Matthieu Walckenaer a créé cette entreprise en 2010 sur le constat que les acteurs historiques tels que Compuware ou Introscope se destinaient principalement aux applications critiques. « Ils ont une approche en profondeur avec énormément de fonctions, ils vendent une solution globale, très coûteuse mais aussi complexe à mettre en œuvre, s'adressant à peut-être 5% du parc », nous explique le fondateur.
À l'inverse, Level5 veut proposer une solution plus accessible et moins onéreuse. Le produit au cœur de son offre, Nudge APM, se destine aux développeurs, à la production et au support. Son but est de surveiller, diagnostiquer et optimiser la fiabilité ainsi que la performance des applications. Pour cela, Level5 déploie des sondes sur les serveurs d'application qui collectent les données entrantes, internes et sortantes.
L'un des enjeux : rassurer les DSI
Ces dernières sont ensuite analysées en aval via une plateforme dédiée. Quand un problème de latence est par exemple détecté, qu'une page renvoie un message d'erreur 404 ou 500, Level5 permet de descendre dans le code pour identifier la source du problème. La plateforme offre la possibilité de paramétrer une latence minimum acceptable, par exemple 3 secondes, qui renverra des alertes en cas de dépassement.
« Nous prenons le pari que de la même manière que les infrastructures IT sont systématiquement supervisée, il en sera de même pour les applications dans les années à venir. C'est pourquoi nous avons l'ambition de couvrir la totalité du parc applicatif dans les environnements de production de leurs clients », souligne Mathieu Walckenaer. Level5 compte actuellement 400 clients freemium et 250 serveurs gérés.
Avec ce tour de table, la start-up va s'atteler à développer sa présence commerciale mais également sa recherche et développement, même si le fondateur avoue que « le produit répond déjà aux besoins du marché ». L'un des enjeux, explique-t-il, reste la discrétion des sondes installées. Car « l'une des grandes craintes des DSI est que ces sondes détériorent elles-mêmes les performances », souligne le responsable.
Sur ce point, Level5 revendique un taux de ralentissement (« overhead ») de 1%, « là où les gros acteurs américains sont à des niveaux jusqu'à dix fois plus élevés », compare Mathieu Walckenaer, qui vise à terme un score de 0,1%. Enfin pour ce qui concerne le développement géographique, la start-up se dit prête à recevoir davantage de clients à l'international, même si elle reste focalisée pour l'heure sur le marché français.