WeWork peine à se sortir de la spirale infernale dans laquelle l'entreprise est plongée depuis plusieurs semaines. Alors que son introduction en Bourse a été reportée sine die, la société cherche désormais à renforcer ses liquidités, et cela passerait en particulier par le licenciement d'une grande partie de ses effectifs.
L'histoire d'une ascension phénoménale, suivie d'une chute tout aussi brutale, et loin d'être terminée.
WeWork, start-up américaine fondée en 2010 et spécialiste de la location de bureaux, a d'abord connu une croissance rapide, marquée par une extension internationale et de conséquentes levées de fonds. Pour poursuivre son développement, l'entreprise a décidé, en avril 2019, d'entrer en Bourse. C'est à partir de ce moment que les choses se sont corsées.
La descente aux enfers de WeWork
Au début de l'été dernier, quand le projet était sur le point de se concrétiser, tous les voyants étaient au vert et la start-up était valorisée à hauteur de 47 milliards de dollars. Mais en étudiant les comptes et les documents de la société, les investisseurs ont mis au jour des pertes considérables et une gestion financière opaque. Le comportement de son exubérant P.-D.G. et cofondateur, Adam Neumann, a également été plusieurs fois pointé du doigt.Par conséquent, WeWork a d'abord envisagé de réduire sa valorisation à 20, puis à 10 milliards de dollars. Après un premier report de l'introduction boursière, le conseil d'administration de la société a poussé Adam Neumann à la démission, devenue effective le 24 septembre 2019. Et cette semaine, les nouveaux patrons de l'entreprise ont finalement décidé de suspendre le projet d'entrée en Bourse, pour se concentrer sur leur « cœur de métier ».
Des économies via des licenciements et la revente de sociétés
Pour survivre à cette mésaventure, WeWork se voit désormais contrainte de se serrer la ceinture. Comme souvent, cela passe par une réduction du personnel. Ainsi, « des milliers » d'emplois seraient menacés. L'entreprise comptant environ 12 500 collaborateurs, on peut donc s'attendre à une baisse de 10 à 25 % des effectifs.Autre piste explorée par les nouveaux dirigeants : la revente de sociétés du groupe. En quatre ans, The We Company, maison-mère de WeWork, aurait en effet racheté 21 start-up : des concurrents, comme Naked Hub, des plateformes complémentaires, comme Meetup, ou des acquisitions plus étonnantes, comme avec Wavegarden, qui développe... des machines à vagues.
Le délestage aurait déjà démarré, puisque l'entreprise Teem, qui édite des outils de gestion d'espaces de travail, serait sur le point d'être revendue, un an après son rachat. Et WeWork chercherait également à trouver des acquéreurs pour d'autres sociétés, dont Meetup.
Source : Business Insider