Lydia est une application de paiement entre smartphones. Sans besoin de puce NFC comme avec Apple Pay, ou de lecteur de carte bancaire comme pour Square, cette solution française lancée en 2013 fait appel au QR code. Cette approche attire à nouveau les investisseurs qui, après avoir investi quelques centaines de milliers d'euros l'an dernier, apportent 3,6 millions au capital. Il faut dire que la concurrence va être très rude.
Les investisseurs soutenant Lydia s'appellent XAnge, une filiale de la Banque Postale et Belcube, une société d'investissement créée par les fondateurs d'Ogone et Tunz, des sociétés expertes en paiement en ligne. Lorsqu'on demande au fondateur et PDG de Lydia, Cyril Chiche, quel est l'objectif de cette levée de fonds, il répond qu'il n'a qu'un objectif : « Renforcer la position dans le paiement mobile parmi les 18 - 30 ans. »
Pour les étudiants et les petits marchands
Lydia serait déjà très prisée par les étudiants sur les campus universitaires pour s'acheter par exemple un sandwich à la cafétéria. Des partenariats ont été noués avec plusieurs établissements comme Sciences Po, Dauphine ou l'UPMC pour un total de 65 campus. Plus largement, l'offre professionnelle de Lydia équipe 1 700 entreprises. Celle-ci permet aux commerçants d'accepter facilement un règlement depuis un smartphone.Indirectement, il s'agit d'un paiement par carte puisque l'utilisateur doit renseigner ses informations de carte bancaire dans son application Lydia. Entre le commerçant et lui en revanche, seul un « token » circule, lequel contient les informations de paiement chiffrées. Lydia embarque aussi des algorithmes dédiés à la lutte anti-fraude. L'offre professionnelle se découpe en trois formules dont la plus utilisée est facturée 20 euros hors taxes par mois. Taillée pour les petits vendeurs, donne droit à 75 encaissements ou 3 000 euros encaissés.
Interface simple et commission plancher
Alors que PayPal vient d'inaugurer le paiement en boutique à Nancy, on peine à imaginer que Lydia réussisse à percer face à de tels concurrents. Cyril Chiche ne se voile pas la face : « Nous avons une photo de l'équipe fondatrice de PayPal dans le bureau, pour ne pas l'oublier. Chaque nouveau collaborateur doit lire le livre PayPal Wars. Nous sommes de grands admirateurs de PayPal et avons beaucoup de respect pour eux. »Pourtant, Cyril Chiche et ses 60 000 utilisateurs est convaincu que son service est à même de prendre une part du gâteau grandissant du paiement mobile sans contact. Ses atouts : une interface simple, une cinématique de paiement identique pour tous (que ce soit une vente en boutique, un remboursement entre amis ou un paiement à distance) et enfin une commission de seulement 1,5% pour les pros et rien pour les autres. Pour les commerçants, c'est environ la moitié des 3,4% perçus par PayPal. Un argument suffisant ?
A lire également :
- Portrait : Lydia veut dématérialiser la carte bancaire
- PayPal déploie le paiement mobile en magasin à Nancy
- Apple Pay : Tim Cook répond à la fronde, Alibaba est intéressé