Le succès de Meerkat aurait pu être français et s'appeler Sidemash

Thomas Pontiroli
Publié le 23 mars 2015 à 15h48
Le parcours de Sidemash est symptomatique des start-up françaises qui ne trouvent pas de fonds, malgré un concept a priori porteur. C'est ce que tend à prouver le succès de l'américain Meerkat.

Vers quoi vont évoluer les réseaux sociaux ? Après le contenu court (Twitter), éphémère (SnapChat) ou la photo (Instagram), la tendance serait à la vidéo en direct. Meerkat, jeune spécialiste de la discipline, fait sensation aux États-Unis où il vient de lever 12 millions de dollars. Son concurrent frontal, Periscope, vient d'être racheté par Twitter. Alors qu'en France un autre acteur, Sidemash, ne trouve pas de fonds.


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La start-up française espère bénéficier de l'engouement pour ses concurrentes américaines - Crédit : Sidemash.


Nous avions rencontré le duo à l'origine de ce projet au printemps 2014 lors du tournage de la saison 2 de Clubic Valley. Francis Nahm, l'instigateur du concept, nous expliquait vouloir créer un réseau social adossé à une mini-caméra que l'on porterait par exemple autour du cou, afin de retransmettre en direct ce que l'on voit. Pour avoir développé ce genre de caméra, la start-up américaine Narrative a déjà levé 12 millions.

Sans fonds, les développements patinent

En un an, Sidemash a vu des investisseurs, qui ont trouvé la valorisation de la start-up (2 millions d'euros), trop élevée - Meerkat est estimée à 40 millions de dollars. « Certains ont pensé qu'on serait concurrencés par Skype », rapporte le fondateur, désabusé. Fin 2014, un investisseur togolais a failli prendre 10 % du capital, sur une valeur d'entreprise de 1 million. Avant de diviser ce chiffre par trois, mettant fin aux discussions.

« Nous perdons du temps alors que nous devrions déjà être lancés sur le marché, s'inquiète Francis Nahm. Après, on s'étonne que la France n'ait pas de grosses entreprises comme dans la Silicon Valley. Pourtant les idées sont là. Mais les investisseurs ne suivent pas parce qu'ils ont peur. » L'amertume de l'entrepreneur mise de côté, il est vrai que le soutien financier aux start-up a marqué le pas durant ces derniers mois.

La start-up reste confiante en sa stratégie

Sur le papier, Sidemash n'a pas à rougir face à ses concurrents américains. Pour le porteur du projet, les avantages sont triples : « Nous ne dépendons pas de l'API de Twitter comme Meerkat, qui vient d'ailleurs de se faire limiter dans ses accès. Nous proposons de filmer sans avoir à tenir son smartphone dans la main et sans puiser dans sa batterie (la caméra possède 2 h d'autonomie en streaming). Enfin, nous développons une fonction capable de garder les 10 minutes les plus intéressantes d'une vidéo pour avoir un résumé. »

Francis Nahm ne perd pas espoir. Pour lui, l'engouement des investisseurs pour ses concurrents américains légitimera son propos en France. La mode de la captation vidéo à la première personne popularisée par les caméras GoPro, sur fond d'émergence des objets connectés et de démocratisation de la 4G seraient aussi de nature à justifier la mini-caméra de Sidemash. Une bêta privée du service sera lancée en mai prochain.


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