Bonjour, Guillaume Lemoine. Vous concourez à la Start-up competition avec Touchalize. Pouvez-vous d'abord nous présenter le produit ? Et nous dire comment cela fonctionne.
Il faut savoir qu'en 2011, 52% des vidéos vues en lignes l'ont été via un smartphone. Mais ces vidéos restent figées. Quand on les visionne, on reste passif. Personne n'a encore eu l'idée d'utiliser le point fort du mobile pour interagir avec, à savoir le tactile. C'est exactement ce que propose Touchalize. Notre technologie, que nous avons brevetée, permet de modifier des éléments d'une vidéo à la volée, ou de cliquer dessus pour interagir avec. Nous rendons les vidéos tactiles en quelques sortes. En fait, la technologie marche aussi sur des vidéos qui n'ont pas été optimisées pour cela. D'abord, on traite de manière semi-automatique la vidéo pour identifier les zones qui seront tactiles. Cette partie prend environ une demi-journée. Ensuite, un algorithme apporte les modifications en temps réel.
Quels seraient des exemples d'applications concrets ? Finalement, quelle est l'utilité de modifier des éléments de la vidéo ?
Prenez un défilé de mode. On voit le manequin défiler avec une robe blanche. Eh bien je clique sur cette robe, un menu apparaît, et me propose d'autres couleurs. Je choisis le vert. La vidéo repart et le mannequin continue sa prestation avec une robe verte. Un autre usage se trouve dans le placement de produits. Je regarde un film, et là, un acteur arrive avec une pizza. Je clique sur la pizza, elle entre en surbrillance, et un menu interactif apparaît afin que je commande une pizza. Cela peut évidemment fonctionner avec tout autre type de produit. Sinon, on peut intégrer du contenu en temps réel dans une vidéo. Par exemple, dans un film, une personne reçoit un coup de fil. Qui est-ce ? Là, je prends une photo avec mon smartphone, et je l'intègre immédiatement sur le sien, dans la vidéo. Résultat : vous apparaissez dans le film.
De fait, votre cible est-elle plutôt B2B ? Que est votre modèle économique ?
Nous ciblons les e-commerçants car ils pourraient vendre au travers de vidéos. Pouvoir paramétrer un produit dans une vidéo permet de mieux le contextualiser et de se faire une idée dessus. Par ailleurs, une marque comme Ikea pourrait utiliser Touchalize pour produire des vidéos où l'on pourrait toucher les objets afin d'obtenir des informations dessus et faciliter le montage. Ceci entre plus dans une optique de e-learning. Du coup on s'adresse clairement aux marques afin de leur fournir un vrai outil promotionnel. En outre, la géolocalisation permet de trouver le revendeur le plus proche. Et côté vendeur, s'il récupère les critères sélectionnés par le client, cela permet de mieux le qualifier. Concernant le modèle économique, nous comptons faire de Touchalize un portail Web de streaming vidéo interactive. Nous proposerons aux marques de déposer leurs vidéos que nous rendrons cliquables, et on leur facturera chaque premier visionnage.
D'où est parti le projet, et où en est-il actuellement ? Quels sont les objectifs en 2013 ?
À la base, j'ai fondé la société Phonitive en 2009, mais nous sommes restés petits car nous avons auto-financé la recherche et développement. En ce moment, nous sommes en train de boucler une levée de fonds de 400 000 euros menée auprès de Business Angels. À terme, d'ici sept à huit mois, nous chercherons à lever davantage de fonds. L'objectif est de faire de Touchalize un standart. Pour l'instant, nous n'avons pas de réels concurrents. Les autres acteurs proposent des solutions en Flash ou en HTML 5. L'année prochaine, nous allons commencer le démarchage actif de grands comptes qui cherchent de nouveaux formats de publicité. Pour l'instant, nous avons quelques pistes. Le potentiel nous paraît grand car la publicité vidéo a le vent en poupe et nous, avec la dimension tactile, nous introduisons en plus une dose de gamification.