif prohibitif de 4199 euros.
Design : une machine sobre et racée, mais un châssis qui stagne
Nous l’avons dit plus haut, l’Aero 15 est une machine que nous connaissons bien, d’autant que sur sa gamme Aero, Gigabyte réutilise depuis maintenant presque deux ans un même châssis sans vraiment le remanier. On retrouve donc un appareil bien conçu, à la fois élégant et discret, ce qui n’est pas nécessairement courant sur le marché. Il s’agit là d’un bel avantage pour Gigabyte qui peut par conséquent courtiser deux types de publics différents avec son appareil et ses diverses déclinaisons : celui des joueurs et celui des créatifs, ces professionnels, indépendants et petites structures en quête d’une machine très puissante, mais dépourvue du look outrancier (voire même carrément ridicule) que les constructeurs se sentent parfois obligés d’imposer aux laptops gaming.
Une approche intelligente pour le constructeur taïwanais qui n’a, dans les faits, qu’à adapter légèrement la configuration et certaines options pour faire du pied à un public ou l’autre. Revers de la médaille, l’unité que nous avions reçue en test en fin d’année 2019 est, à quelques petits détails près, tout à fait semblable à celle que nous avons aujourd’hui entre les mains. On retrouve donc un système de dissipation identique ou presque… ce qui n’est pas nécessairement engageant. Nous verrons un peu plus bas ce qu’il en est en termes de gestion des températures et de la chauffe.
Quoi qu’il en soit, l’Aero 15 se base sur un châssis en aluminium usiné assez compact (356 x 250 x 20 mm) et plutôt léger (2 kilos tout rond). Ses lignes sont à la fois agressives et sobres et l’ensemble est assemblé avec beaucoup de soin. Nous sommes sur un appareil haut de gamme et la chose s’en ressent dès le premier déballage.
Gigabyte a aussi le bon goût de veiller à certains détails, comme la présence d’un épais rebord de caoutchouc qui suit le pourtour de l’écran pour permettre au capot de se rabattre sur le clavier en étant parfaitement amorti, même lorsqu’on est pas très délicat avec lui.
Autre détail appréciable, la légère encoche au-dessus de l'écran qui permet une bonne prise pour ouvrir le capot d’une main. On notera par ailleurs que la partie clavier est suffisamment bien lestée pour ne pas se soulever lorsqu’on déploie l’écran : un autre bon point. Le fabricant a enfin eu l’idée d’ajouter un petit volet manuel qui permet de recouvrir la webcam lorsqu’on ne l’utilise pas. Ce n’est pas une nouveauté sur l’Aero 15, mais c’est toujours pratique. On regrette par contre que cette webcam soit aussi mal placée (juste au-dessus du clavier). L’angle de vision lors des visioconférences est loin d’être flatteur puisqu’on y est filmé en contre-plongée et la qualité (720p) ne convainc pas elle non plus. Dommage en 2021, surtout en période de pandémie.
Question clavier, c’est par contre un quasi sans faute. Le laptop premium de Gigabyte profite de touches extrêmement agréables, avec une course profonde et un retour sec pour une frappe précise. Dommage que ces touches ne soient pas un tout petit peu plus larges. Si vous avez des gros épais, il faudra vous y habituer, mais dans l’ensemble ce clavier fait fort en étant efficace en bureautique comme en jeu.
Il est par contre dommage que Gigabyte n’ait toujours pas corrigé le rétroéclairage, qui n’est que partiel. Très mal pensé, ce dernier n’éclaire pas tous les caractères imprimés sur les touches. Sur les touches du haut du clavier, par exemple, seuls les symboles “F1, F2, F3…” profitent du rétroéclairage. Le reste demeure parfaitement invisible si vous travaillez ou jouez de nuit. Une lacune assez déconcertante. En revanche, et ce n’est pas systématique sur le format 15,6 pouces, Gigabyte intègre un pavé numérique à son clavier. Une excellente chose pour de nombreux utilisateurs.
Trop petit, comme souvent, le trackpad est pour sa part précis et cliquable sur l’intégralité de sa surface. Sa particularité est d’embarquer un capteur d’empreintes digitales dans son coin supérieur gauche. Une bonne idée puisque ce dernier est littéralement à portée de doigt. Il vient par contre compenser l’absence de reconnaissance faciale.
Un point rapide sur la connectique. En faisant le choix d’un processeur Intel d’ancienne génération (faute de mieux, Intel n’ayant à cette heure pas encore lancé ses puces 45W pour laptop), Gigabyte doit se contenter du standard Thunderbolt 3 alors que le Thunderbolt 4 est désormais disponibles sur les machines équipées de puces Intel de 11ème génération (Tiger Lake-U et Tiger Lake-H 35W). La chose n’est pas trop pénalisante en termes de vitesses de transferts, mais elle pourrait déranger les utilisateurs les plus avancés. Pour le reste, on retrouve une sélection d’entrées et sorties plutôt généreuse, avec trois ports USB-A, une sortie Mini DisplayPort, un port HDMI pleine taille, un lecteur de cartes SD, ou encore une prise réseau RJ-45.
Nous avons enfin voulu jeter un œil aux entrailles de la bécane. Les composants sont accessibles après avoir retiré la plaque inférieure du châssis (retenue par une petite dizaine de vis Torx). Il est possible de remplacer facilement la mémoire vive (fabriquée par Samsung), le modem Intel AX200, les deux SSD M.2 (signés Kingston), ainsi que la batterie. Sans surprise, le reste est soudé. Attention par contre, retirer simplement cette plaque inférieur suffira à vous priver de votre garantie, plusieurs sceaux étant placés à même les vis.
Écran : une dalle OLED pas aussi bien calibrée que prévu
Gigabyte ne tarit pas d’éloges lorsqu’il évoque l’écran de son Aero 15 YC OLED. Il faut dire que le constructeur taïwanais s’est une nouvelle fois tourné vers Samsung pour lui délivrer une dalle OLED HDR et Ultra HD (brillante mais non tactile) de haute volée. On retrouve donc un écran censé couvrir à 100% le spectre DCI-P3 et affichant le contraste infini caractéristique de la technologie d’affichage OLED. Une certification VESA DisplayHDR TrueBlack 400 est également d’actualité, grâce à une luminance maximale qui atteint les 400 nits selon GIgabyte. Nous avons vérifié ces chiffres avec notre propre sonde X-Rite et le logiciel de mesures Calman.
Pour réaliser ces mesures, nous avons maintenu le mode d’affichage par défaut (SDR), celui que vous trouverez au déballage de l’appareil, mais avons pris soin d’activer au préalable le mode Pantone dans les réglages proposés par Gigabyte. Ce dernier est censé proposer une expérience visuelle très juste puisque calibrée en usine.
Ce que l’on observe avec ce mode actif, c’est que la luminance maximale se limite à 345 nits d’après nos constatations. C’est un peu en dessous des 400 nits maximum que promet Gigabyte… une valeur que nous n’avons d’ailleurs jamais réussi à retrouver, même en utilisant d’autres modes d’affichages. L’écran OLED de Samsung Display affiche par ailleurs un DeltaE de 3,6, avec le mode Pantone, traduisant un écart entre les couleurs un peu trop important. La température de l’écran est par contre assez juste avec une valeur de 6631 kelvins, proche des 6500 K du standard vidéo.
En matière de couverture colorimétrique l’écran de l’Aero 15 tient cette fois ses promesses avec une couverture du spectre DCI-P3 mesurée à 98,5% (les moins de deux pour cent manquants peuvent être attribués à la marge d’erreur de notre sonde), tandis que les gamuts sRGB et Adobe RGB sont pour leur part supportés à hauteur de 147,6 et 96,5% respectivement. Sans surprise, notre dalle OLED affiche pour le reste un contraste infini, calculé à 1 000 000: 1. On retrouve donc les noirs absolus auxquels nous sommes habitués avec cette technologie d’affichage.
Ce que l’on retient ici, c’est que la calibration vantée par Gigabyte n’est pas aussi juste qu’attendu pour une machine vouée, entre autres, au monde créatif. Si le potentiel est bien là, les professionnels de l’image auront probablement besoin de calibrer par eux-même l’écran avec plus de minutie pour profiter d’un affichage vraiment adapté à leur activité. L’essentiel des utilisateurs profitera néanmoins un affichage très flatteur pour les rétines, avec des couleurs extrêmement vives, vibrantes même, et un contraste parfait à même de sublimer n’importe quel contenu.
En jeu, la dalle OLED de Samsung fait donc vraiment honneur aux décors très colorés de Cyberpunk 2077, par exemple, tandis que le moindre contenu diffusé depuis Netflix, YouTube ou Amazon Prime Video prend tout de suite la même allure que sur les meilleurs téléviseurs OLED. On regrette par contre que la dalle ne monte pas au-dessus des 60Hz, ce qui s’avère frustrant pour certains jeux.
Performances : comme un arrière-goût de pas assez
Nous l’avons expliqué plus haut, pour son Aero 15, Gigabyte « recycle » un châssis utilisé depuis déjà quelques temps sur cette gamme. Si en termes d’assemblage, de design, de compacité ou même de confort d’utilisation au quotidien nous n’avons pas grand chose à lui reprocher, force est d’admettre qu’il affiche ses limites en matière de dissipation. En 2019, nous avions déjà eu l’occasion de constater les lacunes du système de dissipation de l’appareil sur une configuration alors axée autour d’un Core i7-9750H (6 cores / 12 threads, pour des fréquences comprises entre 2,6 GHz et 4,5 GHz) et d’une RTX 2080 Max-Q. En passant sur un Core i9-10980HK (8 coeurs / 16 threads cadencés entre 2,40 et 5,30 GHz) et une RTX 3080 le bilan n’évolue pas vers le mieux.
Sous AIDA 64, le processeur de 10ème génération d’Intel (toujours gravé en 14 nm) a chaud, très chaud sur l’Aero 15 YC. Nous avons relevé des températures allant jusqu’à presque 100 degrés sur le CPU, avec un thermal throttling assez marqué et par conséquent des fréquences qui piquent rapidement du nez lors un effort prolongé. En stress test sous AIDA64, en usage à 100% du CPU (l’ensemble des coeurs étaient sollicités) nous profitions de fréquences avoisinant les 4,15 GHz en début de test, pour passer aux environs de 3,80 GHz au bout de quelques minutes et enfin 3,30 - 3,40 GHz près d’une heure après le coup d’envoi du stress test (les températures redescendaient alors aux environs de 65 degrés).
Sans surprise, le gros Core i9 perd donc une partie de son potentiel à mesure que la chauffe se renforce et que la réduction automatique des fréquences s’opère. Un phénomène qui se produit ici dans le fracas des ventilateurs, dont le souffle est particulièrement audible. L’Aero 15 manque d’air et donne l’impression de suffoquer lorsqu’on sollicite ses composants sans chercher à les ménager. Notons néanmoins que la chaleur est parfaitement négligeable au toucher sur le clavier et le dessus du châssis, signe malgré tout d’une bonne isolation thermique. En utilisation bureautique et sur batterie, la ventilation est par ailleurs coupée l’essentiel du temps.
En montage vidéo, l’impact de cette chauffe marquée du processeur est néanmoins compensée grâce à l’apport de la puissante carte graphique de Nvidia et par l’optimisation prodiguée par les derniers drivers RTX Studio. Sur DaVindi Resolve 16, pour le montage en Ultra HD (MP4 / H.264) d’une vidéo de 11 minutes et 21 secondes, l’Aero 15 n’a demandé que 16 minutes et 28 secondes pour exécuter l’export (un peu moins du double pour le même export sur batterie). Un assez bon score, même si l’on sent que l’appareil aurait pu faire mieux avec un système de dissipation plus costaud.
RTX 3080 oblige, nous avons voulu voir ce que l’appareil avait à proposer en jeu. L’occasion de nous confronter pour la première fois à la grande diversité de TGP permis par Nvidia sur ses nouvelles puces GPU mobile. Sur PC portable, la RTX 3080 est censé pouvoir monter à un maximum de 150 watts, mais certains fabricants choisissent de configurer ces nouveaux GPUs à une puissance bien inférieure pour ménager le système de refroidissement de leurs machines. C’est le cas ici. Car si MSI et son GE76 (en 17,3 pouces) Raider parviennent bien à proposer 150 W pour la puce haut de gamme de Nvidia, nous devons nous contenter ici de 105 W. C’est peu. Sur des machines aussi compactes et du même gabarit 15,6 pouces (comme le ROG Zephyrus Duo 15 SE, ou les Strix Car 15), ASUS parvient quand même à proposer des RTX 3080 en 115 W.
Avec 105 W seulement, la RTX 3080 se sent un peu à l’étroit et n’est pas en mesure de donner son meilleur sur les titres les plus gourmands. Pour vous donner une idée, avec le très gourmand Cyberpunk 2077, en Ultra HD (tous les réglages en ultra, avec le ray tracing activé en ultra et le DLSS en auto), nous parvenions à tenir les le cap des 30 à 35 FPS. Une prestation juste suffisante, mêlé d’une déception : les 60 FPS sont loin d’être au rendez-vous dans les réglages les plus élevés, il faut faire quelques grosses concessions visuelles pour les atteindre.
Avec The Medium (que nous avons récemment testé sur Clubic), nous parvenions à camper les 30 à 40 FPS en Ultra HD et avec tous les réglages poussés au maximum (dont le ray tracing), tandis que sous Shadow of The Tomb Raider, à nouveau en Ultra HD (y compris les ombres par ray tracing) et avec tous les réglages en niveau ultra, nous obtenions entre 40 et 45 FPS dans les niveaux intérieurs, et entre 30 et 35 FPS en extérieur où les composants sont plus sollicités. Le titre ne souffrait toutefois pas de chutes de framerate et proposait une expérience fluide. L’activation du DLSS nous permettait de gagner environ 10 à 15 FPS supplémentaires d’après nos observation, mais au prix d’un rendu légèrement moins net.
En benchmarks, l’Aero 15 et son tandem Core i9 / RTX 3080 récoltent 9451 points sous 3D Mark Time Spy, tandis que le Core i9-10980HK glane 1268 points en single core et 9238 points en multi core sous CineBench R23. De quoi lui permettre de surclasser d’une belle avance son prédécesseur le Core i9-9880H en single core (ce dernier récoltant 1183 points sur l’outil). On relève enfin un indice de performances graphique de 4444 points sur Time Spy Extreme (Ultra HD). Notre tableau ci-dessus parle de lui-même, nous sommes à peine au dessus de la puissance de calcul déployée par une RTX 2060 SUPER de bureau, tandis que la RTX 3080 de référence propose plus du double de performances. Un écart malheureusement abyssal en termes d'expérience…
Quant au SSD du Aero 15, nous avons lancé ChrystalDiskMark. Il y affichait 2903,99 Mo/s en lecture et 3028,48 Mo/s en écriture. Des vitesses qui le place dans la bonne moyenne, avec un retrait assez marqué par rapport au XPS 17 2020 sur la lecture, mais une petite avance en écriture. L’appareil haut de gamme de Dell affichait en effet 3335,47 Mo/s en lecture pour 2437,94 Mo/s en écriture sur le même utilitaire.
Évoquons enfin rapidement l’utilitaire Control Center de Gigabyte. Plutôt bien fichu, il permet de régler et gérer à peu près n’importe quoi sur l’appareil : les modes d’affichage, les performances du duo CPU/GPU, la vitesse des ventilateurs (pratiquement comme si vous étiez sur PC de bureau), le rétroéclairage RGB du clavier, etc…Tous les fabricants n’accordent pas autant de soin à ce type de panneau de contrôle et vous aurez plaisir à l’utiliser.
Autonomie : une machine relativement endurante sur batterie !
Sur l’autonomie l’Aero 15 YC nous réserve une surprise inattendue. Si la plupart des appareils gaming / création sous attifés d’une grosse batterie mais bien souvent d’une autonomie au ras des pâquerettes, l’appareil de Gigabyte parvient à faire bonne usage de sa batterie de 99 Wh (le maximum autorisé pour prendre l’avion avec son ordinateur en cabine est de 100 Wh, une limite que les fabricants ne dépassent pas pour des raisons évidentes). En lecture vidéo (via l’application Netflix, en 1080p, avec le mode Power Saver de Gigabyte activé, le rétroéclairage du clavier coupé et la luminosité de l’écran à 100%) nous avons ainsi réussi à tenir un peu plus de 6 heures avant que l’appareil ne s’éteigne.
En utilisation polyvalente, avec la luminosité de l’écran à 50%, approcher le seuil des 7 heures est possible, ce qui n’est pas négligeable pour un appareil de ce type. Cela permet donc à l’Aero 15 d’être plutôt intéressant à utiliser en déplacement puisqu’il permet de se tenir éloigné du chargeur suffisamment pour travailler entre 6 et 7 heures. Un bon point : le XPS 17 faisait par exemple moins bien malgré des composants moins performants et une batterie équivalente.
Le chargeur de 230W est pour sa part massif mais permet de recharger la grosse batterie de l’appareil de Gigabyte en un peu plus de 2 heures.
Son : rien nouveau sous le soleil
Les haut-parleurs des précédentes versions du Aero ne nous avaient guère impressionnés en termes d’expérience audio, et le modèle YC ne déroge pas à cette apparente règle. Placés sur le dessous du châssis (au pire endroit), les deux speakers dont Gigabyte délivrent le son d’un mauvais smartphone. Des aigus stridents sont surreprésentés et l’absence totale de basses rend l’écoute déplaisante. Heureusement, la sortie casque de l’appareil est convaincante, précise et puissante. On vous recommande donc chaudement de vous munir d’un casque (ce dernier sera d’ailleurs indispensable pour couvrir le bruit de la ventilation en jeu ou en utilisation créative avancée).
Prix : un tarif salé et une machine avant tout vouée aux pros
Nous l’avons dit plus haut l’appareil que nous avons reçu en test est disponible à un tarif salé : 4199 euros chez certains revendeurs français. Une somme conséquente pour une machine qui, sous cette forme n’est clairement pas destinée au grand public et aux utilisateurs « classiques ».
Avec ses 64 Go de RAM et son écran OLED Ultra HD 60 Hz, l’Aero 15YC s’oriente donc en premier lieu vers les créatifs et les utilisateurs professionnels, il se rapproche en cela de produits comme le Creator 17 de MSI, le HP Envy 15 ou le Dell XPS 17, mais avec une carte graphique de toute nouvelle génération.
Gigabyte Aero 15 YC OLED, l’avis de Clubic :
Ne vous y trompez pas l’Aero 15 YC est une excellente machine, mais elle affiche quelques lacunes gênantes, à commencer par une un système de dissipation qui montre vite ses limites et une GeForce RTX 3080 aux performances bridées.
Contrairement à ASUS ou MSI, Gigabyte a fait le choix de limiter la nouvelle puce haut de gamme de Nvidia à seulement 105W (contre 115 W chez ASUS à gabarit équivalent et jusqu’à 150 W chez MSI sur des appareils un peu plus gros). Cette réduction du TGP permet de limiter la chauffe dans un châssis compact, mais empêche la 3080 d’atteindre les sommets théoriques promis par Nvidia. C’est pénalisant si l’on souhaite jouer en Ultra HD avec les réglages au maximum… chose qu’on devrait idéalement pouvoir faire avec une configuration de cette trempe.
On retiendra néanmoins la présence d’un écran OLED de belle qualité (malgré un calibrage perfectible, l’expérience visuelle est grisante) et un design à la fois sobre et élégant. Autres atouts : la certification Nvidia RTX Studio (merci aux pilotes pro qui vont avec pour les outils créatifs) et une autonomie surprenante pour peu que l’on adopte les bons réglages.
- Un bel écran OLED…
- Une machine élégante, discrète et compacte
- Connectique complète
- Autonomie correcte pour ce type d’appareil
- … mais à la calibration imparfaite
- Le potentiel diminué de la RTX 3080 en 105W
- Le rétroéclairage incomplet (et vraiment pénible) du clavier
- Un système de dissipation à bout de souffle