C'est l'organisation de défense des travailleurs, China Labor Watch (CLW), qui a lancé l'information. Dans un communiqué du 5 octobre, elle affirme qu'« une grève s'est déroulée dans l'usine Foxconn de Zhenghou, impliquant entre 3 000 et 4 000 salariés ». La raison viendrait du fait que la société, qui assemble l'iPhone 5, a imposé à ses salariés de travailler durant un jour férié. Mais également que Foxconn les aurait contraints à des impératifs de qualité supérieurs, sans toutefois les y avoir formés. Plus précisément, cela concernerait la tolérance des rayures sur le revêtement en aluminium, plus stricte, qui ne devrait plus excéder désormais les 0.02 mm - des usures ont en effet été constatées sur certains modèles noirs.
« La direction a fait la sourde oreille face aux revendications des salariés » indique CLW, affirmant que « ces deux circonstances ont mené à un arrêt de travail dans l'usine ». Seraient concernés, en majorité, les salariés responsables du contrôle qualité des iPhone 5. Selon des employés consultés par CLW, plusieurs lignes de production du smartphone d'Apple ont été paralysées durant toute la journée.
Du côté de Foxconn, la communication officielle a d'abord démenti l'existence de cette grève. Mais selon les propos d'un des porte-parole de la société, Liu Kun, interrogé par l'agence chinoise Securities Times, et dont ZDNet US rapporte la teneur, « seulement 300 à 400 employés auraient cessé de travailler vendredi, mais cela n'a pas duré plus de deux heures, et il n'y a eu aucune incidence sur la production de l'usine ». Ce chiffre correspondrait au nombre de responsables qualité en grève, d'après CLW, un nombre au moins multiplié par dix au plus fort du mouvement, ajoute l'organisation.
China Labor Watch rapporte que si certains travailleurs ont repris le travail le lendemain, d'autres ont maintenu la grève. Foxconn aurait ainsi mis à exécution sa menace de licencier sur le champ toute personne absente de son lieu de travail. Ces événements font écho aux heurts survenus, fin septembre, sur le site Foxconn de Taiyuan, où 2 000 salariés s'étaient affrontés physiquement suite à des pressions de la direction. Une quarantaine de personnes avaient été blessées.