Neelie Kroes, commissaire européen chargée du numérique, réaffirme son opposition au roaming. Devant le Parlement communautaire, elle a annoncé son intention de mettre un terme à la pratique, en supprimant définitivement les surcoûts appliqués par les opérateurs pour l'usage de téléphones mobiles ou de tablettes à l'étranger.
Pour y parvenir, elle ambitionne de présenter dès la fin du mois de juillet un « paquet législatif » visant purement et simplement à supprimer les coûts d'itinérance à l'étranger. Neelie Kroes n'a pas l'intention de traîner, puisqu'elle souhaiterait voir le texte adopté avant le mois de mai 2014, avant les élections communautaires. Un calendrier très serré...
I want EU 2 end mobile #roaming costs in #EU. I want EU 2 save the right 2 access open internet by guaranteeing #netneutrality Do u agree?
— Neelie Kroes (@NeelieKroesEU) 30 mai 2013
L'Union européenne encadre depuis bientôt six ans les tarifs liés à l'itinérance, ce qui a permis de faire baisser assez largement la facture des consommateurs lors de voyages à l'étranger. En 2007, les tarifs ont ainsi été plafonnés par la voie réglementaire à 49 centimes pour l'émission d'un appel depuis l'étranger et 24 centimes la minute pour la réception d'un appel.
Depuis le 7 juillet 2012, ces tarifs s'élèvent désormais à 29 centimes la minutes pour l'émission d'un appel et 8 centimes pour la réception. Cet été, un nouveau règlement prévoit une septième baisse consécutive des tarifs d'itinérance, à 24 centimes pour l'émission d'un appel et 7 centimes pour la réception.
L'an dernier, la Commission avait de surcroît décidé de favoriser le jeu de la concurrence sur le continent en matière de roaming. Le règlement du 13 juin 2012 prévoit en effet la possibilité pour le consommateur de choisir l'opérateur avec lequel il souhaite faire jouer l'itinérance, dans le cadre d'un déplacement dans l'Union européenne. À ce jour, les clients sont pour le moment toujours contraints par les accords conclus entre les opérateurs des différents pays.
La nouvelle pourrait ne pas plaire aux opérateurs, en mal de revenus et à la recherche de nouveaux relais de croissance, dans un contexte de concurrence extrême. Reste que Free Mobile, lui, n'a pas attendu Neelie Kroes pour jeter un pavé dans la marre du roaming. Le 26 avril dernier, il décidait en effet d'inclure dans son forfait principal les communications sans surcoût vers le Portugal. Une offre cependant limitée à 35 jours d'utilisation par an.