Le vénérable livret A se met au crowdfunding

Xavier Biseul
Publié le 16 juin 2015 à 14h33
La Caisse d'Epargne connecte le produit d'épargne préféré des Français à une cagnotte électronique. Un simple lien et une carte bleue suffiront pour alimenter un compte. La banque se pose aussi en concurrent de Kickstarter, Indie GoGo, Ullule et consort.

Pour ses premiers pas dans le financement participatif, la Caisse d'Epargne a prudemment cerné un produit - le Livret A - et un secteur - le milieu associatif - dont elle est l'acteur historique. Avec le « Livret A connecter », l'Ecureuil propose aux jeunes parents d'ouvrir un espace dédié à leur progéniture qu'ils personnalisent avec le nom, le prénom mais aussi des photos et vidéos du bambin, accompagné d'un livre d'or. Ils font ensuite connaître la création de cet espace via Facebook, Twitter ou par simple mail pour récolter des fonds. Grand papa ou Tatie n'ont plus qu'à sortir leur carte bleue pour alimenter la cagnotte. Aux responsables légaux de l'enfant de verser tout ou partie de l'argent ainsi collecté dans le livret A qui lui est associé.

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Bien sûr ce « Livret A connecter » peut être ouvert à l'occasion d'autres événements comme un anniversaire ou Noël. Les parents ou l'enfant, une fois ado, peuvent d'ailleurs faire fructifier régulièrement la cagnotte sur les réseaux sociaux pour inciter à financer un projet ou des études.

La Caisse d'Epargne déploiera le dispositif en octobre et novembre avant la traditionnelle période des étrennes. Elle offre 20 euros à l'ouverture d'un compte mais prend 1,5 % de commission sur les sommes versées dans la cagnotte. Deux fois moins que la concurrence, affirme Cédric Mignon, directeur du développement. La banque se fixe la création de 10 000 livrets de naissance supplémentaires. Un moyen à ses yeux de maintenir un lien intergénérationnel à l'heure où le nombre de familles recomposées a été multiplié par deux en 20 ans et que la mobilité professionnelle éclate le cercle familial.

L'Ecureuil cible aussi les « social mums ». Ces 9 millions de Françaises qui partagent quasi-quotidiennement les petits et grands moments de leur vie, principalement sur Facebook, partenaire de l'opération. La banque mettra à leur disposition « un kit de partage ». Elle prévoit de dupliquer le concept sur les autres livrets - et notamment le livret jeune - si la mayonnaise prend.

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Soutenir le club de sport de sa ville

La Caisse d'Epargne entend aussi appliquer les codes du financement participatif (crowdfunding) au milieu associatif et caritatif. Si les grandes ONG ont déjà créé leur plateforme de dons en ligne, les petits acteurs eux, se trouvent souvent noyés dans la masse dans les sites de crowdfunding généralistes.

La banque lance également le site espacedons.com où les particuliers pourront soutenir le projet social ou environnemental de leur choix, notamment ceux près de chez eux. Grâce à la géolocalisation, ils auront connaissance des besoins du club de sport ou du centre culturel de leur région. Il peut s'agir de dons d'argent mais aussi de dons d'objets ou de temps de bénévolat. Je propose mon aide trois heures le samedi pour cultiver un jardin potager collectif par exemple. Le donateur partage sa bonne action les réseaux sociaux et suit en ligne la finalité de son don. Il reçoit, par ailleurs, son reçu fiscal en version dématérialisée.

Du côté des associations, elles présentent leur projet sur un espace dédié, illustré de photos ou de vidéos. Elles bénéficient de l'effet mutualisation pour le référencement naturel.

Pour ce service, la Caisse d'Epargne prend de 1,8 à 3 % TTC de commission contre - selon elle - de 7 à 10 % de frais de collectes sur plateformes de crowdfunding classiques. La banque espère fédérer un million de projets avant la fin de l'année. Un maillage qui permettrait d'avoir le choix entre une dizaine de projets à soutenir dans un rayon de 10 km. A noter : les versements s'effectuent par carte bancaire ou sur le porte-monnaie électronique maison (Smoney) mais pas par l'intermédiaire du concurrent PayPal.

Appartenant au même groupe BPCE, la Banque Populaire teste dans le Grand Ouest une plateforme de crowdfunding à destination des PME et des startups du Grand Ouest, baptisée Proxima. De leur côté, la Société Générale, le Crédit Coopératif et le Crédit Municipal de Paris ont uni leurs forces au sein de Spear qui accorde des prêts à des porteurs de projets à vocation sociale et solidaire. La BNP Paribas a, elle, noué des partenariats avec deux pure players du crowdfunding -Ulule et Wiseed - et La Banque Postale avec KissKissBankBank.
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