© Pxhere
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Il sera désormais interdit aux employés gouvernementaux chinois d'utiliser des téléphones de marque étrangère dans l'exercice de leurs fonctions.

À en croire le Wall Street Journal, une telle décision est dictée par la nécessité établie par les dirigeants de Pékin de réduire la dépendance du pays à des technologies étrangères. L'autre objectif est bien sûr d'avoir un plus grand contrôle sur la cybersécurité des appareils utilisés, et plus généralement d'éviter les fuites de données sensibles. Des raisons a priori assez sensées au vu de l'état des relations entre le pays et les États-Unis, qui ont d'ailleurs pris une décision similaire récemment.

La riposte à une action similaire américaine

Si cette interdiction ne vise pas exclusivement les iPhone, mais bien tous les smartphones qui ne sont pas produits dans le pays, c'est bien Apple qui semble la plus concernée. En effet, la Chine est l'un de ses marchés les plus importants, et toute décision en ce sens peut être catastrophique pour la marque. Les dirigeants d'Apple, cependant, ne doivent pas être surpris outre mesure de la décision, qui est même finalement bien moins lourde que celles que le gouvernement américain a pu prendre à l'égard de ses concurrents chinois. Ainsi, fin 2022, l'administration Biden a annoncé suspendre tout simplement la vente de nouveaux produits Huawei sur le territoire au nom de risques de sécurité posés par la marque, qui est souvent associée au Parti communiste chinois et accusée d'espionner au nom de ce dernier.

Pour des raisons similaires, le 30 décembre, une loi qui interdisait aux employés fédéraux du pays d'utiliser TikTok sur un téléphone utilisé dans le cadre de leur activité a été signée. Devant de telles restrictions, et dans le contexte d'une guerre commerciale plus large entre les deux pays, cette mesure ne semble finalement ni surprenante ni vraiment excessive.

© Tingshu Wangs / Reuters
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Apple a tenté de montrer patte blanche

Pourtant, Apple n'a pas ménagé ses efforts pour tenter de convaincre les dirigeants du pays que sa technologie était compatible avec les pratiques d'un régime autoritaire, se pliant à plusieurs reprises à ses demandes. En 2019, le géant américain a par exemple accepté de supprimer le drapeau de Taïwan de ses émojis. En 2022, il s'est une nouvelle fois couché et a limité à 10 minutes le temps des sessions de nombreux manifestants contre la gestion de la COVID-19 dans le pays ayant partagé des informations et des photos par AirDrop. Ces choix, qui peuvent largement être questionnés, s'expliquent cependant par l'importance de la Chine à la fois en tant que marché et dans la ligne de production d'Apple.

Sur ce dernier point cependant, ayant senti le vent tourner, les usines de la marque à la pomme ont commencé à progressivement se déplacer vers l'un des voisins du pays, l'Inde.