Au départ, un constat : il y aurait un equity gap dans le domaine de l'investissement vers les entreprises. Pierre Kosciusko-Morizet, l'un des fondateurs d'ISAI, explique : « Jusqu'à 500 000 euros, il n'y a pas trop de souci. Une entreprise peut facilement trouver des sommes de l'ordre de 100 à 300 000 euros pour monter sa structure. Pour des sociétés avec un business établi, il est relativement aisé de trouver des sommes beaucoup plus importantes : 1,5 million et plus. » Mais c'est entre les deux qu'un manque se ferait sentir. « Souvent, les fonds d'investissement annoncent qu'ils font vraiment du capital-risque, mais ce n'est généralement pas vrai. »
C'est cet equity gap qu'ISAI - qui signifie différent, remarquable ou prodigieux en japonais, autant se placer sous une bonne étoile - entend combler pour faire émerger de nouveaux acteurs de l'Internet français. Le fonds est dirigé par un couple exécutif complémentaire, avec Jean-David Chamboredon, capital-investisseur, et Christophe Raynaud, le directeur général, issu du monde des business angels. Ils entendent profiter de l'expérience des soixante entrepreneurs qui ont souscrit : « des dirigeants fondateurs ou ancien dirigeants de 45 entreprises qui ont réussi sur Internet » : des PDG, mais aussi des directeurs de la technologie, des directeurs financiers et des directeurs marketing. « Le but est d'investir de l'argent, mais aussi des compétences. Nous couvrons un large spectre de l'activité Internet, qui nous permet d'être pointu sur chaque dossier parmi les 300 que nous recevons chaque trimestre. » Objectif d'investissement : un par trimestre, dont un à deux avant l'été.
Côté investissements, ISAI a 24 millions d'euros de fonds aujourd'hui, avec un objectif après le prochain closing de 25 à 30 millions. « C'est la bonne taille », selon Jean-David Chamboredon. Les entreprises visées doivent avoir fait « la preuve du concept. » Le Président exécutif détaille les trois critères : un concept déjà lancé, avec un business « frémissant », une équipe en place solide, et la question économique. « Nous investirons dans des entreprises qui ont besoin de 5 à 10 millions de capitaux. Nous apporterons 2 à 3 millions, pour être un gros minoritaire, décisif. »