Le consortium W3C, chargé de réguler les standards du web, vient de publier ses premières réflexions autour d'un standard autorisant de trafic pair-à-pair (peer-to-peer ou P2P) directement au sein du navigateur.
Ces nouvelles interfaces de programmation permettront à un développeur web de créer des applications web tournant directement au sein du navigateur. Le W3C explique qu'il ne sera pas nécessaire de télécharger un autre composant ou un plugin spécifique. Ces API « autoriseront les échanges entre plusieurs parties avec de l'audio de la vidéo et d'autres systèmes de communication en temps réel sans passer par un serveur tiers (à moins qu'un pare-feu nécessite une passerelle ou pour fournir des services intermédiaires) ».
Ces travaux se rapprochent de ceux actuellement en cours de réalisation sur le web mobile. En ce sens les interfaces de programmation seront capables de déterminer les composants de la machine pour repérer la présence d'une webcam, d'un microphone ou de haut-parleurs (les API Devices). Ces dernières seront également en mesure d'analyser les fichiers multimédia générés par ces périphériques, typiquement le flux vidéo d'une webcam. Enfin ces nouveaux outils seront capables d'encoder ces flux de médias, d'établir une connexion peer-to-peer et de décoder le flux par la suite.
Le peer-to-peer directement implémenté au sein du navigateur, voilà un concept qui n'est pas sans rappeler Opera Unite, une technologie dévoilée par Opera Software en juin 2009. La firme norvégienne prend d'ailleurs part à ces travaux et Charles McCathieNevile, chargé de vérifier la compatibilité des standards pour le navigateur, explique que ces nouvelles interfaces de programmation devraient assurer une meilleure transparence et éviter toute censure similaire à celle qui a récemment pu être observée dans les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Rich Tibbett, l'un des autres participants au Web Real-Time Communications Working Group, déclare à ZDnet UK : « nous tentons d'utiliser les systèmes peer-to-peer pour que le serveur ne soit plus le seul point de fermeture ». Reste que selon Andy Buss, analyste chez Freedom Dynamics, le fournisseur d'accès à Internet repérant un transfert peer-to-peer chiffré par SSL pourrait toujours décider de bloquer le trafic.
Les travaux du groupe Web Real-Time Communications devraient être finalisés fin février 2013. Retrouvez davantage d'informations ici.