En 2007, les dirigeants d'Apple, Intel et Google s'étaient échangés des emails visant à établir un accord vis-à-vis des recrutements d'employés : l'enjeu étaient d'empêcher les différents concurrents de débauchés leurs salariés respectifs. Une affaire révélée au grand jour par 5 anciens employés de différentes sociétés, qui avaient déposé plainte devant la justice américaine en 2011 : s'estimant lésés par cet accord, les plaignants ont récemment demandé à ce que la plainte soit muée en action collective, pour rassembler plus de monde.
Mais si la menace d'un procès plane sur Eric Schmidt (Google), Tim Cook (Apple) et Paul Otellini (Intel), leurs entreprises ne sont visiblement pas les seules à avoir été concernées, ou, tout moins, approchées dans le cadre de cette potentielle entente illégale : en effet, les différentes correspondances datant de 2007 révélées par l'affaire mettent en avant des échanges entre feu Steve Jobs, alors PDG d'Apple et Edward Colligan, qui occupait le même poste chez Palm.
Dans les mails, Jobs exprime son mécontentement d'avoir vu, à l'époque, plusieurs de ses employés partir chez Palm - dont Jon Rubinstein, qui a joué un rôle important dans la conception de WebOS - et demande à Colligan de rejoindre le fameux « pacte », ce que ce dernier a refusé.
« M. Jobs a suggéré que si Palm n'acceptait pas l'arrangement, l'entreprise pourrait faire face à des poursuites judiciaires liées à la violation de plusieurs brevets d'Apple » a déclaré Edward Colligan à la cour de San Jose, présidée par la juge Lucy Koh. Palm n'a jamais faibli, étant certain de pouvoir riposter face à une guerre des brevets avec son propre portefeuille de dépôt. Au final, Steve Jobs est sorti bredouille de cette « négociation ».
Le dossier pourrait encore révéler de nouvelles anecdotes, alors que les responsables d'Apple, Intel et Google devraient être appelés à la barre le mois prochain : si la juge décidait de transformer la plainte en action collective, les enjeux en termes de dommages et intérêts pourraient être très élevés.