Le géant du e-commerce chinois, Alibaba, nourrit des ambitions sérieuses sur le mobile. En 2011, il avait donné naissance à Aliyun OS, un système d'exploitation pour mobile devant agir comme le bras armé du groupe sur smartphone, en tirant profit du dynamisme du m-commerce. Un peu à la manière des Kindle d'Amazon, façonnés pour consommer les produits du site de vente, Aliyun OS intègre le système de paiement maison AliPay et fait la part-belle à ses sites Taobao ou Alibaba.com.
Malgré ces efforts - et d'autres : en septembre 2012, Alibaba créait un spin-off doté de 200 millions de dollars spécifiquement pour son OS mobile -, la plateforme peine à décoller. Afin d'inciter les fabricants de téléphones mobiles à équiper leurs terminaux d'Aliyun OS, la société annonce qu'elle les subventionnera, à hauteur de 0,16 dollar, soit 1 yuan, pour chaque smartphone vendu et équipé de son OS, apprend Reuters.
En outre, Alibaba espère étoffer son catalogue d'applications. Jusqu'à présent, un émulateur interne proposait d'exécuter les applications... Android. Mais pour gagner ses lettres de noblesse, l'OS doit se doter d'applications propres. Pour cela, Alibaba offrira une enveloppe de 160 millions de dollars aux développeurs. Enfin, la maison-mère a décidé de rebaptiser son OS mobile en « Alibaba Mobile Operating System ».
À l'automne dernier, le directeur de la stratégie d'Alibaba, Zeng Ming, confiait au Wall Street Journal que gagner des parts de marché prendrait du temps. Aliyun OS n'équipait alors que deux mobiles. Proche d'un partenariat avec Acer, les discussions avaient achoppé suite à des pressions de Google sur le taïwanais.
Alibaba annonce cinq nouveaux smartphones compatibles, mais force est de constater que le déploiement de ce système avance à tâtons. En Chine, plus de neuf smartphones sur dix utilisent Android. Une hégémonie d'ailleurs dénoncée dans un livre blanc du ministère des Technologies de l'information le mois dernier.