Pour expliquer leur projet, chaque créateur aurait par exemple pu mettre à l'œuvre la technologie développée par Explee. Mise sur pieds par Thomas Olivier et Morgan Giraud, cet outil en ligne permet de matérialiser une idée dans une vidéo pédagogique. Mais le bal a été ouvert par Jean-François Chianetta. Venu présenter Augment, une application mobile qui sert à visualiser un objet en 3D, en réalité augmentée, via sa tablette ou son smartphone. « Si j'achète un canapé sur Internet, je ne sais pas comment il s'intégrera dans mon salon. Avec Augment, je peux le visualiser dans son futur environnement », défend le jeune p-dg.
Arthur Lenoir lui, a défendu les intérêts des musiciens en herbe avec JellyNote. « Les trois quarts des musiciens apprennent leur art sans partition » déplore-t-il. « Nous voulons révolutionner ce marché de 150 millions de pratiquants en Europe et aux États-Unis en proposant des partitions facilement accessibles en ligne, avec un curseur qui suit la progression du musicien lorsqu'il joue », présente-t-il.
Augment intègre virtuellement des produits dans leur futur environnement afin de les tester.
Parmi d'autres pousses, comme le réseau social de questions et réponses instantanées Poutsch, l'environnement de développement Webshell qui centralise des centaines d'API, ou encore le service de cloud personnel ForgetBox, on retrouve encore Sketchfab. Cette interface Web développée par Alban Denoyel et Cédric Pinson permet d'uploader et de visualiser du contenu 3D directement dans son navigateur en WebGL et HTML5, sans plugin. Eux visent un marché de 20 millions de professionnels du secteur.
Le Demo Day Tour a aussi offert l'occasion à Home'n'go de présenter aux investisseurs son service de recherche d'appartement enrichi de données issues de l'open data. L'équipe de Veezio, elle, « a montré sa manière de révolutionner la recherche de vidéos ». Au-delà du titre et de la description, le service de Steeve Morin prend en compte le texte contenu dans la vidéo pour faire une recherche à l'intérieur. Elle pourra aussi reconnaître des visages et des logos, un point important pour les annonceurs.
Enfin, Guillaume Dupuy, de Fleex, a fait valoir les atouts de son site d'apprentissage de l'anglais : « Des études ont montré que 86% des étudiants français avaient du mal avec l'anglais, et d'autres que 76% des meilleures séries TV étaient américaines », rapporte-t-il. Fleex propose donc de mêler les deux et d'apprendre l'anglais avec les séries, en modulant les sous-titres à la volée. Quand un mot pose problème, il suffit de cliquer dessus dans le sous-titre et une pop-up en donne la traduction.
Sketchfab propose aussi d'intégrer un modèle 3D directement dans une page Web.
L'objectif de toutes ces bonnes volontés : lever des fonds. « 50% des start-up de la saison précédente y sont parvenues, seules deux n'ont pas survécu », comptabilise Oussama Ammar, entrepreneur en résidence au Camping.
Pour Clement Cazalot, qui a fondé le service de traçabilité de fichiers Office et PDF docTrackr en 2011, « il n'y a pas mieux que le Camping en France pour accélérer sa boîte ». Il confie : « C'est comme une classe prépa accélérée en trois mois où l'on pousse votre projet dans ses retranchements, sans retenue, mais au moins on prend en maturité ». Lui a levé 2 millions de dollars et s'est exporté aux États-Unis.
Baptiste Fradin, de la saison 2, a fondé Infinit, une solution de stockage en ligne pour synchroniser ses données en provenance de différents appareils. « La période pendant laquelle j'étais au Camping m'a remis en question et a permis de faire évoluer le projet pour le différencier de la concurrence, on travaille aussi sur sa manière de parler », décrit-il.
« Au total, la campagne menée par le Camping a permis aux start-up de lever 2,8 millions d'euros lors de la dernière saison », selon la manager Alice Zagury.
