« Vous aimeriez que votre épargne vous rapporte plus qu'un Livret A mais vous ne comprenez pas votre banquier quand il vous parle. Vous aimeriez dynamiser votre épargne mais vous n'avez ni les compétences ni le temps de vous en occuper. Yomoni est LA solution », vante la start-up sur son site Web. Sa promesse est de démocratiser la gestion de fortune grâce à des algorithmes, une idée qui séduit le Crédit Mutuel Arkéa.
Yomoni attend l'agrément de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour lancer son service, qui devrait arriver en septembre. Mais déjà, elle s'attire d'importants capitaux : 3,5 millions d'euros, apportés par la banque mutualiste et la société de gestion de portefeuille Financière de l'Échiquier. À l'instar d'autres
banques, le Crédit Mutuel vient puiser de l'innovation dans des start-up technologiques de la finance (les « FinTech »). Ce qu'il a fait dès 2011 en investissant dans le site d'épargne entre particuliers Prêt d'Union.
Pour les 20 - 40 ans
Yomoni s'adresse aux primo-épargnants, actifs, âgés entre 20 et 40 ans, épargnant habituellement sur un Livret A ou un Plan épargne logement (PEL), mais ouverts à une gestion plus dynamique de leurs avoirs. Le but est de proposer à ces particuliers des placements habituellement réservés à une clientèle plus fortunée, car ils supposent une gestion privée de leurs investissements. Il s'agit de fonds indiciels cotés (ou « ETF »).L'équipe de Yomoni s'est aussi entourée d'un comité de quatre experts - Crédit : Yomoni.
Nul besoin de connaître les rouages des marchés financiers pour investir sur Yomoni, promet-on. La première étape sera de remplir un questionnaire afin de déterminer son profil de risque, et de fixer ses attentes en matière de rendement et de durée. Le montant minimum du placement est de 1 000 euros, sur lequel sera prise une commission annuelle de 1,6 % au plus : 0,6 % iront au mandat de gestion (Yomoni), 0,3 % aux fonds partenaires et 0,6 % à Suravenir, la filiale du Crédit Mutuel, dépositaire des futurs contrats « Yomoni Vie ».
La start-up précise que ce taux (inférieur à ceux des conseillers en gestion de patrimoine) portera sur les avoirs déposés. Et elle ne prélèvera aucune commission sur les plus-values, et il n'y aura pas de frais cachés.
Comité d'experts
Yomoni a été cofondée par Mourtaza Asad-Syed, qui possède une vingtaine d'années d'expérience sur les marchés financiers, et a dirigé la stratégie d'investissement de la banque privée de la Société Générale, Laurent Girard, diplômé de l'Essec et consultant pour la Société Générale, BNP Paribas ou Axa, et Guillaume Yribarren, diplômé de l'École Polytechnique et a notamment été directeur marketing de SFR à la Réunion.Pour légitimer son propos, la start-up s'est entourée d'un comité d'experts constitué de Jezabel Couppey-Soubeyran, docteure en économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et conseillère scientifique au Conseil d'analyse économique, Serge Darolles, docteur en mathématiques et professeur de finance à Paris-Dauphine, Sébastien Doisy, président du conseil de direction du Fonds de Réserve pour les Pensions du Conseil de l'Europe et Nicolas Franchet, responsable monde de la vente et du e-commerce de Facebook.
Maintenant que Yomoni est adossé à une grande banque, la start-up peut espérer bénéficier d'un nouveau relai pour son offre. Elle pourra être distribuée, par exemple, par les conseillers en agence. Yomoni imagine aussi proposer ses placements en marque blanche auprès de sociétés de gestion. Aux États-Unis, Wealthfront a popularisé ce concept de « robot conseiller » en 2011. Elle gère déjà 2 milliards de dollars d'actifs.
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