Les résultats d'AOL, plutôt meilleurs que prévu, n'ont pas empêché hier l'ex-géant de chuter en bourse. Alors que l'action dégringole depuis longtemps, AOL avait annoncé qu'il envisageait un plan de rachat d'actions. Ce matin, c'est déjà fait. Le conseil d'administration du groupe s'est empressé d'accepter le plan de rachat, pour tenter de limiter la casse sur les marchés.
On connaissait déjà les plans de rachat d'action faits par les grandes entreprises du hi-tech. IBM, HP, et d'autres, y ont parfois recours. L'intérêt n'est que mécanique : si on rachète des parts, on fait automatiquement monter le prix de l'action, puisqu'il y en a moins qui sont disponibles sur les places financières. Ce qui a tendance à renforcer la demande sur l'offre. L'autre avantage, c'est de redonner un peu d'autonomie aux entreprises, pour être moins dépendantes d'un actionnariat dispersé. Et accessoirement de faire plaisir aux actionnaires, en dispersant moins les gains et dividendes.
Ce n'est a priori pas vraiment ce qui a motivé AOL. Son conseil d'administration vient d'autoriser un plan de rachat d'actions doté de 250 millions de dollars. Le spécialiste d'Internet espère ainsi freiner la chute de son action. Celle-ci a été largement amputée par les résultats, donc, mais aussi par les nouvelles prévisions annuelles, revues à la baisse. AOL aura douze mois pour dépenser les 250 millions. Avec un impact qui sera au final limité : le géant a encore une capitalisation boursière de 1,09 milliard de dollars. A tel point que plusieurs médias américains estiment qu'une acquisition, ou la constitution d'une trésorerie d'avance, aurait plus d'intérêt.