Après Apple, qui a définitivement largué son rival dans les dernières traces d'écume de son sillage, c'est au tour d'IBM de (re)passer devant Microsoft en terme de capitalisation boursière. Pour les médias américains, il s'agit de la conséquence directe des difficultés de Microsoft à se renouveler suite aux nombreuses concurrences qui viennent lui disputer sa place dominante sur Windows et Office.
A l'heure où cette actualité est en cours d'écriture, la capitalisation boursière (l'ensemble des actions en circulation sur les marchés multiplié par la valeur de l'action) de Microsoft est de 211,97 milliards de dollars. Soit très loin derrière Apple et ses 359,29 milliards de dollars, qui l'a dépassé il y a plusieurs mois. Mais si cela n'est plus vraiment une information, il faut donner la capitalisation boursière d'IBM : 212,71 milliards de dollars. Soit la deuxième place du classement chez les entreprises hi-tech, devant Microsoft.
Longtemps premier de ce classement, Microsoft est donc dépassé par Big Blue, qu'il avait pourtant mis sur le carreau il y a quelques années. Mais pour les analystes, ce nouveau rebondissement est la conséquence directe des stratégies des deux entreprises. IBM, d'abord, qui a eu des difficultés par le passé à concilier efficacement sa présence sur le marché très lourd de l'entreprise (serveurs, solutions de stockage, etc.) et celui du grand public (ordinateurs). Depuis la revente de cette dernière division à Lenovo en 2005, le géant s'est recentré sur les entreprises, et a réussi à repartir largement à la hausse.
Côté Microsoft, le virage n'a pas encore tout-à-fait été pris. S'assurant encore un crédit d'image important avec son système d'exploitation, Windows, et avec sa suite bureautique, Office, Microsoft a pourtant une position de moins en moins assurée sur ces marchés. La concurrence est de plus en plus rude, et l'adoption récente de solutions cloud pour ses outils professionnels (Dynamics CRM, Dynamics ERP, etc) n'a sans doute pas encore porté ses fruits. L'éditeur pourrait donc être tenté au final de se renforcer plus sur le secteur professionnel, qui génère bien plus de revenus que le marché grand public.