© Intel
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Séduisant à plus d’un titre, le concept de NUC lancé par Intel se dote aujourd’hui d’un nouveau fer-de-lance. Une bête de course dopée par un processeur Alder Lake et capable d’emporter de puissantes cartes graphiques malgré un volume particulièrement réduit. Le NUC 12 Extreme Dragon Canyon a fait un petit tour sur notre banc de test.

8 /10
Intel NUC 12 Extreme Dragon Canyon
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Les plus
  • Compacité remarquable
  • Performances intéressantes
  • Meilleur que le Beast Canyon
  • Jolies évolutions possibles
  • Design réussi, accès aisé
  • Connectique USB abondante
  • 2 ports RJ45 dont un 10 GbE
Les moins
  • Chauffe CPU (Core i9)
  • Coût important
  • Carte graphique double-slot

Baptisés NUC pour Next Unit of Computing, les mini-PC à la sauce Intel constituent à l’origine une réponse au Mac Mini d’Apple. Aujourd’hui, ils existent en de très nombreuses variantes et peuvent évoluer nettement à chaque nouvelle génération.

La sortie des processeurs Alder Lake est l’occasion pour Intel de revoir le très haut de gamme de sa solution : nous avons en effet reçu un modèle doté d’un processeur i9-12900… mais se pose la question d’intégrer un tel composant à une structure d'un volume d’à peine 8 litres.

Fiche technique de l’Intel NUC 12 Extreme Dragon Canyon

  • Processeur : Intel Core i9-12900 (8P+8E cœurs / 24 threads) ou Core i7-12700 (8P+4E cœurs / 20 threads)
  • Carte graphique : emplacement PCI Express 5.0 x16 (jusqu’à 30,5 cm de long), Intel UHD Graphics 770
  • Mémoire vive : 2x SODIMM DDR4-3200 MHz, 1,2 V, 64 Go max
  • Stockage interne : 1x SSD 2280 NVMe et 2x SSD 2242/2280 NVMe ou SATA3
  • Connectique : 1x HDMI 2.0b, 3x Thunderbolt 4 (USB-C), 7x USB-A 3.1 Gen 2
  • Réseau : 1x RJ45 10 GbE, 1x RJ45 2,5 GbE, Wi-Fi 6E AX211, Bluetooth 5.2
  • Dimensions : 357 x 189 x 120 mm
  • Coloris : Noir, châssis en aluminium
  • Prix et disponibilité : bientôt disponible, environ 1 400 € (i7) ou 1 600 € (i9)

Boîtier compact, conception astucieuse

Les habitués des solutions NUC l’auront remarqué d’emblée en jetant un coup d’œil à nos premières photos, le Dragon Canyon n’est pas totalement « nouveau ». Le design de son boîtier est la copie presque conforme de ce qu’Intel avait proposé avec les Beat Canyon lancés au cours du troisième trimestre 2021. Ils étaient basés sur la 11e génération de processeurs Intel, lequel s’est sans doute dit qu’il était préférable de vite passer sur Alder Lake afin de profiter de l’engouement autour de son architecture.

Relativement profond, le boîtier servant de base à Dragon Canyon mesure effectivement un tout petit peu plus de 35 centimètres. En revanche, son volume total de seulement 8 litres lui assure une belle compacité quoique, nous l’avons dit, bien inférieure à celle des premiers NUC Intel. L’ensemble du boîtier adopte une robe uniformément noire avec quelques LED sous le boîtier pour lui donner un côté un moderne et la présence d’un logo crâne illuminé sur la face avant du NUC. Question de goûts, nous ne sommes pas fans de ce logo peu réjouissant, mais désactivable.

L'ouverture du NUC commence par le retrait d'un coffre de plastique sur l'arrière © Nerces

Les experts du refroidissement auront noté que les parois sont entièrement « grillagées ». L’idée est de maximiser la ventilation : la partie gauche sert à rafraîchir la carte graphique et la partie droite est dévolue au processeur. Sur l’avant du NUC, on repère un discret bouton de mise sous tension, 1x lecteur de cartes SD, 1x prise jack audio, 1x USB-A et 1x USB-C 3.2 Gen 2. Sur l’arrière, les choses sont impressionnantes avec 1x HDMI 2.0b pour l’iGPU, 6x USB-A 3.2 Gen 2, 2x Thunderbolt 4 et 2x RJ45, le premier en 2,5 GbE et le second, carrément, en 10 GbE.

La vidéo que nous présentons plus bas permet de se faire une bonne idée du concept inhérent à Dragon Canyon, mais aussi de voir comme l’ouverture et le montage du PC sont finalement assez simples. Il convient juste d’être ordonné et plutôt prudent afin d’éviter les bourdes. En premier lieu, on retire la pièce plastique qui décore l’arrière de la bête ce qui permet de faire coulisser les deux parois, le plus simplement du monde. À partir de là, il est possible de soulever le système de triple ventilateur pour débloquer l’accès aux composants « internes ».

Ingénieux système pour faire basculer la solution de refroidissement et atteindre le cœur du NUC © Nerces

Un équipement impressionnant

Contrairement à la plupart des PC, le fond du boîtier est occupé par une carte, en l’occurrence un fond de panier sur lequel on repère le port PCIe Gen 5 x16 conçu pour la carte graphique, mais aussi un autre port prévu, lui, pour ce qu’Intel baptise le Compute Element. C’est ce qui dernier qui fait véritablement office de carte mère bien qu’il ne puisse être appelé ainsi du fait de l’absence de port PCIe ou de connecteur d’alimentation, des points donc gérés par le fond de panier.

À base de chambre à vapeur, le refroidissement est bien pensé, mais encore un peu léger pour le Core i9 © Nerces

Le Compute Element, Intel prévoit de le commercialiser séparément, mais pour notre test, il était non seulement déjà en place, mais surtout déjà équipé du fameux Core i9-12900. Il s’agit de la version « basique » du CPU et non du modèle ‘K’ que nous avions testé en novembre dernier. Un changement qui implique quelques sacrifices et, notamment, une réduction de la consommation maximale du CPU. De fait, on ne pourra atteindre les mêmes fréquences qu’en novembre, mais le dégagement de chaleur devrait aussi être plus mesuré, il en aura besoin.

Le Compute Element s'enfiche sur le fond de panier du NUC : il n'a pas à être retiré pour monter la bête © Intel

Le Core i9-12900 est accompagné d’un système de refroidissement à base de chambre à vapeur et doit évacuer la chaleur en la faisant circuler jusqu’aux trois ventilateurs évoqués précédemment. Nous verrons si la chose est efficace. À côté du CPU, on trouve deux emplacements SODIMM afin d’éviter de prendre trop de place : ils acceptent des barrettes de 32 Go maximum, mais on se contente ici de DDR4-3200, la DDR5 n’a pas le droit de citer. Enfin, c’est aussi à ce niveau que se trouve le cœur du stockage du NUC.

L'espace de la carte graphique est compté et faire passer les câbles d'alimentation demande un petit effort © Nerces

Intel a prévu à cet effet deux emplacements 2242 / 2280 pour des SSD M.2 en NVMe ou en SATA3 au choix de l’utilisateur. Ils sont directement intégrés au système de refroidissement du CPU ce qui n’est pas le cas du troisième emplacement. Celui-ci est au dos du Compute Element. Il est géré par le CPU quand les deux autres sont confiés au PCH. Cela dit, cela ne change rien à la norme maximale prise en compte, le PCIe Gen 4. Ce troisième SSD accepte des modèles 2280 en M.2 NVMe. Des options de RAID 0 et de RAID 1 sont prévues, mais pas de RAID 5.

Désactivable, le système d'éclairage du NUC n'est pas forcément du meilleur goût, surtout en façade © Nerces

Nous l'avons dit, pour accéder au Compute Element, il faut retirer une sorte de coque en plastique. Après avoir remis la pièce, on peut intégrer une carte graphique et opter pour un modèle jusqu’à 30,5 cm de long. Plusieurs points de vigilance toutefois : l’alimentation intégrée par Intel n’est « que » de 650 Watts et la carte doit occuper un strict maximum de deux slots PCIe pour que l’on puisse refermer le boîtier. De plus, l’accès aux prises d’alimentation n’est pas évident alors moins la carte graphique en aura besoin, mieux ce sera.

Des performances de premier plan

S’il n’est pas complexe, le montage du Dragon Canyon nécessite tout de même un peu d’organisation, mais la vidéo d’Intel permet de suivre les choses sans (trop de) difficultés. Histoire d’aboutir à quelque chose en rapport avec la communication d’Intel, nous avons « musclé le jeu » de notre Dragon Canyon de test. Voici le détail de notre configuration :

  • Processeur : Intel Core i9-12900
  • Carte mère : Intel Compute Element
  • Mémoire : G.Skill Ripjaws DDR4 SO-DIMM F4-3200C18D (2x 16 Go)
  • SSD : Western Digital WD_Black SN850
  • Carte graphique : NVIDIA GeForce RTX 2070 Super Founder's Edition

Bien sûr, comme à chaque test de processeur ou de carte graphique, nous avons utilisé un environnement logiciel à jour que ce soit pour les pilotes de chipset ou de carte graphique par exemple. Enfin, nous avons utilisé Windows 11 dans sa dernière version avec toutes les mises à jour publiées en date de cet article.

Le BIOS du NUC est bien organisé, très clair… © Nerces

Au premier démarrage de la machine, petit tour logique du côté du BIOS. Vous excuserez la qualité discutable de nos clichés, mais – étrangement – Intel n’a aucune fonction pour réaliser des captures des écrans de son BIOS. Ce dernier est très clair, plutôt bien organisé, mais on sent que l’objectif n’est pas de satisfaire les utilisateurs experts : de nombreuses fonctions d’optimisation ne sont pas au rendez-vous. Rien que de très normal pour un NUC.

… mais, logiquement, limité dans ses options d'optimisation © Nerces

L’objectif de cet article n’est évidemment pas de trop s’attarder sur le Core i9-12900, un processeur que nous connaissons déjà bien, ni de vérifier le bon comportement de notre « vieillissante » GeForce RTX 2070 Super. Nous avons donc limité nos mesures de performances à quelques benchmarks assez symboliques.

Performances observées sur AIDA64 © Nerces

En premier lieu, nous avons étudié le sous-système mémoire avec AIDA64. Alors qu’Alder Lake est aussi compatible DDR5, Intel a opté pour de la DDR4. Si les débits sont conformes à ce que l’on peut attendre, la latence a d’abord été catastrophique (110,2 ns) avec les réglages « auto » du BIOS. En activant les profils XMP, celle-ci baisse à 85 ns. Un résultat malgré tout faible pour de la DDR4.

Performances observées sur Cinebench R20 © Nerces

De manière logique, nous avons ensuite regardé de plus près le Core i9-12900 qui équipe le Dragon Canyon avec CineBench R20. Les résultats sont ici un peu décevants et avec 698 / 7 244 points en single thread / multi thread, le NUC est distancé par le Core i7-12700K. La faute à un échauffement très net du CPU qui l’empêche de s’exprimer à son plein potentiel. Nous y reviendrons.

Performances observées sur PCMark 10 © Nerces

Moins tributaire du processeur, mais handicapé par notre « petite » GeForce RTX 2070 Super, le résultat sous PCMark n’est pas surprenant. Les 8 017 points obtenus au global permettent d’exploiter sereinement la machine. Rappelons que PCMark simule un usage « classique » du PC en mêlant diverses activités (bureautique, visioconférence, édition photo / vidéo, navigation Web…).

Performances observées sur 3DMark, à gauche en 1 440p et, à droite, en 1 080p © Nerces

Nous avons embrayé avec quelques tests graphiques afin de voir ce que le Dragon Canyon équipé d’une RTX 2070 Super pouvait nous offrir. Bien sûr, c’est 3DMark qui a ouvert le bal avec des résultats conformes à ce que l’on peut espérer d’une telle carte graphique. Nous avons choisi de ne pas mener de tests en 2 160p, une définition hors de portée du GPU.

Performances observées sur Unigine Superposition, à gauche en 1 440p et, à droite, en 1 080p © Nerces

Notre second outil de mesure, Unigine Superposition, vient confirmer les résultats obtenus sur 3DMark. Il n’est pas question de révolutionner quoi que ce soit et les performances relevées sont identiques – à quelque chose près – à ce que nous avions obtenu lors de nos tests « carte graphique » de cette RTX 2070 Super.

Performances observées sur Marvel's Guardians of the Galaxy et Shadow of the Tomb Raider © Nerces

Afin de confirmer les bonnes dispositions « jeu vidéo » du Dragon Canyon, nous avons conduit quatre évaluations, en 1 080p détails au maximum, sur des jeux bien connu des spécialistes. Le duo Marvel’s Guardians of the Galaxy / Shadow of the Tomb Raider offre des performances conformes à nos attentes et en phase avec les résultats d’une RTX 2070 Super.

Performances observées sur Far Cry 6 et Red Dead Redemption 2 © Nerces

Nous avons ensuite mené le même genre d’évaluation avec Far Cry 6 et Red Dead Redemption 2, deux mondes ouverts logiquement plus exigeants. Là non plus, aucune surprise : les résultats obtenus sont conformes aux performances d’une RTX 2070 Super preuve que l’échauffement du Core i9-12900 est surtout nuisible aux activités très exigeantes côté CPU. Logique.

Puisque nous avons évoqué cet échauffement du CPU, il convient de nous pencher sur la question. Dès lors que le logiciel utilisé demande beaucoup au processeur, nous relevons une température de 100°C, limite à partir de laquelle le throttling se déclenche : le CPU ne tourne plus à plein régime et les performances s'en ressentent, comme sur Cinebench R20.

Relevé de températures réalisé via HWMonitor © Nerces

Le problème n’est pas surprenant et malgré toute la bonne volonté d’Intel, faire tenir un processeur pareil dans un boîtier aussi compact relevait de l’exploit. Problème, cet échauffement du CPU limite logiquement l’intérêt d’un Core i9 par rapport à la solution Core i7 que nous n’avons toutefois pas pu tester. De plus, même si l’évacuation de la chaleur est efficace, on sent que tous les composants en souffrent : le PCH grimpe très vite lui aussi, le GPU dépasse les 80°C et notre SSD n’est pas loin des 70°C, là aussi une limite à ne pas atteindre sous peine de throttling.

Performances observées sur CrystalDiskMark © Nerces

Lors de nos tests SSD, nous n’avons pas eu de problème de throttling. Qu’il s’agisse de CrystalDiskMark ou du test d’écriture linéaire d’AIDA64, le SSD s’est toujours comporté comme nous nous y attendions : les débits du WD_Black SN850 sont conformes à ce que nous avions relevé lors de notre test dédié à ce SSD signé Western Digital.

Une belle machine pour minimiser le volume d'un PC de jeu... mais le tarif est élevé © Intel

Intel NUC 12 Extreme Dragon Canyon, l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Très éloigné de la philosophie qui a conduit à la mise en place des premiers NUC, ce Dragon Canyon d’Intel reste malgré tout une machine séduisante. D’abord, même si elle est bien plus grosse que les précédents modèles, elle garde un format très compact d’environ 8 litres. Même si la question de l’évolution du processeur semble compliquée, elle se montre aussi relativement ouverte. Aucun emplacement 2,5 pouces n’est prévu, mais trois SSD M.2 peuvent y prendre place et l’utilisation d’une carte graphique – facultative – ouvre de nouveaux horizons.

Les performances du Dragon Canyon sont également très convaincantes et il pourra parfaitement faire office de machine dédiée au jeu vidéo pour encore de nombreuses années. La présence d’une carte graphique performante – et évolutive – est un critère de choix et l’alimentation de 650 Watts est plutôt bien dimensionnée. Reste la question de l’échauffement. Malgré tous les efforts d’Intel, le Core i9-12900 ne peut effectivement exprimer son plein potentiel et la question d’intégrer une carte graphique plus puissante se pose.

Le NUC 12 Extreme Dragon Canyon est une machine de qualité, bien conçue et bien pensée, mais nous nous demandons s’il ne serait pas plus juste de se focaliser sur le moins onéreux modèle Core i7-12700 – que nous n’avons pas pu tester – cette version Core i9-12900 étant peut-être plus là pour la photo ?

Les plus
  • Compacité remarquable
  • Performances intéressantes
  • Meilleur que le Beast Canyon
  • Jolies évolutions possibles
  • Design réussi, accès aisé
  • Connectique USB abondante
  • 2 ports RJ45 dont un 10 GbE
Les moins
  • Chauffe CPU (Core i9)
  • Coût important
  • Carte graphique double-slot