7 étapes vers la reconversion professionnelle

Thomas Pontiroli
Publié le 31 octobre 2016 à 08h58
« L'homme a deux vies. La seconde commence lorsqu'il réalise qu'il n'en a qu'une », a dit Confucius. C'est parfois cette prise de conscience qui en pousse certains à une reconversion professionnelle. D'autres fois, elle est contrainte. Voici 7 étapes à envisager pour y parvenir.

1/ Le changement, c'est maintenant ?

Pourquoi changer ? C'est la première question à se poser, car elle conditionne tout le reste. Est-ce pour changer de cadre de vie ? Réaliser le métier dont vous rêviez depuis le début ? En finir avec la monotonie d'un bureau ou au contraire, opter pour un travail moins physique ? Les leviers sont multiples. Quoiqu'il en soit, cette envie de changement doit « venir des tripes », conseille Yves Deloison, spécialiste du sujet, dans son livre Changer tout.

On peut être contraint de changer de métier et même de secteur, car l'on est victime d'un licenciement, que l'on évolue dans une branche peu porteuse ou même en crise. Ou aussi vouloir réaliser ses aspirations. Mais dans les deux cas, la motivation doit être profonde, et la préparation sérieuse, car se reconvertir suppose une remise en question et un effort : bilan personnel, définition d'objectifs, choix d'une formation et accepter de s'y mettre...

2/ Se retrouver avant de trouver ailleurs

Avant de vous lancer, faites le point sur vos compétences professionnelles. Depuis l'obtention de votre diplôme, vous avez développé - de façon consciente ou non - de nouvelles aptitudes. Attention, ne vous limitez pas aux capacités techniques propres à votre métier. Vous avez très probablement aussi acquis de nouvelles méthodes de travail, de gestion de soi, développé un savoir-être en entreprise, face à des clients ou bien encore en réunion.

Selon sa personnalité, on peut avoir tendance à minimiser certains acquis, à les considérer comme banals ou à tout simplement ne pas les voir. Pourtant, ce sont peut-être eux qui vont convaincront d'embrasser une nouvelle voie, et vous aideront à percer dedans. Pour ces raisons, il est conseillé de s'entourer d'un professionnel pour faire un bilan de compétences (qui se déroule en plusieurs étapes, et demande du temps), et/ou d'un coach.

3/ Explorer le champ des possibles

Vous disposez normalement à ce stade d'un bilan de vous-même, vous savez ce que vous pouvez proposer. Il manque quelque chose : les formations à envisager, qui vous octroieront de nouvelles compétences. Pour cela, vous devez lister les différentes possibilités qui s'offrent à vous (CIF, CPF, Afpa, Greta, MOOC...), voir si ces outils proposent les formations en adéquation avec vos objectifs, et ne pas exclure celles qui sortent du lot.

C'est-à-dire que vos pérégrinations vous conduiront peut-être à un métier que vous n'envisagiez pas, mais comme vous êtes à un carrefour, vos sens doivent rester ouverts à la nouveauté. Petit à petit, l'entonnoir se resserrera sur une formation, lorsque vous conjuguerez entre elles les possibilités technique et financière de suivre une formation, avec vos aspirations, votre motivation, le temps que vous êtes prêts à y consacrer...


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4/ Lancer une enquête de terrain

Tout en fourbissant vos armes, vous devrez confronter l'idéal (incontournable) que vous avez du métier projeté avec la réalité. Car au quotidien, les aptitudes supposées d'un métier ne sont pas forcément celles qu'on imagine. Travailler dans un domaine réputé créatif (comme le jeu vidéo) ne signifie pas que l'on exerce des tâches qui demandent de la créativité. Pour cela, il faut trouver des témoignages de professionnels. Mieux : en rencontrer.

Si vous ne connaissez pas les bonnes personnes, cherchez votre métier sur YouTube. Il n'est pas rare de trouver des témoignages. Cela vous donnera un peu plus de matière. Il est devenu fréquent que certains professionnels consacrent un blog à leur métier, ou à leur secteur. Bien sûr, LinkedIn et Twitter sont de bons outils pour les trouver. Et si vous voulez devenir barman, sortez donc boire un verre ! Vous pouvez aussi tester MeetMyJob.

Le but du jeu n'est pas juste de se faire une idée des capacités techniques nécessaires pour ce métier, mais aussi de cerner ce qui sera difficile pour vous, et/ou ce qui constituera un aspect négatif. Serez-vous prêt à l'accepter ?

5/ Mettre sa reconversion en chantier

Vous avez une idée précise du métier, vous savez quelles formations sont possibles, et laquelle sera nécessaire. Le temps est venu de tout planifier : inscription, obtention d'aides financières (CIF, CPF, subventions de la mairie, de la région, de la CCI...), définition d'un planning après la formation, repérage d'entreprises, prise en compte du changement possible de salaire (si une baisse est à envisager, autant se préparer dès maintenant).

Si vous avez déjà une affinité avec le secteur ou la profession visée, votre changement d'habits sera sans doute plus naturel. Sinon, il peut être bon de commencer à s'y accoutumer. Engranger quelques lectures vous aidera à cerner les enjeux et vous offrira une meilleure connaissance du sujet. Vous serez plus à l'aise avec le vocabulaire, ce qui, mine de rien, peut constituer une barrière lorsqu'on pénètre dans un domaine jusqu'alors étranger.

6/ Et les autres, ils en pensent quoi ?

Consulter son entourage pour jauger sa capacité à changer de voie peut être une bonne idée, car ils sont censés vous connaître. Mais gare au : « Toi, marin ? T'es tout le temps malade en voiture ! ». Bref, ce n'est pas parce que des personnes sont proches de vous qu'elles ont mesuré vos aspirations, surtout celles que vous n'avouez pas. Et pire, elles ne vont ont probablement jamais vu en situation professionnelle, or, c'est peut-être le plus important.

Pour autant, changer de métier peut impliquer des changements affectant votre famille : lieu géographique, horaires, niveau de salaire... Mieux vaut donc impliquer sa moitié dans ce changement, pour valider ensemble les éventuelles répercussions sur la vie de famille et son organisation, comme aller chercher les enfants à l'école. Et si votre compagne/compagnon adhère à votre démarche, elle/il sera la/le mieux placé(e) pour vous soutenir.

7/ Accepter ses nouveaux habits

Pendant votre éventuelle formation, vous revêtirez progressivement vos nouveaux habits. Ce n'est pas rien. En effet, on ne naît pas vendeur, avocat ou boulanger. Lorsqu'on choisit sa voie au collège ou au lycée, la démarche intervient en pleine construction de son identité. Se définir comme appartenant à un métier à ce moment et enclencher les études qui suivront pour y parvenir est un processus lourd... sur lequel il faut désormais revenir.

Si cette voie a cheminé avec vous depuis un certain temps, car c'était votre passion, la transition devrait être douce. Si tout est nouveau, le processus peut être vécu comme une vraie acculturation : vous rejoignez un autre groupe d'individus, avec ses codes, que vous devrez accepter et vous approprier pour développer un sentiment d'appartenance. C'est grâce à cela que vous aurez l'aplomb suffisant pour convaincre votre futur employeur.
Thomas Pontiroli
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