Dans une économie qui accorde de plus en plus de place aux plateformes collaboratives, c'est-à-dire, où les échanges se font entre particuliers, comme dans le transport avec BlaBlaCar ou l'hébergement avec Airbnb, les transferts d'argent doivent eux aussi s'adapter. C'est ce qu'a compris la start-up toulousaine Payname en 2013 en créant son service de transfert d'argent. Son slogan : « Pourquoi payer pour utiliser son argent ? »
Le secteur dans lequel évolue cette « fintech » - le terme à la mode pour désigner les start-up de la finance -, est celui du « cobanking » - un autre mot à la mode, cette fois pour qualifier les échanges entre particuliers.
Ce que permet la plateforme est assez vaste : échanger de l'argent entre proches, payer et déclarer des services à la personne, acheter sur des sites d'annonces comme Leboncoin, vendre en ligne, percevoir des factures, participer au financement de projets associatifs, depuis peu, collecter des fonds dans une cagnotte...
Une communauté qui grandit
Alors qu'un français sur deux utilise d'une façon ou d'une autre une plateforme collaborative, Payname a réussi pour l'instant à fédérer et fidéliser 20 000 utilisateurs. Un élan que la jeune pousse a confirmé au gré de deux levées de fonds de 300 000 euros chacune, et qu'elle amplifie considérablement aujourd'hui avec une nouvelle opération de 5 millions d'euros, dont 4 millions sont apportés par le fonds spécial Maif Avenir.Éric Charpentier est le fondateur et PDG de Payname - Crédit : Payname.
Les autres participants à ce tour de table sont Bpifrance, la région Midi-Pyrénées et La Dépêche du Midi. Depuis le début, la société est également soutenue par Denis Chalumeau, le fondateur de SeLoger. De cinq salariés à l'été 2014, Payname est passé à 25 en 2015 et compte étoffer ses équipes grâce à sa levée de fonds.
Bientôt une carte bancaire
Pour se financer, la start-up prélève une commission de 1,9 % sur toutes les transactions, dès lors qu'elles sont réalisées par des professionnels comme des autoentrepreneurs, ou des associations. Payname facture aussi les encaissements des places de marché partenaires - bientôt une trentaine. Depuis que la jeune société a été agréée par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, elle peut se livrer à ce genre d'activité.L'ambition de Payname n'est pas moins que devenir la première banque collaborative en ligne d'ici les trois prochaines années. Pour répondre à d'autres besoins, la start-up proposera même une carte bancaire à ses utilisateurs. De cette façon, Payname ambitionne de remplacer les banques dans un certain nombre de cas.
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