A l'arrivée de Windows 8, Acer a pris le train du tactile comme nombre d'autres constructeurs. Après avoir clairement loupé le coche avec son Aspire S7, la marque taïwanaise a sorti un R7 à la fois plus ambitieux et novateur, avec son système de charnière Ezel et un touchpad placé au-dessus du clavier.
Avec le R13, Acer redevient plus sage et s'attelle de nouveau à concevoir un ordinateur hybride qui puisse concurrencer un Lenovo Yoga, par exemple. Et cela tombe bien, puisque c'est justement à ce dernier que nous allons pouvoir comparer ce nouvel ultrabook d'Acer, qui présente quelques similitudes sur l'aspect PC hybride, comme nous allons le voir.
Un ultrabook un peu épais, mais un ultrabook quand même
A l'heure des PC ultrafins, l'Aspire R13 semble plus massif et plus lourd que ne l'imposent les standards actuels. C'est le cas. Avec presque 1 500 grammes sur la balance et une épaisseur de 18 mm, on est loin de ce que la marque proposait avec son S7. D'autant que ces 18 mm sont présents sur l'ensemble du châssis, ce qui renforce l'impression d'une épaisseur importante.Le plastique utilisé par Acer ne flatte pas davantage les yeux, pas plus que la surface très brillante choisie par le constructeur pour habiller le dos de l'écran : les traces de doigts s'en donnent ici à cœur joie.
Il n'en reste pas moins que l'Aspire R13 est une machine bien finie, robuste. La charnière, notamment, semble digne de confiance : après une course plutôt souple jusqu'à un angle d'une centaine de degrés, le mécanisme se durcit fortement jusqu'à ce que l'écran prenne un angle de 180°.
On ne comprend toutefois pas pourquoi cet angle est aussi important, sachant que l'écran à bascule de l'Aspire R13 offre déjà un grand nombre de positions et que ces 180° ne sont pas exploités par le mécanisme.
Aspire R13 : 1 PC, 6 positions
Ce système d'écran qui pivote dans son cadre, nous vous l'avions déjà présenté lors du test de l'Inspiron Duo de Dell, il y a presque 4 ans. Un mécanisme que personne n'avait exploité depuis. Est-ce à cause de la difficulté technique qu'impose le passage des connecteurs de l'écran en deux petits points de la charnière ? Ou est-ce simplement un problème d'adoption de la part des utilisateurs ?Il est vrai que ce mouvement de bascule n'est pas forcément intuitif et au premier abord, on hésite un peu pour trouver le geste le plus efficace. On y parvient finalement assez bien, aidé par le bon équilibre de la machine. Seule l'encoche, placée sous le touchpad et qui aide à soulever l'écran, aurait peut être gagné à être un peu plus profonde.
Sur les 6 modes que propose l'Aspire R13 (qui se contorsionne à la manière d'un Yoga), seuls deux nous ont réellement été utile : la position « classique », et celle où l'écran est complètement couché sur le clavier. Toutefois, le système de pivot choisi par Acer offre à cette machine une multitude de positions. Qui peut le plus peut le moins, et ceux qui trouveraient un usage pour les autres modes pourront compter sur le R13.
Finalement, nous n'avons que deux principaux griefs envers cette expérience tactile. Le premier est d'ordre logiciel : pourquoi diable Acer s'est-il senti obligé de modifier le thème de Windows à chaque changement de position ? Inutile et surtout coûteux en temps pour l'utilisateur, tant cette modification peut ralentir la machine. Un passage par l'Acer Quick Access pour désactiver cette fonctionnalité s'impose...
Le second concerne l'enfoncement de la dalle en son milieu lorsqu'on l'utilise au doigt, ce qui est gênant à l'usage. C'est le cas de la très grande majorité des convertibles, certes, mais étant donnée l'épaisseur de l'écran du R13, on s'attendait à mieux.
Quelques efforts sur un clavier encore perfectible
Comme sur l'Aspire S7, le R13 ne dispose que de cinq rangées de touches. Ce qui induit quelques originalités, comme la touche F10, qui contient aussi le à, le 0 et le @, soit un total de 4 caractères. Mais il n'est plus question cette fois de combinaison de touches alambiquée pour parvenir à faire un @. Ouf.La touche Suppr déplacée à côté d'un pavé directionnel toujours aussi réduit, ou la touche Maj gauche encore une fois ridiculement petite, sont en revanche des problèmes qui perdurent. Tout comme la course très faible sur l'ensemble du clavier. Cela reste cependant moins gênant que sur le S7, car le clavier ne s'enfonce pas autant que sur le premier ultrabook tactile de la marque.
On apprécie en revanche le rétroéclairage bleu directement sur les touches (pour éviter les fuites de lumière), ou le touchpad. Ce dispositif de pointage est assez confortable, particulièrement lorsqu'il s'agit de l'utiliser à deux doigts pour du défilement. Et si Acer l'a disposé très bas, à l'usage, ce n'est pas du tout gênant.
Composants : les bons choix d'Acer
Alors que Lenovo a fait le choix audacieux (et pas forcément payant) du nouveau Core M d'Intel, Acer a joué la carte de la sécurité en optant pour un processeur de la seconde génération Haswell, en l'occurrence le Core i5-4210U. Ce dernier est cadencé entre 1,7 et 2,7 GHz (en Turbo), se charge de l'affichage via son HD 4400 et est épaulé par 8 Go de mémoire vive. Acer propose également des versions de son R13 en Core i7.Pour évacuer la chaleur provenant de ces composants, Acer a prévu une prise d'air par le dessous, et une expulsion via deux larges ouïes à l'arrière de la machine. Cela devrait éviter à l'Aspire R13 les soucis de surchauffe que connaissent Surface Pro 3 ou le Yoga 3 Pro.
Côté stockage, Acer propose un SSD signé Kingston. Ce dernier peut prendre plusieurs capacités, de 18 à 512 Go. Notez également la présence de 3 ports USB, d'un port HDMI plein format, et d'un lecteur de cartes mémoire.
Concernant l'écran de l'Aspire R13, notre modèle de test était équipé d'une dalle Full HD. Les plus exigeants pourront choisir les modèles WQHD (2 560 par 1 440 pixels), afin d'obtenir une résolution plus importante. Notre Aspire R13, pour sa part, nous a plutôt convaincus de ce point de vue : un contraste de 874:1 avec une luminosité de près de 400 cd/m², une colorimétrie équilibrée et plutôt correcte (deltaE inférieur à 6), et une quantité de reflets inférieure à ce que nous attendions d'une dalle tactile, et donc recouverte de verre.
Notez enfin qu'Acer a la bonne idée de livrer avec son Aspire R13 un stylet plutôt bienvenu sur un écran dont le pitch est un peu faible pour le doigt sur certaines applications.
Performances
Nous avons voulu comparer les performances de l'Aspire R13 avec deux de ses concurrents du moment, le Lenovo Yoga Pro 3 et la Surface 3 Pro de Microsoft.Face au Core M du Yoga, le Core i5 de portable Acer sort presque toujours gagnante. C'est évidemment moins le cas face au Core i5-4200U de la tablette de Microsoft, dont la fréquence d'horloge est légèrement supérieure. Le SSD choisi par Acer montre également de belles dispositions, particulièrement en lecture séquentielle et, plus important, en écriture aléatoire.
La bonne capacité de l'ultrabook d'Acer en matière d'évacuation de chaleur se retrouve sur un test long comme celui de l'encodage vidéo (Mediacoder) : point d'abaissement de fréquence ici, avec au final une opération moins longue que ses concurrents. Le compromis puissance / échauffement est également intéressant (le processeur n'excède pas 70°C). Le tout pour des nuisances sonores non négligeables, évidemment, mais le bruit sourd n'est pas si gênant. Et mieux vaut un portable un peu bruyant en charge qu'un PC qui n'exploite pas pleinement ses composants.
Enfin, avec un peu plus de 7 heures d'autonomie, l'Aspire R13 dispose d'une endurance confortable. Merci à la batterie de 52 Wh.
Notre avis
Cet écran à bascule n'est pas la panacée, mais il est fonctionnel et offre une alternative par rapport au Yoga de Lenovo, sans avoir à utiliser une charnière trop complexe. Cette machine profite d'une autonomie confortable, d'un écran de qualité et affiche de bonnes performances, 3D mise à part. Et c'est déjà pas mal.
Au rang des mauvais points, on trouve le poids, un peu élevé, et un clavier très perfectible. Mais c'est surtout le prix qui risque de dissuader la plupart d'entre vous : à près de 1 000 euros la version Core i5 / 128 Go, la note nous paraît trop salée. Même si la présence d'une pochette de transport est un petit plus et celle du stylet un véritable atout.
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