Le numéro un mondial du e-commerce a vu son bénéfice reculer de 37% en mars sur un an. Amazon a empoché 82 millions de dollars là où il gagnait 130 millions de dollars l'an passé. Si la société vend ses tablettes Kindle à prix coûtant et a procédé à de nombreux coups de rabots sur les prix de ses services cloud, c'est aussi sa politique d'investissement qui a pesé dans la balance.
Les dépenses en technologie et contenu d'Amazon ont bondi de 46% en un an, à 1,4 milliard de dollars. Outre le rachat du service de recommandation Goodreads en mars, l'américain a dans ses cartons un smartphone, une offre de musique en ligne concurrente de Deezer et Spotify, sans oublier ses velléités dans le domaine de la VOD, qui pourraient se renforcer avec un boîtier TV un peu comme ce que propose déjà la pomme avec son Apple TV.
Lors d'une conférence d'analystes, le directeur financier, Thomas Szkutak, a confirmé que les axes de développement clés, il y'avait les tablettes Kindle, les contenus numériques et la Chine. Pays où il devra se frotter au baron du e-commerce local, Alibaba, qui nourrit lui-même des ambitions sur mobile.
L'intérêt de gagner des parts de marché dans un pays dynamique comme la Chine est bien compris. Ce trimestre, Amazon a vu sa croissance à l'international ralentir. Forte de tout de même 16% en rythme annuel, pour 6,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires, elle est à comparer au rythme de 31% enregistré en mars 2012. En Amérique du Nord, la firme de Jeff Bezos s'est améliorée de 27%, à 9,4 milliards de dollars.
Les ventes à l'international pénalisées par l'Europe
Selon un analyste chez B Riley & Co interrogé par Reuters, « les inquiétudes sur la demande continuent de peser. C'est certainement dû à l'Europe, le Royaume-Uni et l'Allemagne, étant les principaux marchés d'Amazon à l'étranger ». Concernant les ventes globales du groupe américain, elles s'en tirent finalement très bien, avec un chiffre d'affaires en progression de 22% sur la période, ce qui représente 16 milliards de dollars.
Afin de réduire ses coûts de transport, qui pèsent 4,7% du chiffre d'affaires, contre 5,1% en 2012, Amazon a multiplié les entrepôts dans le monde. En novembre, il en ouvrait un quatrième en France. En parallèle de ces défis logistiques, la société entend continuer à consolider son écosystème basé sur les tablettes Kindle et les contenus numériques, notamment la vidéo, où elle est présente via son service de VOD et Amazon Studios.
Selon le p-dg, Jeff Bezos, la production de séries originales « peut devenir un autre moyen de créer de la valeur », surtout que le service vidéo de la société « croît très vite ». Pour le deuxième trimestre, l'américain anticipe un chiffre d'affaires compris entre 14,5 et 16,2 milliards de dollars. Mais les investisseurs guetteront sans doute le niveau de sa marge brute, qui a atteint en mars son meilleur niveau depuis quinze ans, à 26,6%.