Sanctionné en 2017 pour abus de position dominante, d'une amende de 2,4 milliards d'euros, le géant Google a trouvé le moyen de tromper l'UE pour racheter ses péchés. Mais Bruxelles a fini par s'en apercevoir.
Revenons un peu en arrière... Fin juin 2017, la firme de Moutain View était condamnée par l'UE à s'acquitter d'une amende de 2,4 milliards d'euros pour avoir abusé de sa position dominante s'agissant de la recherche en ligne. La Commission européenne reprochait à Google de mettre en avant son propre service de comparateur de prix, Google Shopping, au profit des comparateurs concurrents, relégués bien plus loin dans les pages du moteur de recherche. Et alors qu'on pensait que le géant de Mountain View avait « rétabli » le bon fonctionnement de son service, Bruxelles s'est aperçue que la société américaine continue, semble-t-il, de tricher.
Margrethe Vestager, toujours aux aguets
Cette semaine, Margrethe Vestager, Commissaire européenne à la Concurrence, a fait quelques révélations à l'AFP. Lors d'un entretien, la Danoise a révélé que ses équipes ont remarqué une pratique pour le moins suspecte de Google, qui avait au préalable été dévoilée par Sky News, la chaîne TV britannique.« Bien sûr, nous l'avons constaté parce que nous faisons le suivi, mais aussi parce que des gens viennent nous noir », a-t-elle précisé. La Commission pensait que Google était en train de mettre en place des solutions pour racheter ses fautes et surtout se mettre en conformité avec la sanction prononcée.
De « faux » sites rivaux
Mais selon les sources qui se sont exprimées sur Sky News, Google aurait incité des agences de publicité à créer de « faux » sites rivaux, tous comparateurs de prix, pour les afficher dans les résultats de recherche. « Nous faisons un suivi auprès de Google et nous leur avons signifié que la comparaison d'achats, ce n'est pas de la publicité en tant que telle », a renchéri Margrethe Vestager. Pour le moment, Google n'a pas répondu aux déclarations de la Commissaire.Depuis, Google a reçu une nouvelle amende de 4,34 milliards de dollars, en juillet 2018, toujours pour abus de position dominante, mais cette fois via son système d'exploitation Android.