Annoncé en catimini au début du printemps, l’Alienware m15 R5 « Ryzen Edition » marque le retour de la marque dans le giron d’AMD après presque 15 ans de relation exclusive avec Intel sur le volet CPU. Nous avons pu tester en détails le modèle le plus abordable de ce nouveau m15… et il nous a globalement convaincus.

Les plus
  • Design réussi et bon niveau de finitions
  • Écran 165 Hz très honnête
  • Performances au rendez-vous en 1080p
  • Autonomie correcte
Les moins
  • Appareil un peu lourd et mastoc
  • Tarif pas suffisamment compétitif
  • Système de dissipation très bruyant
  • Mauvaise webcam

Revoir un processeur AMD dans un PC portable Alienware n’était gagné, et pour cause, la filiale de Dell n’avait pas tenté l’expérience depuis 2007. Et pourtant, en avril, la firme texane annonçait l’arrivée de deux nouvelles machines sous processeurs Ryzen de dernière génération : l’Alienware m15 R5 Ryzen Edition, qui nous intéresse aujourd’hui, et le Dell G15 (que nous devrions pouvoir tester bientôt sur Clubic).

Pour ce come-back, Alienware reste sobre, avec seulement quatre configurations proposées. Celle que Dell nous a fait parvenir en prêt est la plus abordable, elle est proposée à un tarif de 1798 euros sur le site officiel du constructeur à l’heure où nous rédigeons ces lignes. Notons en aparté qu’il est pour le moment difficile de trouver ce modèle ailleurs que chez Dell. Quoi qu’il en soit, voici la fiche technique complète de la version que nous avons reçue.

Fiche technique Alienware M15 R5 « Ryzen Edition »

Résumé
ProcesseurAMD Ryzen 7 5800UH
Taille de la mémoire16Go
Carte graphiqueNvidia GeForce RTX 3060
Mémoire vidéo6Go
Taille de l'écran15.6 pouces
Taux de rafraîchissement165Hz
OS
Système d'exploitationWindows 10
Processeur
ProcesseurAMD Ryzen 7 5800UH
Type de processeur8 coeurs / 16 threads
Fréquence du processeur4.4GHz
Finesse de gravure7nm
Mémoire vive
Taille de la mémoire16Go
Type de mémoireDDR4
Fréquence(s) Mémoire3,200MHz
Nombre de barrettes2
Graphismes
Carte graphiqueNvidia GeForce RTX 3060
Max-QOui
Mémoire vidéo6Go
VR Ready (réalité virtuelle)Oui
Type mémoire vidéoGDDR6
Écran
Taille de l'écran15.6 pouces
Taux de rafraîchissement165Hz
Type de dalleDalle IPS
Type d'écranLED
Résolution d'écranFull HD
Format de l'écran16/9
Dalle mate / antirefletOui
NVIDIA G-SYNCNon
Écran tactileNon
Stockage
Configuration disque(s)SSD
Disque principal512 Go
Disque secondaire1 slot M.2 NVMe
Lecteur optiqueAucun
Emplacement mSATA/M.2Aucun
Lecteur de carte mémoireAucun
Connectique
Connectiques disponiblesEthernet - RJ45 Femelle, Jack 3,5mm Femelle Stéréo, HDMI 2.1, USB 3.0, USB 3.2 Type C
Réseau sans-fil
Wi-FiOui
Version Wi-Fi6
BluetoothOui
Version Bluetooth5
Équipement
WebcamOui
Haut-parleursIntégrés
ClavierAzerty
Clavier rétroéclairéOui - RGB
Pavé numériqueNon
Lecteur d'empreinte digitaleNon
Caractéristiques physiques
Épaisseur22.85mm
Longueur356.2mm
Largeur272.5mm
Poids2.42kg

Notre modèle de prêt, limité à 512 Go de stockage, peut être upgradé pour passer à 1 To de SSD… contre 100 euros de plus environ. Il faudra par ailleurs passer le cap des 2400 euros pour profiter de la mouture la plus puissante du Alienware m15 R5 Ryzen Edition. Elle regroupe cette fois un écran Full HD rafraîchi à 240 Hz, un processeur AMD Ryzen 9 5900HX, 16 ou 32 Go de RAM et une RTX 3070. Voyons sans plus attendre ce que vaut le modèle le plus abordable de cette portée, limité à un Ryzen 7 et une RTX 3060.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Design : un châssis trapu, mais convaincant

Nous avions particulièrement apprécié la qualité d’assemblage et le choix d’un alliage de magnésium pour le châssis du Alienware M15 R4 testé récemment sur Clubic. Le m15 R4 n’est pas tout à fait logé à la même enseigne. Alienware a été obligé de faire plus simple et surtout plus économe sur le R5, qui se contente d’un châssis combinant aluminium et matières plastiques. L’assemblage est aussi moins méticuleux que sur le R4, mais l’on reste clairement dans la bonne moyenne pour un produit proposé à un peu moins de 1800 euros en prix de départ. Sur ce terrain, Alienware fait nettement mieux qu’ASUS et ses derniers TUF Gaming A15 ou que MSI sur le GP76 Leopard, par exemple. On arguera par contre qu’à tarif équivalent le Lenovo Legion 5 Pro propose un niveau de finition supérieur. Malgré tout, l’Alienware m15 R5 fleure bon la solidité et ne démérite pas en termes de châssis.

Décliné en un seul et unique coloris (un gris très foncé surnommé « Dark Side of the Moon »… les fans de Pink Floyd apprécieront), le m15 R5 ne reprend pas exactement le même gabarit que son faux jumeau le m15 R4. On passe ici à 356,2 x 272,5 x 22,85 mm pour 2,42 kg. Un peu plus épais et lourd, l’appareil paraît trapu, mais l’on reste globalement sur un format de 15,6 pouces compact. L’engin est plutôt facile à transporter, même s’il faudra s’encombrer d’un énorme bloc de recharge (19 x 9 x 2,5 cm) de 240W qu’Alienware et Dell ont l’habitude de proposer avec leurs différents laptops gaming. C’est plutôt lui qu’on aura des scrupules à déplacer. On verra plus bas dans quelle mesure l’autonomie du m15 R5 nous autorise à nous en dispenser.

Si l’appareil fait l’impasse (comme souvent, et c’est bien dommage) sur un lecteur d’empreintes digitales, qu’il se contente d’une webcam à la netteté toute relative, et que son trackpad est à la fois trop petit et trop imprécis, il peut par contre compter sur un excellent clavier. Étrangement, ce dernier nous a un peu rappelé celui que proposait l’Alienware 13 R3 il y a quelques années. Sa frappe est relativement silencieuse et feutrée, avec une course plutôt longue et un retour tout en souplesse. S’il faudra s’habituer à la disposition des touches (légèrement décalées vers la gauche pour intégrer une bande de raccourcis sur la droite), ce clavier est d’après nous très convaincant… car tout aussi agréable en jeu qu’en bureautique. Il faut par contre admettre qu’on est malgré tout très loin de la précision et du plaisir de frappe offert par le clavier mécanique Cherry du m15 R4. Un clavier malheureusement disponible uniquement en option et en disposition QWERTY… carrément rebutante en France.

On note par contre qu’Alienware n’y est pas allé de main morte sur les LED RGB. En dépit du positionnement plus « abordable » de ce modèle R5 Ryzen Edition, on retrouve tout ce qu’il faut pour éclairer le châssis et le clavier comme des sapins de Noël. Le dispositif RGB du clavier peut être configuré zone par zone. Les logos Alienware (à l’arrière du capot et sur la touche de mise sous tension) sont eux aussi colorés, et l’on retrouve un liseré RGB qui souligne tout l’arrière-train du châssis. Une bonne chose pour les amateurs de LEDs à gogo, mais il faut par contre passer par l’utilitaire Alienware Command Center. Rarement un logiciel exclusif aura été aussi compliqué, pénible à appréhender et peu convaincant à l’usage. Dommage, c’est lui qui permettra (entre autres) de surveiller l’usage des composants ou encore de contrôler les différents profils de dissipation. Heureusement, la chose reste accessible par le biais d’un raccourci clavier.

Côté connectique, Alienware nous propose l’essentiel sur le m15 R5 Ryzen Edition. On retrouve notamment deux ports USB-A 3.2 Gen 1 sur le flanc droit, une prise RJ45 et la sortie Jack 3,5 sur le côté gauche, et un port USB-C 3.2 Gen 2 prenant en charge l’alimentation et l’affichage (DisplayPort), un port USB-A 3.2 Gen 1, une sortie HDMI 2.1 et le port dédié à l’alimentation à l’arrière du châssis. On ne manque de rien ou presque : plateforme AMD oblige, il faut par contre faire sans Thunderbolt 4, qui reste sur laptops une fonctionnalité exclusive d’Intel et ses processeurs Tiger Lake-U / H.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Un point, pour finir, sur l’accès aux composants pour une mise à jour matérielle, un remplacement de pièce ou carrément une réparation pour les plus connaisseurs. La chose se fait ici en retirant 8 vis Philips. Il faut ensuite déclipser soigneusement la plaque inférieure du châssis, en aluminium. On atteint alors la carte mère, les barrettes de mémoire vive, le modem Wi-Fi 6 (démontable) et les emplacements pour les SSD. Alienware en occupe un par défaut, avec un SSD M2 au format compact (2230), mais il est possible d’en ajouter un autre. Dans les deux cas, le remplacement pour un SSD au format classique (2280) est à priori possible.

La batterie peut elle aussi être remplacée dans d’assez bonnes conditions, mais le processeur et la carte graphique, sans surprise, sont soudés à la carte mère. On notera par ailleurs que ces deux composants sont placés sur l’autre côté de la carte mère au même titre que le système de dissipation qui les recouvre. Pour y accéder, il est impérativement nécessaire de démonter en intégralité l’Alienware m15 R5. L’opération est donc plus compliquée et nécessite plus de temps.

© MobileTechReview

Nous verrons plus bas si ce système de dissipation est suffisamment au point pour tempérer la chaleur produite par le processeur et la carte graphique en jeu, notamment.

Écran : que vaut la dalle IPS 165 Hz AU Optronics choisie par Alienware ?

À l’oeil nu l’écran du Alienware m15 R5 Ryzen Edition paraît convaincant, avec une assez bonne luminosité et des couleurs vives, presque pétantes. Nous avons toutefois voulu voir ce que la dalle AU Optronics choisie par la filiale de Dell vaut sous l’intraitable capteur de notre sonde.

Une fois confronté aux calculs savants du logiciel Calman, ce panneau LCD IPS — rafraîchi à 165 Hz — affiche une luminance typique de 290,5 cd/m2. Cette valeur monte à 342,1 cd/m2 en pic de luminosité. Nous sommes donc dans la moyenne de ce que l’on trouve sur ce type de machines, avec une luminosité suffisante au quotidien sans être éblouissante. Elle suffit à maintenir l’écran lisible en extérieur ou dans une pièce très éclairée, d’autant que le revêtement de l’écran est mat avec un traitement anti-reflet efficace.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sur le plan de la colorimétrie, Alienware s’égare légèrement, mais sans jamais sombrer. On relève ainsi un Delta E qui monte à 4,1. Idéalement, il faudrait que ce chiffre soit inférieur ou égal à trois pour rendre imperceptible l’écart entre les couleurs… ce n’est pas le cas ici, mais l’on se rapproche quand même de cet idéal. Dans l’ensemble les couleurs sont donc plutôt justes sur le m15 R5 même si leur température est trop basse. Notre sonde a ainsi relevé 6314 kelvins, en lieu et place des 6500 K requis par le standard vidéo. En d’autres termes, l’affichage est trop chaud.

Ces résultats sont-ils gênants ? Si vous êtes un professionnel de l’image, que vous souhaitez faire de la retouche photo avancée ou de l’étalonnage sur l’appareil, vous pourrez en souffrir, oui… mais si vous souhaitez simplement jouer, alors ces couleurs légèrement tronquées n’auront aucune incidence sur vos parties. On arguera même que des couleurs trop chaudes sont tout de même plus agréables à l’œil qu’un écran trop froid, tirant vers les bleus. Bien entendu, un juste milieu aurait malgré tout été préférable.

Continuons avec la couverture colorimétrique proposée par cette dalle AUO. On peut compter ici sur une prise en charge à 99 % du spectre sRGB, tandis que les espaces de couleurs DCI-P3 et Adobe RGB sont tous deux supportés à hauteur de 79%. Globalement, nous sommes dans la bonne moyenne face aux appareils concurrents. Une bonne chose. On notera aussi que le temps de réponse de l’écran est plutôt bon : 3 ms annoncées par Dell. La réactivité en jeu n’en sera que meilleure.

Attention en revanche au contraste, où l’on relève cette fois un ratio de 991:1 seulement. C’est assez décevant. Cela se traduit notamment par des noirs qui manquent de profondeur et une image qui perd cette impression de relief que confère un excellent contraste. Sur ce point, le m15 R5 se place en bas de classement. La plupart de ses concurrents se situent entre 1200:1 et 1600:1 d’après nos observations sur les PC portables gaming testés par nos soins ces derniers mois.

Performances : une expérience de jeu solide, mais bruyante

« Ça fait du bien quand ça s’arrête… ». C’est ce que vous direz probablement après une longue session de gaming lorsque le bruit de soufflerie du m15 R5 prend fin en revenant sur le bureau. Avec son système de dissipation, Alienware ne s’embarrasse pas du bruit : l’appareil est du genre mugissant, avec un souffle puissant dont il est impossible de faire abstraction. Mais est-ce que c’est efficace sur les températures ? Oui. Dans un entretien virtuel avec la presse auquel nous avions assisté en mai, un ingénieur américain de Dell avait d’ailleurs confirmé que leurs derniers systèmes de dissipation privilégient les performances à la gêne sonore… Il était alors question des nouveaux Alienware X15 et X17, mais ce constat peut clairement s’appliquer dans le cas de notre m15 R5. Le bruit est là, mais les températures ne montent jamais trop haut. On peut donc profiter de la pleine capacité des composants choisis.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Et de ce côté nous ne sommes pas trop mal lotis. On retrouve le vénérable AMD Ryzen 7 5800H (8 cœurs / 16 threads cadencés entre 3,2 et 4,4 GHz) couplé à 16 Go de RAM en DDR4 à 3200 MHz… et surtout à une RTX 3060 au TGP généreux : 125 W. C’est presque deux fois le TGP de la RTX 3060 (très bridée) que nous trouvions récemment à bord du MSI Stealth 15M. Autant dire que les performances déployées sont ici bien meilleures en jeu. Mais avant d’en parler, voyons comment se débrouille le système de dissipation de la machine d’Alienware lorsqu’on pousse son processeur dans ses derniers retranchements.

Pour en avoir une idée, nous avons lancé un stress test de presque une heure sur AIDA64. Dans ce contexte, l’ensemble des cœurs du CPU sont sollicités à 100% en continu et pendant une période prolongée. Il ne s’agit pas vraiment d’un contexte d’utilisation de la vie courante, mais cela nous permet de savoir quelles sont les températures maximales atteintes par le processeur et comment se comportent ses fréquences.

Ce que l’on observe sur l’Alienware m15 R5 Ryzen Edition est plutôt encourageant. On débute le test à un peu plus de 4,00 GHz pour atteindre environ 3,90 GHz au bout de quelques minutes de stress test. Une fréquence maintenue tout au long de notre essai, sans perte de régime. Il faut dire que les températures, bien qu’élevées, restaient globalement bien maîtrisées pour osciller entre 80 - 90 degrés, sans jamais déboucher sur un quelconque problème de thermal throttling (baisse forcée des fréquences pour limiter la chauffe). Nous sommes donc globalement convaincus par cette prestation. Maintenant, qu’en est-il en jeu ?

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sous Cyberpunk 2077, puis The Medium pendant des sessions respectives d’une trentaine de minutes chacun nous avons relevé 80 à 85 degrés constants au niveau du CPU et jusqu’à 76 degrés sur le GPU. Là encore, nous sommes sur des valeurs raisonnables. Et cela permet aux duo CPU / GPU de s’exprimer dans de bonnes conditions en 1080p.

Sur Cyberpunk 2077, en dépit de la gourmandise du titre, notre RTX 3060 a réussi à tenir le cap des 30 à 40 FPS en moyenne lors de scènes très animées, avec quelques pointes à 50 FPS dans les environnements plus calmes. Nous étions alors en définition native (Full HD), avec l’ensemble des réglages poussés en ultra y compris ray tracing. Bien entendu, le DLSS était lui aussi actif, en niveau Auto. Notons qu’atteindre le cap des 30 à 40 FPS sur un titre aussi exigeant, avec le ray tracing activé, était compliqué en 1080p avec la RTX 2060. La RTX 3060 le permet bien plus facilement. La montée en gamme d’une génération à l’autre est donc palpable, même si le cap des 60 FPS ne pourra être atteint que sans ray tracing.

Sous The Medium, dans les mêmes conditions (Full HD, réglages en ultra, ray tracing actif et DLSS en mode équilibré) nous étions en mesure de camper les 40 à 50 FPS en moyenne, avec quelques chutes de framerate ponctuelles dues à l’optimisation hasardeuse du titre. Lors de scènes moins demandeuse, la fluidité pouvait ponctuellement grimper en flèche, avant de revenir au seuil évoqué plus haut. Dans l’ensemble l’expérience était stable et parfaitement jouable avec une qualité d’affichage de haute volée, sublimée par l’écran de qualité proposé par l’Alienware m15 R5.

Dans les Benchmarks, ces bonnes performances se confirment. Sur TimeSpy 4K, nous obtenons un score graphique de 4106 points pour un total de 4134 points en score global. À titre indicatif, nous obtenions timidement 3313 points en score graphique avec la RTX 3060 (65 W) du MSI Stealth 15M, et quelque 5963 points pour la RTX 3080 (140 W) du Alienware m15 R4 testé par nos soins le mois dernier. Globalement nous sommes donc plutôt bien positionnés et notre RTX 3060 fait du bon travail lorsqu’on lui donne 125 W pour s’exprimer correctement.

Côté processeur, nous avons lancé notre traditionnel test sous CineBench R23. Le Ryzen 7 5800H de notre Alienware m15 R5 cumulait ici quelques 11918 points en multi-core contre 1418 points single-core. Prenons pour comparaison le Lenovo Legion 5 Pro. Proposé grosso modo dans la même gamme tarifaire, avec le même processeur, il réussissait à obtenir 1409 points en single-core et 12860 points en multi-core. Une prestation plus intéressante encore. Sur le ASUS TUF Gaming A15 2021, lui aussi équipé d’un AMD Ryzen 7 5800H, nous obtenions un indice de performance similaire, avec 1430 points en single-core et 12724 points en multi-core. Sur Cinebench, l’Alienware m15 R5 est donc légèrement à la traîne en multi-core. Rien de dramatique toutefois.

Un point pour finir sur ce que nous propose Alienware en termes de SSD. Le stockage ne s’illustre pas vraiment par des performances éblouissantes, mais sa prestation est malgré tout viable pour l’essentiel des activités auxquels on sera confrontés. Sous CrystalDiskMark , nous obtenons ainsi 2373,79 Mo/s en lecture contre 1493,48 Mo/s en écriture. De quoi loger le m15 R5 plutôt dans la moyenne basse sans le laisser tomber en bas du classement pour autant. Suffisant… mais pas inoubliable. Comme évoqué plus haut, si vous avez besoin de vitesses de transferts plus importantes, rien ne vous empêchera de remplacer le SSD fourni ou d’en ajouter un supplémentaire, plus rapide.

Autonomie : presque 8 heures en lecture vidéo

Les performances sont au point, mais qu’en est-il de l’autonomie ? De ce côté, l’Alienware m15 R5 fait bonne impression pour un laptop gaming… mais à condition d’adopter certains réglages depuis l’utilitaire Alienware Command Center dont nous parlions un peu plus haut. Pour notre test, nous avons opté pour les paramètres d’alimentation les plus économes et le mode de dissipation le plus silencieux. Pour la suite, nous nous sommes contentés de lancer une saison de Better Call Saul sur Netflix, et de laisser les épisodes être diffusés les uns à la suite des autres jusqu’à épuisement complet de la batterie.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Dans ces conditions, avec la luminosité de l’écran poussée à 100%, le rétroéclairage RGB du clavier complètement éteint, les effets LEDs coupés et un casque branché (volume à 50%) nous avons réussi à tenir un tout petit peu moins de 8 heures avant que le m15 ne tire sa révérence. Il s’agit d’un bon score pour une machine de ce type. Un bon score que l’on doit entre autres à une batterie plutôt bien dimensionnée, avec une capacité de 86 Wh, et au fait que nos réglages avaient pour effet de couper le GPU dédié (RTX 3060) au profit de l’iGPU intégré au processeur.

Dans les mêmes conditions, avec sa batterie de 90 Wh l’ASUS TUF Gaming A15 2021 parvenait néanmoins à faire beaucoup mieux en dépassant facilement les 10 heures sur batterie. Cela dit, l’autonomie de notre m15 R5 permet quand même une marge de manoeuvre honnête en utilisation bureautique et multimédia. Parfait pour s’émanciper un temps du chargeur lorsqu’on travaille. Ce bloc secteur nous permettra pour le reste de recharger intégralement la batterie en à peu près deux heures d’après nos observations.

Audio : une expérience correcte, mais perfectible

Abordons la question de l’expérience audio qui nous est proposée. Ici Alienware ne fait pas de folie, avec deux petits haut-parleurs positionnés sur le dessous du châssis. Comme c’est le cas pour la vaste majorité des PC portables du marché, leurs capacités sont très restreintes. Le son qu’ils diffusent est strident, trop axé sur des aigus nasillards. Les médiums sont quant à eux en retraits avec des basses aux abonnées absentes. On note aussi une saturation très marquée à plein volume.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La sortie casque est pour sa part correcte sans être inoubliable. Une légère perte de précision est audible aux environs de 70 à 80 % de volume. La qualité du signal reste néanmoins convaincante, est n’est pas entachée par des soucis de saturation à plein volume, contrairement aux haut-parleurs.

Prix : trop cher, comme souvent chez Alienware

Crachons le morceau tout de suite, comme souvent avec Alienware, le placement tarifaire n’est pas des plus attractifs. En dépit de ses belles qualités, le m15 R5 Ryzen Edition nous paraît trop cher pour vraiment inquiéter la concurrence immédiate de modèles comme l’ASUS TUF Gaming A15 2021 ou le Lenovo Legion 5 Pro, deux machines nettement mieux équipées pour un tarif équivalent, voire même inférieur puisque souvent soldées. Pour 1800 euros (ou moins) elles embarquent en effet plus de stockage et une RTX 3070… avec des performances un peu plus solides pour jouer en 1080p avec le ray tracing.

Dans ces conditions difficile de défendre les 1798 euros très exactement demandés par Alienware pour le modèle le plus abordable de son m15 R5. D’après nous, cette version, que nous avons testée, mériterait d’être proposée 200 à 300 euros moins chers pour vraiment titiller ASUS et Lenovo là où ça fait mal. En clair, on a un peu l’impression qu’Alienware nous propose un PC sous RTX 3060 au tarif d’un appareil sous RTX 3070… et c’est bien dommage.

On salue malgré tout les efforts que semble avoir faits le constructeur pour abaisser un peu le prix de cette référence par rapport à certains modèles de son offre. Coûteux, l’Alienware m15 R5 Ryzen Edition reste en effet l’un des appareils les plus « abordables » de la filiale de Dell. Cela étant, si vous cherchez un meilleur rapport équipement / prix chez le fabricant texan, le nouveau Dell G15 pourrait être une bonne piste à suivre. Doté d’un design proche de celui d’Alienware, il regroupe un AMD Ryzen 7 5800H, une RTX 3060, 16 Go de RAM et 1 To de stockage pour un peu moins de 1400 euros cette fois.

Alienware m15 R5 « Ryzen Edition », l’avis de Clubic :

Conclusion
Note générale
7 / 10

Ne vous y trompez pas, l’Alienware m15 R5 Ryzen Edition est un très bon ordinateur portable gaming. Plus abordable que beaucoup d’autres appareils de la filiale de Dell, l’engin embarque des composants de dernière génération suffisants pour propulser n’importe quel titre avec un niveau de performances solide en 1080p.

Pour ça on peut dire merci au Ryzen 7 5800H et sa camarade la RTX 3060 qui forment une bonne équipe grâce à un système de dissipation bruyant, certes, mais efficace. Les températures sont maintenues à un seuil raisonnable et le TGP peut ainsi être calibré à 125 W sur le GPU. On peut aussi évoquer l’autonomie honnête que nous propose Alienware ici. Elle confère à notre m15 R5 une polyvalence appréciable et lui permet d’être facilement utilisé au quotidien pour autre chose que du gaming. Un bon point.

Autre bon point : l’écran. Bien qu’imparfaite (son contraste est un peu décevant et ses couleurs sont trop chaudes), la dalle AU Optronics choisie par Alienware permet une qualité d’affichage valable, une bonne réactivité et un fréquence de rafraichissement élevée.

Nous avons toutefois quelques critiques à formuler. Si le design de l’appareil est réussi et que son niveau de finition est bon, il faut quand même faire avec un format mastoc et un poids important. On aurait aussi aimé qu’Alienware fasse un effort supplémentaire sur la webcam et le trackpad, mais le plus gros reproche que l’on fera à l’appareil touche à la question de son placement tarifaire. Il nous semble trop cher pour faire la différence.

Les plus
  • Design réussi et bon niveau de finitions
  • Écran 165 Hz très honnête
  • Performances au rendez-vous en 1080p
  • Autonomie correcte
Les moins
  • Appareil un peu lourd et mastoc
  • Tarif pas suffisamment compétitif
  • Système de dissipation très bruyant
  • Mauvaise webcam
Sous-notes
Design
8
Écran
7
Performances
7
Autonomie
7
Prix
6