Le PDG de Google a dû répondre au feu nourri de questions des parlementaires américains. Sundar Pichai s'est expliqué sur la supposée partialité du moteur de recherche et de ses projets en Chine.
Il était l'un des derniers patrons de la Sllicon Valley à ne pas avoir été auditionné par le Congrès américain. Sundar Pichai s'est rendu devant les parlementaires ce mardi 11 décembre 2018 pour répondre, près de 4 heures durant, aux questions portant sur de nombreux sujets agitant l'actualité depuis quelques mois.
Google se dit respectueuse de la liberté d'opinion
Interrogé d'emblée sur les possibles manipulations du moteur de recherche concernant la diffusion d'informations politiques à ses utilisateurs, Sundar Pichai affirme que Google « n'est pas politiquement biaisé ». Le PDG ajoute que la neutralité des résultats de recherche fait partie des « intérêts commerciaux » de l'entreprise, ajoutant que cette dernière « fournit des plateformes permettant de relayer diverses perspectives et opinions ».Sundar Pichai s'est également montré favorable à une loi fédérale sur la confidentialité des données des utilisateurs, que l'on pourrait rapprocher du RGPD européen, expliquant que « la protection de la vie privée et de la sécurité de nos utilisateurs est depuis longtemps une partie essentielle de notre mission ». Une déclaration malvenue alors que Google vient d'annoncer la découverte d'un bug au sein de Google+ ayant exposé les données de 52,5 millions d'utilisateurs de son réseau social. Sundar Pichai a donné le chiffre de 160 millions de personnes ayant vérifié leurs réglages de confidentialité et promet de simplifier encore l'accès à ces paramètres.
Pas de retour en Chine prévu actuellement
Le patron du moteur de recherche a été également longuement interrogé sur le projet Dragonfly, qui prévoit le retour en Chine de Google, après son départ en 2010 pour cause de censure gouvernementale. Un sujet hautement sensible aux États-Unis, sur fond de guerre commerciale entre les deux pays. L'audience a d'ailleurs été interrompue par un manifestant portant une pancarte caricaturant le logo Google sur fond de drapeau chinois.Sundar Pichai a assuré aux membres du Congrès que cette installation en Chine n'est pas d'actualité : « Nous n'avons aucun projet de lancement en Chine. Nous n'avons pas de produit de recherche là-bas ». Le PDG a expliqué que le projet était depuis « un certain temps » discuté en interne et que Google n'avait actuellement aucun contact avec les représentants gouvernementaux chinois. Des affirmations en contradiction avec ses récentes déclarations.
Kevin McCarthy, leader de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, a développé le sujet en questionnant Sundar Pichai sur une fuite indiquant que Google pourrait mettre au point une liste noire de termes de recherches en accord avec le gouvernement chinois, ainsi qu'un système de pistage mis en place pour lier les utilisateurs aux requêtes effectuées sur le moteur de recherche. Là encore, la réponse du dirigeant est catégorique : « Je m'engage à être totalement transparent, y compris avec les décideurs politiques, dans la mesure où nous développerions des plans dans ce domaine ».
Sundar Pichai a terminé son intervention sans convaincre les parlementaires, avec des réponses jugées évasives et des déclarations pleines de bonnes intentions, sans annonces concrètes.
Source : Business Insider