Pour se faire une place parmi les réseaux sociaux professionnels - même si LinkedIn reste inatteignable - Work'n Meet joue la carte française. « Nous proposons aux professionnels de se rencontrer le temps d'un repas car les Français y sont attachés », expliquent les co-fondatrices, Emmanuelle Semamra et Alice Chénel, deux anciennes commerciales et amies de très longue date. « Pourquoi est-ce que les réseaux actuels n'invitent pas les gens à se rencontrer ? », se sont-elles questionnées.
La plus-value de leur plateforme de rencontre d'affaires, disent-elles, est que les participants ne se connaissent pas. « Dans les clubs d'affaires, les personnes sont issues d'un même secteur et finissent par toutes se connaître, là où Work'n Meet est ouvert à tout le monde et favorise les rencontres à l'improviste », font valoir les entrepreneuses. « Parfois on imagine qu'on n'a pas d'affinités avec certaines personnes mais c'est tout l'inverse » assurent-elles. L'autre atout selon elles réside dans la possibilité d'adapter ses repas à son agenda.
Concrètement, il suffit de renseigner ses disponibilités sur la plateforme. Si plusieurs professionnels sont disponibles sur le même créneau et au même endroit, ils sont conviés à se rencontrer - dans la limite de huit convives par tablée. Le réseau organise aussi des soirées. La dernière s'est tenue à Strasbourg, ville d'origine des entrepreneuses et où a commencé à se développer le service. Elle a réuni 56 personnes.
« Des rencontres professionnelles très conviviales »
Après environ trois mois de fonctionnement, le service recense 1 000 utilisateurs. Mais Alice Chénel et Emmanuelle Semamra ne précisent pas le nombre de membres premium, ceux qui peuvent profiter du service à 100%, et qui assureront des revenus à la start-up. Le prix d'accès annuel est fixé à 60 euros. « Les premiers retours insistent vraiment sur la convivialité, notamment du fait de l'absence de conférence avec le repas », témoigne le duo. Une vingtaine de repas ont déjà été organisés.
Au bout de trois mois d'activité, elles sont seules à mener la barque de leur entreprise. Même si elles sont aidées pour le développement par une troisième personne et recourent à une agence marketing. Le projet a vu le jour grâce à un crédit et à leurs économies. Au quotidien, elles avouent que le rythme est soutenu. Alors pour développer leur produit et passer à la v2, elles veulent lever 300 000 euros. Et pour essayer de séduire les investisseurs, elles réfléchissent à une refonte du modèle économique.
« Nous avons commencé à contacter des investisseurs et nous rencontrons aussi des structures dédiées aux start-up comme des incubateurs », indiquent-elles. Après l'Alsace, les premiers repas ont eu lieu sur Paris en juin. L'objectif est d'atteindre une taille critique pour se développer plus largement en France.