Trouver un moniteur gaming de 24 pouces en Full HD qui parvient à se démarquer de la concurrence n’est pas chose aisée. Le choix est souvent cornélien sur cette catégorie tant les références sont nombreuses et affichent des caractéristiques similaires. À première vue, l’Omen 25i a déjà quelques atouts pour se défaire du peloton ! Suffisamment pour gravir les sommets ?
- Rendu HDR qui marque quelques points
- Étalonnage juste et fidèle
- Mode Game Remaster
- Tarif contenu
- Ergonomie (trop) limitée
- Comportement du logiciel Omen Gaming Hub
- Refresh rate limité à 165 Hz
Vous vous demandez sûrement ce que cet HP Omen 25i a à offrir de plus que la masse de moniteurs qui peuplent cette catégorie, sous la barre des 300 euros ?! En vérité, pas mal de petites (ou de grandes, le test nous le dira) choses qu’on ne trouve que rarement sur ce segment.
Sur le papier, l’Omen 25i a en effet pas mal d’arguments à faire valoir : la prise en charge de l’HDR, la couverture des espaces colorimétriques WCG (Wide Color Gamut), la présence des technologies G-Sync / FreeSync Premium Pro, ainsi que des fonctionnalités nouvelles, comme le mode Game Remaster destiné au rétrogaming, et des options de réticules personnalisables. En somme, une belle fiche technique et un paquet de fonctionnalités pour un tel tarif. Reste à voir si cet écran se comporte bien en jeu et si les nouveautés intégrées ici sont pertinentes.
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Prix et disponibilité
L’arrivée du HP Omen 25i sur le marché français est imminente, il sera disponible dès le 15 juillet.
HP a fixé son tarif à 289 euros, un prix auquel on trouve désormais quelques références dont la fréquence de rafraîchissement culmine à 240 Hz, mais avec lesquels on ne peut pas profiter de l’HDR.
HP Omen 25i : la fiche technique
L’Omen 25i, c'est :
- Type de dalle : IPS
- Format, taille et définition d'écran : 16:9 / 24,5" (62 cm) / Full HD (1 920 × 1 080 pixels)
- Fréquence de rafraichissement : 165 Hz
- Technologie de synchronisation : AMD FreeSync Premium Pro / G-Sync compatible / Adaptive Sync
- Traitement HDR : oui, HDR10 (VESA Display HDR400)
- Connectiques : 1 x DisplayPort 1.4 / 1 x HDMI 2.0 / 2 x USB-A 3.2 Gen 1 / 1 x USB-B / 1 x prise casque
- Alimentation : bloc externe
Comme le montre sa fiche technique, ce moniteur est bien plus alléchant que son prédécesseur, l’Omen 25, lancé en 2020. Le refresh rate passe de 144 à 165 Hz, mais on profite surtout d’une dalle IPS avec un potentiel accru comparé à la dalle TN qui équipait ce dernier. À côté de cela, l’écran est certifié VESA Display HDR400 et HP annonce une couverture colorimétrique de l’espace DCI-P3 de 90 %. Comme la très grande majorité des moniteurs gaming du marché, HP évoque un temps de réponse de 1 ms pour son 25i.
Design et ergonomie
Notre premier constat, une fois l’Omen 25i installé sur notre bureau, a été qu’en matière d’ergonomie cet écran ne fait pas mieux que les autres, et montre même davantage de limites par rapport à certains modèles.
C’est simple, les seuls ajustements possibles concernent l’inclinaison de l’écran, sur un angle allant de – 5° à + 25 °. Le moniteur ne peut pas pivoter, et il n’y a aucun réglage possible en hauteur. Il y a donc des chances que l’Omen 25i vous demande quelques concessions selon votre configuration de bureau et vos habitudes. Dans mon cas, l’absence de réglage en hauteur est impactant car l’écran est positionné plus bas que mon moniteur habituel, ce qui m’oblige finalement à l’incliner légèrement pour retrouver l'angle de vue adéquat. Heureusement, la fixation VESA permettra à ceux et celles qui possèdent un support compatible d’améliorer très largement cette position.
HP continue finalement de mettre l’accent sur le minimalisme avec ce nouvel écran, un choix qui se paie sur l’ergonomie. Cela mis à part, l’esthétique du 25i est clairement reconnaissable, le support reprend la forme du châssis arrière où se trouvent les connectiques, et il faut bien reconnaître que ce moniteur n’occupe pas beaucoup de place sur le bureau.
À l’exception de sa partie inférieure, l’écran présente trois bordures relativement fines qui laissent toute la place à l’image. Aucune excentricité n'est à relever ici, et donc pas d’éclairage RGB. Les commandes sont placées à l’arrière du moniteur, sur la droite, avec un bouton d’alimentation et un joystick qui permet de naviguer au sein de l’OSD. La LED d’alimentation est quant à elle très discrète, une nouvelle fois en bas à droite de l’écran.
Pour finir sur l'aspect de cet Omen 25i, soulignons que le niveau global des finitions est bon, les plastiques semblent robustes et on ne perçoit que de légers craquements en manipulant le moniteur. Le squelette du support est fait de métal et pèse son poids, il assure ainsi un maintien idéal de l’écran malgré ses dimensions contenues.
Connectiques
Facilement accessibles, les connectiques se situent sur deux des côtés de l’excroissance arrière du moniteur qui reprend la forme du logo Omen. À noter que c'est l'un des rares moniteurs testés par nos soins cette année, avec le LG 27GN750-B, qui nous a permis de connecter et déconnecter les câbles sans aucune prise de tête.
© Matthieu Legouge pour Clubic
On y trouve un port HDMI 2.0 et un DisplayPort 1.4, accompagnés par une prise mini-jack 3,5 mm, deux USB-A 3.2 et un port USB-B qui permet d’alimenter les deux autres ports. L’alimentation n’étant pas intégrée au châssis du moniteur, il faut faire avec un bloc externe qui vient traîner sous le bureau. Ses dimensions sont cependant assez minces pour qu’il se fasse oublier.
Ergonomie logicielle et paramétrages
Comme tout moniteur dédié au jeu qui respecte, l’Omen 25i intègre pas mal de fonctionnalités au sein de son OSD. Le tout est accessible via un joystick sur lequel nous n’avons rien à redire, puisqu’il se manie parfaitement.
On profite alors d’un bon nombre d’options de personnalisation et de paramétrage, d’abord avec le menu Jeux, sous lequel nous pouvons notamment activer et désactiver l’Adaptive-Sync, afficher un compteur de fps, appliquer un overdrive en vue de réduire le temps de réponse, paramétrer des minuteurs, ou encore accéder au Dynamic Crosshair, qui nous permet de personnaliser le réticule avec un total 248 combinaisons possibles.
À noter que l’affichage d’un réticule n’est pas quelque chose dont j'ai particulièrement besoin pour jouer, mais sa personnalisation pourra séduire les joueurs et joueuses qui ont l’habitude de l’utiliser. Outre sa personnalisation, l'avantage ici est de profiter d'un réticule qui s'adapte à l'image diffusée à l'écran, changeant de teinte automatiquement pour toujours rester bien visible.
L’option MPRT fait quant à elle appel à une technologie de réduction de flou de mouvement, grâce à un rétroéclairage stroboscopique paramétrable sur cinq paliers. Son activation peut aider dans certains cas, mais il y a deux contraintes majeures, à savoir que les technologies VRR ne sont pas disponibles lorsque cette option est activée, et que la luminosité de la dalle diminue plus ou moins fortement selon le palier choisi.
Enfin, précisons que l’Omen 25i embarque huit modes d’images différents que l’on peut ajuster en jouant sur les couleurs RVB. On apprécie également de retrouver les fonctionnalités PIP / PBP, ce qui n’est pas toujours le cas sur les écrans gaming, et diverses petits réglages dispensables, certes, mais qui allongent un peu plus la liste des possibilités de personnalisation. Il est par exemple possible de configurer un mode veille ou un minuteur de mise hors tension, de désactiver la LED d’alimentation, de modifier la position, la transparence, le délai d’affichage de l’OSD, ou encore de modifier les raccourcis du joystick.
Omen Gaming Hub : à la fois utile et indésirable
L’écran s’accompagne du logiciel maison dédié aux périphériques de la marque : l’Omen Gaming Hub. Nous n’avions pourtant rien demandé que celui-ci s’est installé tout seul, comme un grand, sur notre machine. Et pourquoi ne pas scanner notre bibliothèque de jeux automatiquement, toujours sans notre autorisation ? C’est également ce qu’il fait !
L’Omen Gaming Hub se montre ainsi quelque peu invasif, sans compter qu’il affiche des publicités, pour des produits de la marque évidemment, mais aussi pour des produits partenaires telles des gammes de boissons et autres « compléments alimentaires pour joueurs » Rogue Energy, bref.
Ce logiciel est-il nécessaire au bon fonctionnement de l’écran ? Non. Dans ce cas, lui apporte-t-il quelque chose d’utile ? À vrai dire oui, car il permet de modifier un grand nombre de paramètres sans passer par l’OSD.
Soulignons toutefois qu’il n’apporte aucun supplément, si ce n’est des fonds d’écran à télécharger. L’Omen Gaming Hub nous laisse donc la possibilité de changer de mode d’image, de jouer sur les paramètres de luminosité et de contraste, d’activer l’Adaptive-Sync, ou encore la minuterie ou le compteur de fps. La personnalisation du réticule est également un peu plus intuitive via le logiciel. Bien sûr, tout cela ne fonctionnera pas si vous désactivez la prise en charge DCC/CI dans l’OSD.
Qualité d’image
Nous y voilà, dans cette phase du test où l’Omen 25i est censé montrer qu’il fait la différence ! Et force est de constater, à l’usage et grâce à nos différentes mesures, que le moniteur propose ici d’excellentes choses.
Tout d’abord, il dispose de plusieurs modes, qui permettent de basculer entre les espaces de couleurs sRGB et WCG, ce qui n’est pas toujours le cas comme nous l’avions remarqué avec le MSI Optix MAG274QRF-QD.
Les modes Standard et Jeux affichent des résultats à peu près similaires, avec une température de couleur un peu trop chaude (6 216 K et 6 127 K) et quelques décrochages sur la courbe gamma.
En revanche, et comme nous pouvons le voir sur les images comparatives ci-dessus, le mode d’image « Native » est calibré à la perfection pour l’espace DCI-P3. La température de couleur moyenne est idéale, avec 6 578 K et une courbe RGB ne souffrant quasiment aucun reproche, forte d'une très bonne stabilité. La courbe gamma est sensiblement moins exemplaire, mais corrige les imperfections que l’on a pu trouver sous les autres modes.
La fidélité est au rendez-vous sous l’espace sRGB comme DCI-P3. Dans le premier cas, nous relevons un Delta E moyen de seulement 1,54, sans dérive majeure, tandis que dans le second le Delta E moyen descend à une valeur 1,27. Nous constatons cependant une légère dérive sur la couleur rouge, avec un Delta E max de 4,44. Rien d’alarmant, mais un étalonnage à l’aide d’une sonde n’est pas à exclure.
Sans surprise, la couverture sRGB est de 100 % sous les modes Native et Jeux, mais descend à 96,3 % en mode Standard. La promesse de HP est tout de même respectée avec l’espace DCI-P3, qui s’affiche à 90,9 % sous le mode Native, soit une valeur légèrement plus haute que celle annoncée.
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L’uniformité de la dalle n’est pas mauvaise, mais on constate des dérives notables aux quatre coins de l’écran. Notre exemplaire de test ne souffre cependant d’aucun IPS Glow et ne montre aucune fuite de lumière.
HDR : promesses tenues ?
Le mode d’image et l’intégralité des paramètres qui y sont liés sont automatiquement verrouillés lorsque l’Omen 25i détecte un signal HDR10.
On ne retrouve pas l’excellente calibration que l’on constate en SDR avec le mode Native, il faut ici se contenter d’un étalonnage HDR qui se révèle correct mais non sans quelques dérives et imprécisions avec un Delta E moyen de 3,75 et une valeur maximale qui monte à 6,15 sur la couleur Cyan.
Le signal EOTF est assez cohérent par rapport à la courbe de référence, le pic lumineux en HDR monte quant à lui à 451 cd/m², preuve que l’activation de l’HDR apporte une plus-value à ce moniteur dont le pic lumineux culmine à 334 cd/m² en SDR. La différence se fait également au niveau du contraste dynamique qui affiche un bon potentiel, malgré un rétroéclairage de type Edge. Le taux de contraste s’affiche avec une valeur de 5175:1.
Pour résumer, nous n’avons pas affaire à un mode HDR bluffant, mais il permet toutefois quelques différences notables lorsqu’il est activé, ce qui est une bonne chose vu le tarif demandé pour ce moniteur.
Performances
Détecté comme étant compatible G-Sync et supportant le FreeSync Premium Pro, l’Omen 25i affiche des images fluides en toutes circonstances avec son refresh rate de 165 Hz. La différence entre un écran 144 Hz et celui-ci est clairement imperceptible à l’œil, mais il est certain que les joueurs compétitifs préféreront une dalle capable d’afficher 240 fps quitte à se passer de l’HDR et du potentiel de ce moniteur en matière de colorimétrie.
Du côté du temps de réponse et de l’input lag, on constate que cet écran n’usurpe pas sa dénomination gaming et montre de bonnes performances globales. Évaluées à l’aide du test de Lagom, les transitions de pixels sont uniquement perceptibles sur les niveaux de gris les plus sombres, ce qui indique une bonne réactivité, même sans appliquer d’overdrive.
À ce propos, précisons que l’overdrive ne nous semble pas apporter grand-chose à ce moniteur : nous n’avons pas remarqué de différence significative entre le paramètre par défaut et l’option fastest. Une bonne nouvelle finalement, puisque cela nous épargne le phénomène de reverse ghosting.
Enfin, si l’on a parfois constaté un léger ghosting sur les mouvements les plus rapides, nous n’avons pas ressenti le besoin d’action l’option MPRT.
L’input lag du moniteur est dans la moyenne, la latence mesurée est seulement de 9 ms avec cet Omen 25i, une valeur ici encore dans la moyenne par rapport aux autres écrans que nous avons pu tester récemment.
Notons pour terminer que le Game Remaster Mode est uniquement dédié à des jeux qui s’exécutent dans une définition inférieure au Full HD. Son activation est donc inutile dans la plupart des cas, hormis sur des jeux rétro. Ce mode dégrade par ailleurs l’image si vous l’utilisez en conditions normales, sous Windows : le texte perd en netteté, tout comme l’image. Nous avons finalement lancé plusieurs jeux récents afin de constater les différences d'exécutons entre une définition inférieure (1 280 x 720, 1 024 x 768 et même 640 x 480 pixels) et le FHD.
Dans les deux premiers cas, on constate en effet une amélioration de l’image, des couleurs qui se montrent plus vives d’abord, mais surtout un rendu plus lisse avec de meilleurs contours. Évidemment il ne s’agit pas d’une mise à l’échelle, mais d’un simple filtre, on remarque donc les différences lorsque l’on retourne en FHD et au mode Jeux. Dans le dernier cas (640 x 480 pixels), les améliorations apportées à l’image sont beaucoup moins discernables et les différences minimes, avec ou sans mode Game Remaster, mais suffisantes pour donner un petit coup de jeune à l’image.
Consommation électrique
L’Omen 25i consomme 14,2 W selon notre test, qui consiste à diffuser une mire blanche ajustée à 150 cd/m² sur une fenêtre de 10 %. En résulte une consommation relative de 86 W/m², une valeur qui reste dans la moyenne pour un moniteur gaming de ce type.
HP Omen 25i : l’avis de Clubic
L’écran PC Omen 25i parvient à sortir du lot sur une fourchette de prix où les références sont nombreuses. Il ne le fait pas uniquement grâce à des fonctionnalités nouvelles, qui n'étaient d'ailleurs pas forcément attendues comme le mode Game Remaster et le Dynamic Crosshair, et se démarque surtout par une bonne couverture colorimétrique, qui se révèle être une des calibrations d’usine les plus fidèles que nous ayons pu tester ces derniers temps. Le mode HDR apporte également un petit quelque chose en plus, même si nous sommes encore très loin d’un rendu sans reproche.
Tout cela ne se fait cependant pas sans concession. Il faut effectivement se contenter d’une ergonomie bien trop limitée, d’un logiciel au comportement invasif, et compter sur des performances légèrement inférieures à celles d’autres moniteurs commercialisés à un tarif similaire ou à seulement quelques dizaines d’euros de plus.
- Rendu HDR qui marque quelques points
- Étalonnage juste et fidèle
- Mode Game Remaster
- Tarif contenu
- Ergonomie (trop) limitée
- Comportement du logiciel Omen Gaming Hub
- Refresh rate limité à 165 Hz