En fin de semaine dernière, Eric Schmidt affirmait que Google constituait le principal rempart contre la NSA pour la protection des données personnelles de l'utilisateur. Reste que l'utilisation faite de ces mêmes données en interne n'est pas toujours perçue d'un bon œil. Dernièrement, ce sont les Pays-Bas qui se sont penchés sur la question.
Le géant californien serait en violation de la loi locale en ce qui concerne la protection des informations privées de l'internaute. Dans l'une de ses dernières dépêches, Reuters explique que les régulateurs néerlandais pointent du doigt la manipulation de l'historique de navigation et des données de géo-localisation permettant à Google de proposer une publicité plus ciblée, en les recoupant aux requêtes du moteur de recherche, aux contenus des emails, ainsi qu'aux cookies traceurs placés sur les sites Internet tiers.
Google doit changer ses pratiques avant la fin du mois de février, sans quoi la société s'expose à une amende de 15 millions d'euros. Dans les faits, elle devra demander le consentement des internautes pour l'utilisation de ces données.
Au cœur de cette affaire, on trouve le changement de politique mis en place en 2012 concernant la manipulation des données sur les différents services de Google. La société a rassemblé une soixantaine de documents au sein d'un seul pour mettre l'ensemble des services à la même enseigne. D'une part, cela permet à Google de croiser ses différents services pour une expérience plus riche, par exemple en ouvrant à Google Now l'accès aux emails, au calendrier ou à Google+ ; d'autre part, la société est en mesure de croiser ces informations à des fins publicitaires.
A l'introduction de cette nouvelle politique, les députés américains et européens avaient manifesté leurs inquiétudes et demandé à Google de préciser ses intentions. La firme avait notamment répondu à la CNIL et à un sénateur américain. La société allait jusqu'à suggérer la création de plusieurs comptes pour chacun de ses services.
Le mois dernier, dans le cadre d'une enquête menée par la Commission Européenne, le Parlement Européen avait suggéré de dissocier les activités commerciales de la société de son moteur de recherche. En d'autres termes, Google ne serait plus en mesure d'utiliser son système AdWords sur le moteur de recherche ni de s'appuyer sur les requêtes de l'internaute pour un ciblage publicitaire plus poussé.
Rappelons que Google avait précédemment été condamné à payer 17 millions de dollars pour avoir forcé ce ciblage auprès des détenteurs d'un iPhone en contournant les paramètres du navigateur Safari. En France, la CNIL a infligé une amende de 150 000 euros à Google en janvier dernier.