Dans un décret signé ce mercredi 15 mai, Donald Trump a interdit aux entreprises de télécommunications américaines de se fournir auprès de sociétés étrangères « jugées à risque », dont Huawei.
Alors que les rangs alliés de Donald Trump se vidaient au fur et à mesure dans son combat contre Huawei, la Maison Blanche a décidé de déclarer une «
urgence nationale » pour interdire aux firmes de télécom américaines de se fournir en équipements auprès d'homologues étrangers accusées d'espionnage. Un décret qui vise bien entendu les firmes chinoises, aux premiers rangs desquels Huawei et ZTE, et qui ne va qu'envenimer
la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine.
Donald Trump fait appel à un décret vieux de 1977
Le discours de la Maison Blanche sonne comme un refrain répété depuis des mois. Dans un communiqué de presse, celle-ci légitime sa mesure choc en
affirmant que «
des adversaires étrangers exploitent les vulnérabilités dans les services et les infrastructures technologiques de l'information et de la communication aux Etats-Unis. » Un euphémisme quand on sait que Donald Trump et bon nombre de représentants politiques républicains accusent les firmes chinoises comme Huawei et ZTE d'être les «
chevaux de Troie » du Parti Communiste chinois. Des émissaires qui feraient leur miel d'Internet et de leurs équipements pour voler des données économiques et industrielles sur le dos des Etats-Unis. En invoquant l'
International Emergency Economic Powers Act de 1977, jamais pourtant une mesure aussi violente n'a été prise à l'encontre de ces «
adversaires étrangers » accusés d'être «
une menace pour la sécurité nationale » depuis 2012 déjà.
Une mesure plus symbolique qu'handicapante pour Huawei
La réponse de Pékin ne s'est pas fait attendre. Le lendemain du décret, Gao Feng, porte-parole du ministère chinois du commerce, a
exhorté les Etats-Unis «
à mettre fin à leurs actions incorrectes » pour «
éviter de nuire davantage aux relations économiques et commerciales » entre les deux pays. De son côté, Huawei a purement et simplement accusé la Maison Blanche « d'empiéter sur leurs droits » alors que son Directeur Général, Liang Hua, s'était dit prêt à signer des accords de «
non-espionnage ». Cette mesure se veut bien plus symbolique au vu des retombées commerciales prévues relativement faibles. D'un côté les géants américains comme Verizon, AT&T et Sprint ne s'approvisionnent pas chez Huawei. D'autre part, Huawei ne réalise que 6,6% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis. Cette mesure risque cependant de mettre de sérieux bâtons dans les roues dans le
déploiement de la 5G de Huawei sur le territoire.