2013 a-t-elle été l'année du crowdfunding ? Pas loin, à en croire le bilan dressé par Kickstarter : l'année dernière, 3 millions de personnes ont financé une multitude de projets, pour un total de 480 millions de dollars. A titre de comparaison, en 2012, 320 millions de dollars de fonds avaient été investis par 2,2 millions de contributeurs. 913 dollars par minute investis en 2013, contre 600 dollars en 2012.
Le service donne quelques chiffres supplémentaires concernant les backers, c'est-à-dire les personnes qui financent les projets : sur 3 millions, près de 808 000 ont financé plus d'un projet, tandis que 81 090 ont investi dans 10 ou plus. Enfin, 975 personnes ont donné de l'argent à plus de 100 projets. Mais aucune somme n'est évoquée : il pourrait donc s'agir de petits dons comme de très gros.
19 911 projets financés
L'évolution positive de la plateforme tient également au nombre de campagnes concrétisées : 19 911 ont atteint leurs objectifs sur Kickstarter en 2013. C'est plus qu'en 2012, sans pour autant présenter une vertigineuse différence, puisque 18 109 projets avaient été menés à bien cette année-là - a titre de comparaison, 11 836 projets avaient été financés en 2011 : l'année suivante, près de 7 000 supplémentaires l'étaient. En somme, une hausse importante des backers n'a pas entraîné une aussi grande augmentation des projets aboutis, ce qui semble amorcer un fort ralentissement, et peut-être un début de stagnation.
Par ailleurs, lorsqu'on regarde de près les projets mis en avant par Kickstarter dans sa rétrospective, on constate que certains datent en réalité de 2012, et ne se sont concrétisés qu'en 2013 : on trouve la montre Pebble, dotée d'un écran e-Ink, qui a récolté 10,2 millions de dollars. L'Oculus Rift, un appareil permettant de jouer à des jeux vidéo à 360°, en a quant à lui récolté 2,4, tandis que la console Ouya, sous Android, a séduit plus de 63 000 backers et récolté 8,5 millions de dollars. Paradoxalement, ces succès du crowdfunding n'ont pas forcément, par la suite, su toucher un plus large public : la Ouya, par exemple, s'est frottée à de sévères critiques à sa sortie.
Contrairement à 2012, qui avait vu se multiplier les projets high-tech et jeux vidéo, 2013 a plutôt fait la part belle au divertissement : l'un des plus gros succès de la plateforme l'année dernière s'avère être le financement du film tiré de la série Veronica Mars, qui a récolté 5,7 millions de dollars, alors que 2 millions « seulement » étaient désirés.
2013 a donc été une année très riche pour Kickstarter, qui doit par ailleurs faire face à la montée en puissance de la concurrence, notamment avec le développement de plateformes locales. En France, nombreux sont désormais les services de financement participatifs, qui misent notamment sur le fait que Kickstarter n'est pas présent dans le pays pour attirer les initiatives locales.