Cisco : le Canada bloque l'extradition du fondateur de Multiven

Antoine Duvauchelle
Publié le 06 juin 2011 à 13h40
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Peter Alfred-Adekeye, le fondateur et PDG de Multiven, ne sera finalement pas extradé du Canada, où il a été arrêté en mai 2010. C'est un énième rebondissement dans l'affaire qui oppose Cisco à ce fournisseur de services et d'assistance spécialiste des réseaux.

Pour revenir rapidement sur les faits, il faut rappeler que Cisco et Multiven sont pris dans une procédure judiciaire croisée. D'une part, Multiven avait attaqué le géant pour abus de position dominante en 2008. Cette affaire avait été réglée en 2010, suite à l'arrestation de Peter Alfred-Akeye. Les deux entreprises avaient signé un accord.

Mais depuis mai 2010, et l'interception de Peter Alfre-Akeye à Vancouver, Multiven accusait aussi Cisco d'avoir commandité l'opération de police. « Nous pensons que ce sont des représailles de la part de Cisco à notre poursuite judiciaire pour monopole, » avait alors expliqué la vice-présidente de Multiven, Deka Yussuf. « Nous pensons que Cisco a orchestré toute cette arrestation criminelle et le procès contre Adekeye pour forcer Multiven à accepter un accord. » Adekeye est accusé par le géant de s'être introduit illégalement dans ses systèmes informatiques pour y voler des données sensibles et des logiciels.

Le procureur américain en charge de la plainte avait demandé l'extradition de Peter Alfred-Adekeye. Elle avait été repoussée dans un premier temps faute de justifications suffisantes, selon la justice canadienne. Ce n'est pas ce qu'elle a retenu cette fois-ci pour bloquer l'extradition. Ronald McKinnon, un juge de la cour suprême de Colombie britannique (province canadienne qui comprend Vancouver), a décidé de faire la lumière sur les conditions d'arrestation. Pour lui, Cisco aurait effectivement orchestré l'opération de police pour intimider Peter Alfred-Adekeye.

« Nous avons ici un homme au casier vierge, qui a fait tous les efforts pour se conformer aux procédures et lois d'immigration des Etats-Unis, mais qui a osé s'en prendre à un géant multinational, attaqué pour des charges criminelles qui ont été gonflées de façon si grotesque que n'importe quel membre moyen du public un peu informé le blanchirait de toutes les charges, » explique Marilyn Sandford, l'avocate d'Alfred-Adekeye. Si la justice canadienne ne va pas aussi loin dans la condamnation orale de Cisco - et de la justice américaine - elle n'en a pas moins infligé un camouflet à ces deux derniers. Cisco s'en lave les mains, estimant qu'après deux ans d'enquête des services secrets américains, c'est désormais « un problème entre les autorités gouvernementales des Etats-Unis et du Canada. »
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