Des entreprises de croissance se créent toutes les semaines, d'autres lèvent des fonds et certaines finissent même par atteindre une taille critique. Il est intéressant d'observer ce que deviennent ces start-up après avoir quitté leur nid. C'est ce que propose l'association France Digitale, qui réunit des entrepreneurs, des investisseurs et des start-up.
Elle publie ce mardi une étude réalisée par le cabinet d'audit Ernst & Young auprès de 125 sociétés françaises du Web financées par le capital-risque. Ces start-up ont huit ans en moyenne et ont levé en moyenne 4,3 millions d'euros. L'étude s'intéresse à leur performance économique réalisée en 2012.
On apprend que le chiffre d'affaires des start-up du numérique a progressé de 40% entre 2011 et 2012, pour atteindre 1,8 milliard d'euros. C'est donc une meilleure performance que celle réalisée entre 2010 et 2011, où les start-up du Web français avaient amélioré leurs recettes de 33%, à 1 milliard d'euros. Les plus vigoureuses sont celles sous les 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, en croissance de 65%.
Les deux tiers des recettes sont faites en France
Enseignement intéressant : alors que l'internationalisation des jeunes pousses intervient souvent très tôt dans leur discours, on remarque que la part du chiffre d'affaires réalisée à l'étranger a baissé sur un an. En 2011, 37% des recettes provenaient de l'international et d'Europe. Cette part tombe à 33% en 2012. Pourtant, le volume d'affaires augmente : +127 million d'euros à l'étranger et +400 millions en France.
Un développement souvent rendu possible par l'apport de fonds d'investisseurs en capital-risque. Indépendamment de leur taille, les start-up ont obtenu des tickets moyens de la part des investisseurs en capital-risque inférieurs en 2012 comparé à 2011. En moyenne, les start-up ont levé 11,3 millions d'euros en 2012 contre 15,3 millions l'année précédente. Dans plus d'un tiers des cas, il s'agit de fonds étrangers.
Parmi les entreprises sondées, six sur dix disposent du statut de jeune entreprise innovante (JEI). Créé en 2004 - au moment de la naissance des start-up de l'étude - ce statut peut sous certaines conditions conférer plusieurs avantages comme une exonération d'impôt sur les bénéfices ou un allègement des cotisations sociales patronales. Une même proportion d'entreprises a reçu le label Oséo Innovation.
Neuf salariés sur dix sont en CDI
Ces dispositifs en faveur de l'innovation permettent de soutenir les investissements en recherche et développement. En 2012, 35 millions d'euros ont été investis grâce au crédit d'impôt Recherche, et 7 millions via les subventions Oséo. Les frais de R&D ont atteint 159 millions, dont 17 millions à l'étranger.
Pour accompagner ces développements, les effectifs ont naturellement progressé, de 25% entre 2011 et 2012. Cela représente un effectif de 8 000 salariés pour le panel concerné, dont neuf sur dix sont embauchés en contrat à durée indéterminée, ce qui témoigne d'une certaine pérennité de l'emploi. Notons que si les entreprises sont jeunes, 84% des nouvelles recrues sont expérimentées.