« Et toi, t'es startupeur ? » A l'évidence, les rôles étaient un petit peu flous hier, entre deux interventions, présentations, conférences, au Palais Brongniart à Paris. Plongée dans le monde des startups à la française, entre créateurs de projets, blogueurs, journalistes et investisseurs. Les cartes de visite tournent, on échange autour de projets, avec des pitchs bien rodés mais pas de langue de bois : les projets ne sont pas tous aboutis, pas tous au même niveau de développement, et beaucoup de fonctionnalités manquent. Mais « on y pense, » affirment souvent les startupeurs.
Lancé en 2011, le Camping permet à des startups de profiter d'un accélérateur pendant six mois. Trois pour développer le projet, et aboutir à une démonstration, et trois pour passer de cette étape à une entreprise bien réelle. Entre temps, soixante mentors permettent aux créateurs de bénéficier de conseils, contacts, etc. Les startups sélectionnés ont également accès à des locaux, au Palais Brongniart, l'ancienne Bourse de Paris, et à de l'aide légale, à la maîtrise de la langue anglaise. Autre aspect non négligeable : un financement de 4 500 euros.
A l'initiative de Silicon Sentier et soutenu par la région Ile-de-France, BNP-Paribas, Google, l'Atelier BNP-Paribas, l'Union européenne, la SNCF, l'organisateur d'événements GL Events, et les cabinets d'avocats 11.100.34. et Bamboo & Bees, le Camping a bénéficié pour sa première saison à douze startups. Beansight, Dabla, PrepMyFuture, ITIPIC, Kawet, Mesagraph, docTrackr, P1 security, Perspecteev, Skerou, Studyka et Zifiz. Avec des projets aussi variés qu'un outil d'envoi de SMS groupés sur smartphone, des projets de crowdsourcing, plusieurs solutions d'e-commerce, ou encore un logiciel en mode hébergé (SaaS) pour la détection de failles dans les réseaux télécom.
Hier, le premier Camping fest, journée dédiée à la présentation des startups et de leurs aboutissements, était l'un des événements qui jalonnent le parcours des lauréats du Camping. D'autres événements permettent aux créateurs de "pitcher" leur projet devant des investisseurs, et d'obtenir ainsi des contacts, clé de voûte du système dans la Silicon Valley. Les différents startupeurs approchés par Clubic estiment tous que le programme est au final très bénéfique : « Nous avons eu des contacts avancés avec des investisseurs, » estime par exemple l'un d'eux, « ce que nous n'aurions pas pu avoir aussi facilement si nous devions travailler dans notre coin. »
Pour ces douze entreprises, l'aventure Camping se termine, mais certains ont déjà bien lancé leur projet. Studyka organise par exemple des défis pour les étudiants : ils y participent à la demande de grandes entreprises, comme Bouygues, Canal + ou la SNCF par exemple, pour inventer la télévision de demain, la ville de demain, etc. De quoi faire aboutir des idées innovantes, avec à la clé des lots à gagner, qui vont d'un iPad ou de chèques cadeaux à des postes ou des stages. Studyka a déjà lancé plusieurs projets, et généré des revenus. Prochaine étape : un incubateur. D'autres sont moins avancés, avec des problèmes techniques à résoudre. Mais pour tous, l'expérience Camping semble concluante.
La sélection pour la saison 2 débute aujourd'hui. Les candidatures sont à envoyer avant le 5 août, où le processus de sélection débutera à coup d'entretiens par Skype puis en direct. Début du Camping 2 le 12 septembre prochain. Toutes les informations sont disponibles en anglais sur le site du Camping.
