Apple pourrait étoffer sa gamme d'iPhone. Le géant californien travaillerait sur une version moins chère de son smartphone à en croire le Wall Street Journal, qui cite une source proche du dossier. Cette nouvelle version ressemblerait à l'iPhone 5 mais avec des composants moins onéreux, affirme cette personne. Exit l'aluminium, auquel le polycarbonate serait préféré. À l'instar du Samsung Galaxy S III Mini, la taille pourrait également être revue à la baisse - retour à l'iPhone 4S ?
D'après la personne interrogée par le WSJ, Apple étudierait la piste d'un iPhone moins cher depuis 2009, soit deux ans à peine après la sortie du premier smartphone de la marque. L'objectif étant d'introduire la marque aux consommateurs et de grappiller des parts de marché sur des segments moins matures. Mais certains dirigeants se seraient inquiétés des difficultés de fabrication qu'un deuxième iPhone engendrerait. La firme de Cupertino aurait alors préféré maintenir la commercialisation d'anciens modèles, avec un prix d'attaque à 399 euros pour l'iPhone 4 8Go.
Ça n'est pas la première fois qu'une rumeur autour du lancement d'un iPhone moins cher ou d'un « iPhone Mini » est lancée. Ce fut déjà le cas en février 2011 lorsque Tim Cook avait déclaré à un analyste de chez Bernstein Research qu'Apple avait l'intention de prendre en compte la téléphonie prépayée - sans subvention du mobile donc - et déclarait que les produits de sa société n'étaient pas destinés qu'aux riches. Depuis cette sortie, Tim Cook a pris les commandes du navire et le marché a nettement évolué.
Ne pas laisser filer Samsung
En effet, les parts de marché d'Apple sur les smartphones ont considérablement fondu. Si les ventes de la marque ne cessent d'augmenter - 27 millions d'iPhone ont été livrés au troisième trimestre 2012, en hausse annuelle de 58% -, Apple perd des parts de gâteau, au profit de Samsung. Au deuxième trimestre 2011, Apple possédait 19% des ventes de smartphones contre 16% pour Samsung. Depuis, le rapport de force s'est inversé à la faveur du sud-coréen, qui revendiquait 31,3% des ventes au troisième trimestre 2012 selon IDC, contre 15% pour Apple.
L'une des forces de Samsung : cibler tous les segments de marché, du bas de gamme au premium. En 2012, ce sont 37 modèles qui ont vu le jour, contre seulement un pour Apple, l'iPhone 5, avec un ticket d'entrée à 679 euros. Offrir un iPhone moins cher ne concurrencerait pas pour autant Samsung à tous les échelons mais permettrait d'ouvrir davantage l'iPhone aux abonnés prépayés (comme Free Mobile, Sosh, B&You, Séries Red ou Joe Mobile en France) qui doivent s'affranchir du plein tarif. Mais aussi de gagner du terrain dans les pays en développement et moins matures, notamment en Chine, où les terminaux sous Android atteignent 90% des ventes fin 2012 selon Analysys International.
Enfin, l'hypothèse d'un « iPhone Mini » est devenue moins improbable depuis qu'Apple a montré, avec l'iPad Mini, qu'il pouvait lui aussi « écouter le marché » et suivre ses concurrents sur les terminaux 7 pouces. Si Apple a dégainé une tablette moins chère pour endiguer l'érosion de ses parts sur ce secteur, il ne paraît donc pas absurde qu'il en fasse de même sur celui des smartphones, afin de ne pas laisser filer Samsung. Reste à savoir quelle serait alors la place des anciens modèles d'iPhone.
Mise à jour du jeudi 10 janvier
En déplacement en Chine avec Tim Cook, le vice-président marketing d'Apple, Phil Schiller, a expliqué que sa société ne se livrait pas à une course à la part de marché. Il en a profité pour égratigner la stratégie de ses concurrents, sans les nommer, qui « lancent plusieurs produits de différente taille en espérant que l'un d'entre eux s'attirera les faveurs des clients ». Du coup, il estime que ces clients, une fois le terminal acheté, peinent à trouver les bonnes applications, ce qui entache d'après lui l'expérience utilisateur, un point cher à Apple.
Mise à jour du vendredi 11 janvier
Dans la matinée de vendredi 11 janvier, Reuters a publié un article mentionnant une information du quotidien Shanghai Evening News selon laquelle Phil Schiller affirmait que « jamais Apple ne produira d'iPhone moins cher ». L'homme aurait déclaré qu'un tel iPhone « ne sera jamais le futur de la production d'Apple ». Mais en milieu de journée, l'agence de presse a finalement décidé de retirer son article. Reuters explique sa décision par le fait que le journal chinois a effectué des modification conséquentes dans son article initial. Les propos de Phil Schiller étaient-ils erronés ? On ne connaît pas encore la nature de ces changements.
Article initialement publié le mercredi 9 janvier à 11:48