Le géant des CMS, WordPress, pourrait se positionner contre le nouveau système de tracking collectif de Google.
Mise à jour du 20 avril 2021
Attention, il semble que les informations relayées ont été quelque peu mal interprétées. Une précision s'impose ainsi, puisque WordPress n'a en effet pas entamé le virage qui le conduirait à bloquer FLoC sur les sites que le CMS héberge, comme nous l'indique Jean-Baptiste Audras, l'un des représentants de l'équipe Core de WordPress.
Un acteur supplémentaire sur la liste des « FLoC-réfractaires ». Après Brave, qui a annoncé la semaine dernière le blocage du descendant des cookies tiers de Google, DuckDuckGo, qui veut stopper le système dans une prochaine extension, ou encore Vivaldi, qui se joint à ses petits copains, c'est au tour du système de gestion de contenu et célèbre hébergeur WordPress de tourner le dos à FLoC (Federated Learning of Cohorts). Le logiciel souhaite permettre le blocage par défaut le prochain traceur du géant américain de tous les sites WordPress.
Un consensus contre le tracking collectif
Si vous avez manqué le train FLoC, désormais imposant, rappelons ainsi que ce dispositif prendra dans les prochains mois la succession des cookies tiers. À la différence de ces derniers, basés sur un traçage individuel, FLoC fait office de solution hybride à mi-chemin entre la protection de la vie privée des utilisateurs et une opportunité réinventée pour les éditeurs et annonceurs.
Comment ? En ne se basant plus sur du tracking individuel, mais collectif. En effet, FLoC regroupera les utilisateurs dans des « cohortes », des groupes constitués selon les centres d'intérêt et comportements, groupes qui seront ensuite soumis aux éditeurs et annonceurs. Typiquement, un acteur du e-commerce ou éditeur ne saura plus ce que Pierre, Paul ou Jacques ont fait individuellement, mais ce que le groupe « centre d'intérêt #1 » a l'habitude de faire.
WordPress semble donc, comme de nombreux acteurs du Web, avoir pris position contre FLoC. Le CMS dit considérer la technologie FLoC comme « un problème de sécurité ». Il prévoit de bloquer le dispositif dans ses prochaines versions par défaut. Les administrateurs de site auront toujours la possibilité de l'activer de leur côté.
function disable_floc($headers) {
$headers['Permissions-Policy'] = 'interest-cohort=()';
return $headers;
}
add_filter('wp_headers', 'disable_floc');
Voici les quatre lignes de code ajoutées à Wordpress. Un nouvel en-tête (header) fait en sorte de pousser Google (Chrome) à mettre à l'écart l'utilisateur.
Des plugins anti-FLoC apparaissent sur WordPress, Google discute avec les régulateurs européens
Si pour le moment WordPress envisage d'insérer le code dans la version 5.8 de son logiciel, prévue pour être mise en ligne en juillet prochain, le CMS devrait sans doute anticiper la chose en implémentant le code dans les versions récentes et antérieures à la future version 5.8, afin d'amplifier l'impact du code face à FLoC.
Une agence Wordpress allemande, WP Munich, a mis en ligne, il y a quelques heures, un plugin baptisé « Disable FLoC » (« désactiver FLoC »), qui permet de désactiver le dispositif de Google sans configuration. « Ce plugin indique à votre système WordPress d'envoyer un header spécial qui désactive FLoC sur votre site web », indique l'agence.
Pour l'instant, FLoC n'est pas d'actualité en France. Comme nous l'indique Google, contactée par Clubic, « nous sommes engagés à 100 % sur la Privacy Sandbox en Europe et nous travaillons pour y commencer des tests dès que possible », la Privacy Sandbox étant l'initiative de Google visant à créer un écosystème publicitaire plus respectueux de la vie privée des utilisateurs, dont FLoC fait partie.
Pour le moment, Google ne teste pas FLoC en Europe. L'entreprise tient à s'assurer de la bonne conformité de son dispositif avec la règlementation européenne, en discutant justement actuellement avec les régulateurs. Pour le moment, seule une poignée de pays (dont les États-Unis font partie) ont démarré des tests pour une infime partie de leur population seulement.
Source : Bleeping Computeur