La pandémie de Covid-19 a créé des manques. Parmi eux, le secteur de la finance est à la recherche de programmeurs spécialisés dans le langage COBOL, un langage de programmation créé il y a plus de 60 ans et jugé par beaucoup comme obsolète.
IBM, qui estime que le langage concerne pourtant 220 milliards de lignes de code « activement utilisées aujourd'hui » a ainsi lancé un nouveau programme visant à faciliter le recrutement de personnes disposant de compétences dans ce domaine.
La revanche de COBOL
L'initiative, annoncée dans un communiqué de presse d'IBM, est une revanche pour COBOL. Créé en 1959, ce langage a surtout été utilisé pour des logiciels de gestion. Son nom, COmmon Business Oriented Language, peut en témoigner.Pourtant, c'est un logiciel qui a longtemps gardé mauvaise réputation. Son surnom, l'acronyme peu flatteur Completely Obsolete But Omnipresent Language, résume le paradoxe de ce langage : il est extrêmement répandu alors que beaucoup le perçoivent comme complètement désuet. Une réputation injustifiée : encore en 2013, Bill Curtis, l'un des grands noms de la qualité logicielle affirmait que COBOL est plus performant que Java. D'après IBM, Cobol représenterait aujourd'hui 220 milliards de lignes de code. Selon le cabinet Silkhom, le langage est donc le plus largement déployé au monde, affirmant que « sa seule véritable force réside dans sa capacité à décrire les choses très clairement et de manière précise ».
Relancer les formations
Aujourd'hui, alors que le Covid-19 continue de se répandre aux États-Unis, certains secteurs d'activité sont sous tension. En période de paralysie économique, c'est notamment le cas du secteur bancaire. Or, IBM a affirmé il y a quelques années que 82 % des transactions financières s'effectuaient en COBOL. Dans son communiqué, il déclare aujourd'hui : « Au cœur de la pandémie mondiale de COVID-19, nos clients sont confrontés à des circonstances sans précédent », ajoutant que certains États américains « ont besoin de compétences supplémentaires en programmation pour apporter des modifications au COBOL ». Quelques jours plus tôt, le gouverneur du New Jersey a lancé un appel aux développeurs aptes à programmer dans ce langage.En partenariat avec le projet Open Mainframe, IBM a donc ouvert deux forums. Le premier doit servir à mettre en relation des programmeurs COBOL avec les sociétés qui en ont besoin. Le second est dédié aux questions techniques, où des spécialistes peuvent fournir librement leur expertise. En outre, IBM a annoncé qu'il travaillait sur un cours gratuit pour apprendre le COBOL. Disponible sur GitHub, il doit remettre le plus vite possible ce langage sur le devant de la scène.
Alors que Silkhom estime que le COBOL représente 71 % des lignes de code actuellement utilisées, il n'est que le 44e langage le plus demandé par les recruteurs selon IEEE Spectrum.
Source : Ars Technica