Mais le MagicBook D14 n'est pas une copie conforme pour autant. Il a d'ailleurs une corde supplémentaire à son arc : il est moins cher. Beaucoup moins cher, même, que le MateBook D14, tout en offrant des garanties sensiblement identiques à son modèle.
Avec un ticket d'entrée fixé à 599€, l'ordinateur ultraportable de Honor s'affiche donc 150€ de moins que la proposition de Huawei — que nous qualifions déjà dans notre test de très bon rapport qualité-prix. De quoi garantir un avenir radieux à Honor sur un marché dont la demande devrait logiquement repartir à la hausse au vu du prolongement des mesures de confinement.
Le Honor MagicBook D14 (2020) sera disponible le 20 avril.
Honor MagicBook D14 (2020) : la fiche technique
Un MateBook D14 avec une moustache. Voilà comment l'on pourrait qualifier ce MagicBook, que l'on a toutes les peines du monde à distinguer (esthétique mise à part) du dernier laptop de Huawei. En réalité, il n'y a bien que l'espace de stockage disponible qui différencie les deux modèles.- Le MagicBook 14 (2020), c'est :
- Écran : 14 pouces, LCD IPS mat, définition 1920 x 1080 pixels, inclinable à 180°, taux d'occupation d'environ 80%
- Processeur : AMD Ryzen 5 3500 U (4C/8T cadencés à 2,12 GHz, TDP 15 W) et iGPU Vega 8
- Mémoire vive : 8 Go DDR4
- Stockage interne : SSD M.2 256 Go
- Batterie : 56 Wh
- Webcam : caméra escamotable de 1 MP (720p)
- Connectique : USB-C x1, USB 3.0, USB 2.0, HDMI, jack 3,5 mm x1
- Réseau : Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac, Bluetooth 5.0, Huawei Share
- Biométrie : capteur d'empreintes sur le bouton d'alimentation
- Dimensions : 215 x 322 x 15,9 mm pour 1,38 kg
- Système d'exploitation : Windows 10 Home Edition (64-bit)
- Prix : 599€
Le MagicBook 14 se contente en effet de 256 Go de stockage en SSD, contre le double pour l'ordinateur portable de Huawei. Une concession qui permet de rogner sur l'addition, et à laquelle devraient sans mal s'accommoder les étudiants — la cible principale de Honor avec son nouveau produit.
Un design élégant qui flirte avec le premium
On ne cache pas avoir été impressionnés en déballant notre modèle de test du MagicBook 14. Il n'y a encore pas si longtemps, n'importe quel ordinateur portable vendu sous la barre des 600€ n'avait guère que du plastique pour apparat. Sans même parler des finitions qui, au mieux, étaient approximatives.Ici, Honor s'est donné à fond pour offrir — à un prix plancher — un ultrabook aux atours aussi agréables au toucher qu'à l'œil. C'est d'ailleurs au chapitre esthétique que le MagicBook se distingue le plus du MateBook D14 qui, en comparaison, paraîtrait presque austère.
Il faut dire que le fameux chanfrein bleu azur que Honor a offert à son laptop joue beaucoup dans notre appréciation du produit. Ce liseré presque turquoise qui détoure parfaitement le cadre arrière de la dalle attire l'œil. Il fait aussi magnifiquement écho au logo Honor, griffé sur la partie gauche de la dalle, et disposant du même coloris.
Entièrement en aluminium, le châssis du MagicBook D14 donne une certaine impression de solidité. Sans pour autant prendre de l'embonpoint. Avec son 1,38 kilo sur la balance, l'ultrabook est assurément un poids plume qui dans un sac à dos ou à main ne pèsera pas bien lourd.
Le plateau du laptop est quant à lui légèrement biseauté afin de laisser passer l'air nécessaire au bon rafraîchissement des composants.
Tout comme le MateBook D14, le MagicBook profite d'une charnière permettant d'incliner l'écran jusqu'à 180°. Très pratique pour trouver l'angle de vue qui nous convient le mieux pour travailler.
Avec son clavier chiclet (très, très légèrement rétroéclairé) et son touchpad de 12 par 6 centimètres, il offre à l'utilisateur des outils de travail aussi confortables que possibles. La course des touches est idéale, et le bruit incomparablement plus discret que sur un clavier « papillon » comme on en trouve sur la plupart des MacBook.
Tout comme le MateBook D14, la webcam est ici logée sous une touche du clavier. Pratique, pour ne pas avoir en permanence l'œil de la caméra qui nous observe, mais assez peu engageant pour ses interlocuteurs lors d'appels en visio (courants ces jours-ci). Il faut dire aussi que la faible résolution de celle-ci ne fera rien pour vous mettre à votre avantage.
C'est assez inédit pour un ordinateur portable vendu à ce tarif, mais le MagicBook 14 dispose d'un scanner d'empreintes digitales compatible Windows Hello. Pas de surprise : il est intégré — comme sur le MateBook — directement sur le bouton de mise sous tension de l'ordinateur pour un accès facilité. Très réactif, ce capteur d'empreintes permet à l'ordinateur de sortir de veille quasi instantanément.
Enfin, parlons connectique. Avec son trio de ports USB (1x 3.0, 1x 2.0, 1x USB-C — lequel sert aussi à la recharge), sa prise HDMI et son port jack 3.5 mm, le MagicBook couvre l'essentiel des usages visés par Honor. Un sans-faute donc.
Un écran peu lumineux mais bien défini
Honor le sait : le principal aspect à ne pas négliger sur un écran d'ordinateur portable est la définition. Et avec 1920 pixels par 1080 (157 ppp) sur un écran 14 pouces, il répond sans mal à cet impératif. Au risque d'oublier de soigner le reste, peut-être.C'est un regret que nous émettions également à propos du MateBook D14 : la luminosité de l'écran est à la peine. Naviguant autour des 250 nits, elle n'est jamais assez intense pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions si votre environnement est trop lumineux. En d'autres termes : n'espérez pas travailler depuis votre terrasse en plein été avec des lunettes de soleil sur le nez.
Le contraste (800:1) n'offre pas matière à s'offusquer. Nous sommes sur une dalle IPS mate aux capacités lumineuses — on l'a dit — très mesurées. On ne peut décemment pas s'attendre à obtenir des noirs aussi profonds que sur un écran Retina. Aussi on s'en accommode.
Par contre, on avertira les étudiants désireux de retoucher des photos ou de faire de la création graphique sur ce MagicBook 14 que l'écran a une légère tendance à tirer vers le bleu. Des teintes froides qui ne sauraient s'accommoder à des tâches nécessitant une gestion des couleurs optimales.
Ceci étant dit, la surface couverte par l'écran offre un bel espace de travail. Notamment grâce à des bordures très réduites (0,5 mm sur les côtés et 2 cm sur le bas).
Une autonomie en demi-teinte
Sans que l'on arrive bien à mettre le doigt sur le problème, nous avons constaté que le MagicBook 14 nous avait offert une autonomie bien moindre que le MateBook D14 pendant notre test. Pourtant, nous l'avons vu, leur fiche technique (stockage mis à part) est en tout point identique. Honor aurait-il moins d'expérience en matière d'optimisation logicielle ?« Le MagicBook regagne 46% d'autonomie en 30 minutes seulement »
Rassurez-vous : il n'y a rien d'alarmant. Mais nos mesures ne nous ont pas permis d'atteindre les « 10 heures de productivité sans arrêt, sans chargement » promises par Honor sur son site Internet. Au mieux, nous avons pu atteindre les 6 h (nous obtenions 8 h sur le MateBook D14). Cela en alternant entre traitement de texte, navigation sur Internet, écoute de musique en Bluetooth et environ 1 h de vidéo sur YouTube.
Là où le MagicBook tire en revanche son épingle du jeu, c'est bien sûr la recharge. Ici, impossible de contredire Honor : oui, 30 minutes de charge permettent bel et bien de regagner 46% (précisément !) d'autonomie sur le MagicBook. La batterie de 56 Wh mettra 2 h environ pour passer de 0 à 100%. Plus rapide qu'un iPhone donc.
Le bloc d'alimentation est par ailleurs des plus compacts (60x60 pour 28 mm d'épaisseur). Le câble USB-C fourni mesure 1,8 m.
Les smartphones Huawei et Honor décuplent l'intérêt du MagicBook
Contrairement à bon nombre de ses concurrents, Honor s'abstient de noyer Windows de bloatwares aussi invasifs qu'inutiles. En lieu et place, le constructeur se limite à PC Manager : un hub central (que l'on retrouve aussi chez Huawei) qui permet de diagnostiquer son ordinateur et — ô, bonheur — de mettre à jour les pilotes des composants en un clic.Mais PC Manager est aussi le réceptacle de l'une des fonctionnalités les plus séduisantes de ce MagicBook 14 : Huawei Share (ou Magic Link). Si vous disposez d'un smartphone de marque Huawei ou Honor équipé d'une puce NFC, il vous suffit de le poser sur la partie inférieure droite de l'ordinateur pour l'appairer automatiquement.
« Vous pouvez déporter l'écran de votre smartphone sur votre ordinateur »
Ce faisant, vous pouvez déporter l'écran de votre smartphone sur votre ordinateur, ou transférer des fichiers à la vitesse de l'éclair, sans friction. Une fonctionnalité qui n'est pas sans rappeler un certain AirDrop d'Apple, mais qui se montre ici bien plus puissance, en cela que la connexion entre les deux appareils est persistante. Vous pouvez même glisser et déposer des fichiers depuis votre smartphone sur votre ordinateur.
Plus impressionnant encore : prenez une photo avec votre smartphone Huawei ou Honor, et posez le smartphone sur votre laptop. La photographie s'affiche instantanément dans l'éditeur Windows, vous laissant faire les retouches que vous souhaitez, ou enregistrer le cliché sur votre disque dur. Une fonctionnalité loin d'être gadget, qui promet de gagner un temps précieux pour transférer des documents importants entre ses appareils.
Des performances honorables pour un usage polyvalent
Nous avons déjà éprouvé les qualités de l'AMD Ryzen 5 3500 U dans notre test du MateBook D14. Aussi nous nous attendions à des performances sinon proches, identiques entre les deux appareils.Cela n'a pas manqué : un passage sur Geekbench 5 nous a confirmé que le CPU ainsi que les 8 Go de RAM offraient des performances tout ce qu'il y a de plus semblables entre les deux appareils. En d'autres termes : vous pourrez lancer à peu près ce que vous voulez sur l'ordinateur sans qu'il ait du mal à appréhender la tâche. Notons tout de même une propension des ventilateurs à s'emballer sans raison apparente, simplement en naviguant sur le Web.
Bien entendu, 8 Go de mémoire vive pourront paraître un peu légers pour des usages bureautiques lourds, nécessitant de nombreuses applications en simultané. Malheureusement, Honor ne permet guère d'ajouter davantage de RAM à la configuration. Seul le SSD est accessible (et donc modifiable), après avoir retiré les 12 vis Torx qui scellent son capot.
Parlant de SSD : s'il est de moindre capacité par rapport au MateBook D14, il est aussi plus rapide. Du moins, selon le test qui le met à l'épreuve. En lecture séquentielle, la proposition de Honor affiche un débit incomparablement plus rapide que Huawei, mais pas en écriture. Même constat pour du rendu en 4K, que le SSD du MagicBook 14 traite deux fois moins rapidement que celui du MateBook D14. Bref, des résultats peu ou prou semblables, dont les variations n'auront probablement aucune incidence sur le ressenti des utilisateurs.
Côté jeux, on sait l'iGPU Vega 8 d'excellente volonté. Surtout comparé à un chipset graphique signé Intel. Une nouvelle fois, notre test nous a confirmé qu'il était tout à fait possible de jouer sur le MagicBook 14. Non sans quelques concessions, n'en doutez pas.
Cette fois, nous avons jeté notre dévolu sur Overwatch, le hero shooter de Blizzard. Si la qualité graphique doit logiquement être réduite à sa moindre expression dans les réglages, le MagicBook tient parfaitement les 30 ips, et pourra même monter jusqu'à 60 images par seconde en réduisant encore la résolution de rendu. Plutôt impressionnant, pour un ordinateur dédié avant tout à de la bureautique.
Bien entendu, ce qui fonctionne sur un jeu 3D particulièrement nerveux fonctionnera sur des platformers en pixel art. Il va sans dire qu'un nombre incalculable de jeux indépendants de ces dernières années tourneront ainsi comme un charme sur le dernier ordinateur de Honor. Un excellent point.
Enfin, comptez un peu moins de 12 secondes entre le moment où vous pressez le bouton d'allumage et l'affichage du bureau.
Audio : exactement ce à quoi on s'attend
Souvent négligée par les constructeurs, et première victime de la gestion des coûts, la partie audio est rarement reluisante sur les ultrabook. Celle du MagicBook 14 ne fait pas exception.Les haut-parleurs du laptop produisent un son assez plat, évidemment tourné vers les médiums, qui ne commencent à accorder de l'importance aux basses qu'à haut volume. Un manque de dynamique que l'on ne peut décemment pas reprocher à Honor : on n'achète pas un ultrabook pour ses qualités audio.
D'autant que la prise jack offre quant à elle matière à satisfaire les amateurs de musique. Suffisamment puissante, elle ne souffre d'aucune forme de distorsion notable.
Honor MagicBook 14 (2020) : l'avis de Clubic
Impressionnant comme la roue peut vite tourner. Il y a un peu moins d'un mois, le MateBook D14 de Huawei nous apparaissait logiquement comme l'un des meilleurs rapports qualité-prix de sa catégorie. Aujourd'hui, à la lumière de ce MagicBook à la fiche technique sensiblement identique et — surtout ! — au tarif encore plus abordable, il va sans dire que les cartes sont rebattues.Mis en perspective avec son tarif, les défauts du Honor MagicBook 14 nous semblent anecdotiques. C'est qu'il ne faudrait pas se tromper de cible : le constructeur chinois s'adresse ici en premier lieu à des étudiants ou à des travailleurs nomades. Des personnes qui cherchent avant tout un ordinateur léger, endurant, suffisamment puissant pour de la bureautique et surtout doté d'un écran Full HD qui ne leur atomise pas les yeux après plusieurs heures passées devant.
Un cahier des charges que l'on estime rempli. Même si, évidemment, vous pourrez trouver plus puissant, plus autonome, plus joli. Mais certainement pas à 599€. Pour son entrée sur le marché de l'ultrabook, Honor frappe un énorme coup.
Test réalisé à partir d'un produit prêté par Honor