« L'industrie du logiciel en Europe est prospère », veut rassurer Neelie Kroes, Commissaire européen en charge du numérique, et soutien de ce baromètre. Le chiffre d'affaires global des acteurs européens s'affiche en croissance annuelle de 10% à plus de 41 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2012. À noter que les trois quarts ont été réalisés par les 25 premières sociétés du classement - encore dominé par l'allemand SAP, suivi du français Dassault Systems et du britannique Sage.
En ajoutant Hexagon et Wincor Nixdorf, ces cinq sociétés sont à l'origine de plus de la moitié des recettes globales, ce qui atteste d'une consolidation accrue du secteur. En parallèle, les bénéfices de ces entreprises ont reculé de près de 9% sur un an en raison d'un effort accru en matière d'investissement. L'an dernier, les éditeurs ont investi plus qu'ils n'ont gagné : les dépenses en recherche et développement ont crû de 20% comparé à l'année passée et les emplois qui y sont dédiés ont augmenté de 6%, soit 63 000 embauches.
Développer le SaaS
Si les entreprises investissent, c'est qu'elles se situent à un tournant : celui du cloud et des logiciels exécutés sur des serveurs distants, et dont l'usage est facturé à l'abonnement (SaaS). « Maîtrise des coûts oblige, la culture de l'externalisation gagne toutes les entreprises, y compris les grands comptes qui ne voient plus dans le SaaS un modèle expérimental et qui cherchent au contraire à en généraliser l'emploi pour leurs applications courantes aujourd'hui et demain peut-être les plus stratégiques », indique le groupe CXP.
Cette année, les investissements ne devraient pas avoir faibli. Plus de six éditeurs sur dix affirment avoir soutenu leurs dépenses en R&D et huit sur dix disent avoir continué à étoffer leurs équipes de recherche. Une tendance qui devrait s'accroître encore en 2014, même si les budgets alloués seraient inférieurs. Au-delà du cloud, identifié comme tendance par 80% d'entre eux, le mobile occupe aussi l'attention des éditeurs.
Afin de continuer à se développer, ces entreprises n'oublient pas d'en appeler aux aides. Parmi les mesures réclamées pour stimuler l'industrie du logiciel, on retrouve en premier lieu les incitations fiscales comme le Crédit d'impôt recherche (CIR), restant plébiscité dans toute l'Europe par 38% des éditeurs. Il est suivi par les demandes d'aides publiques en R&D à 23%, et par capital risque, réclamé dans 16% des cas.
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