4G : SFR et Bouygues Telecom sont en retard sur le calendrier dans les petites villes

Thomas Pontiroli
Publié le 19 février 2016 à 12h16
Le régulateur des télécoms déplore le rythme de déploiement de la 4G via les 800 MHz dans les communes rurales. Les deux opérateurs, très en retard comparé à Orange, sont mis en demeure.

SFR et Bouygues Telecom ne déploient pas assez vite leur réseau 4G dans les zones « peu denses », s'alarme le régulateur des télécoms, qui « met en demeure par anticipation » les deux opérateurs, tenus de couvrir au moins 40 % de ces 22 500 communes rurales (18 % de la population mais 63 % du territoire) d'ici au 17 janvier 2017. Or, à ce jour, Bouygues Telecom affiche un taux de 12 %, et SFR, d'à peine 8 %... Orange, lui, est à 33 %.

La vente aux enchères des 800 MHz en 2011 avait été conditionnée à « un objectif prioritaire d'aménagement numérique du territoire » - il en est de même pour les 700 MHz, attribuées à la fin 2015. Ces fréquences « en or » ont une portée plus grande que les 1 800 et les 2 600 MHz, aussi utilisées pour la 4G. Elles se prêtent donc particulièrement bien à l'acheminement de la 4G en zones peu denses, dites de « de déploiement prioritaire ».

« Inquiéter pour rien »

Bouygues Telecom a fait part de son « étonnement » sur cette mise en demeure, dont le « seul effet, selon lui, est d'accroître inutilement l'inquiétude des populations concernées », alors qu'il n'y a, a priori, « aucune raison de penser, une année à l'avance, que les jalons de couverture sur lesquels il s'est engagé pour les fréquences 800 MHz ne seront pas respectés ». SFR, lui, a publié son rapport mensuel, ce qui « apporte la preuve de ses investissements et démontre sa capacité à tenir ses objectifs, comme ses obligations de déploiements ».


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Réseaux mobiles 2G, 3G et 4G en janvier 2016 - Crédit : Arcep.


En octobre 2015, Bouygues Telecom ne couvrait que 2 % des zones peu denses avec les 800 MHz, et SFR, 0 %, contre 25 % pour Orange. La situation s'est donc améliorée, mais à un rythme peut-être insuffisant. L'une des raisons, selon l'Arcep, est à trouver dans l'accord de mutualisation signé entre ces deux acteurs, portant sur le déploiement de la 4G dans les zones moins denses - représentant 57 % de la population et 85 % du territoire.

Fin de la mutualisation

Aux yeux du régulateur, cet accord ne constitue pas « une incitation suffisante à la construction du réseau », si bien que « SFR et Bouygues Telecom sont les opérateurs qui ont déployé la 4G le moins rapidement en 2014 et 2015 ». Même si depuis octobre 2015, SFR et Bouygues Telecom n'ont pas chômé sur les 800 MHz, avec la mise en service de plus de 1 200 stations chacun, l'Arcep souhaite l'extinction de cet accord entre fin 2016 et 2018.

En parallèle de ce chantier, les opérateurs sont tenus de déployer du réseau en 700 MHz. Ces autres fréquences en or, obtenues par tous les acteurs fin 2015, devront couvrir 50 % des zones peu denses au 17 janvier 2022.


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Déploiement de la 4G sur 800 MHz dans les zones peu denses (« ZPD ») en janvier 2016 - Crédit : Arcep.


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