Amazon considère être traitée injustement par le Digital Service Act de l'Union européenne et attaque les nouvelles règles en justice.
Le Digital Service Act (DSA) a beaucoup attiré l'attention sur lui du fait des nouvelles obligations de modération des contenus sur les réseaux sociaux, avec notamment à ce sujet quelques passes d'armes entre Elon Musk, propriétaire de Twitter, et le commissaire européen Thierry Breton. Pourtant, les premiers à sortir les fusils sont finalement les spécialistes de l'e-commerce.
Après Zalando, Amazon
Qui l'aurait cru ? Alors que Thierry Breton parlait encore récemment de la possibilité de couper les réseaux sociaux ne répondant pas immédiatement aux directives de l'Union européenne, ce ne sont ni Meta ni même Twitter qui attaquent les premiers le DSA en justice. Au contraire, il s'agit d'Amazon qui, parmi les GAFAM, porte en premier l'affaire devant le Tribunal de l'UE, situé au Luxembourg. Il suit en cela Zalando, la grande plateforme de vente en ligne allemande, qui avait pris le même chemin il y a deux semaines.
L'attaque d'Amazon pourrait être plus dévastatrice. La firme créée par Jeff Bezos critique en effet son inclusion dans la liste des 19 très grandes plateformes en ligne, celles comptant plus de 45 millions d'utilisateurs. Ces dernières sont soumises aux exigences les plus sévères quant à la régulation du contenu, les audits externes et indépendants ainsi que sur le partage de données avec les autorités du Vieux Continent.
Too big pour esquiver
Sauf que pour Amazon, il y a un problème. Si, au niveau mondial, le géant du e-commerce est effectivement un acteur extrêmement dominant, il précise qu'il n'est le plus gros vendeur en ligne d'aucun pays européen, et que nombre de ses rivaux affichant des volumes de ventes plus importants ne sont quant à eux pas présents sur la liste des 19 très grandes plateformes en ligne. Le géant de la tech se considère en conséquence traité injustement et demande son retrait de cette liste.
La Commission européenne a évidemment réitéré sa position et se dit prête à la défendre devant les tribunaux. « Le champ d'application du DSA est très clair et couvre toutes les plateformes qui exposent leurs utilisateurs à du contenu, y compris la vente de produits ou de services, qui peut être illégal », a ainsi rappelé un porte-parole de la Commission. Alors, qui a raison ?
Source : Reuters