La Box by Numericable : la box "de luxe" en détails

Romain Heuillard
Publié le 13 mars 2012 à 18h35
Numericable a présenté la semaine dernière à la presse les premiers exemplaires fonctionnels de « La Box ». L'occasion de la découvrir en profondeur, après la présentation hâtive et laconique du 9 janvier dernier, à la veille du lancement de Free Mobile.

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Attendue au tournant car incarnant la « révolution du numérique » selon Numericable, « La Box » est en tout cas une révolution pour le câblo-opérateur. C'est effectivement sa première box au sens moderne du terme, un boîtier tout-en-un qui lui est propre en l'occurrence, plutôt qu'un routeur et un décodeur TV standards.

Le matériel

L'apport le plus impactant de cette box est indéniablement le fait que c'est le FAI qui a désormais la main, alors qu'il relevait jusqu'à présent d'un prestataire externe qui alourdissait considérablement les processus. Ce n'est pas Numericable qui fabrique l'équipement, mais Sagemcom, qui l'aurait fait sur les prescriptions de celui-ci. L'opérateur affirme effectivement ne pas s'être contenté, pour la première fois, d'adopter un design de référence.

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« La Box » renferme donc à la fois la partie réseau et la partie multimédia, souvent confiées à deux boîtiers distincts chez la concurrence. Les deux parties restent malgré tout gérées par deux SoC distincts.

C'est une puce Broadcom 3383 qui se charge pour commencer de la connectivité réseau. Ce SoC est animé par un CPU cadencé à 500 MHz et prend en charge la dernière norme de réseau câblé DOCSIS 3.0, le Wi-Fi N double bande et l'Ethernet Gigabit. Un port USB avec lequel il est directement interfacé est destiné à de futures évolutions, Numericable évoquant un adaptateur DECT.

Pour le multimédia, on retrouve comme prévu une puce Intel Atom CE4235, reposant sur l'architecture Groveland, qui succède à l'architecture Sodaville de l'Atom CE4100 du Freebox Player. Comme le dernier chiffre de sa référence l'indique, celle-ci prend en charge l'encodage matériel de la vidéo, que Numericable compte exploiter ultérieurement pour des usages multi-écrans.

Cette partie offre en outre deux trappes, l'une pour un disque dur Serial ATA amovible optionnel (500 Go), mais aussi et surtout une autre pour un lecteur de Blu-ray lui aussi optionnel, qui présente au passage la particularité d'être interfacé en PCI-Express. Ce dernier n'est toujours pas disponible et aucune date ni aucun prix ne sont encore communiqués.

Enfin, « La Box » embarque un total de douze tuners, quatre pour la télévision, huit pour l'Internet, de quoi atteindre 200 Mbps en réception en zone éligible (mais seulement 10 Mbps en émission).

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Le logiciel

Le firmware (micrologiciel), reposant comme souvent sur un noyau Linux, et le middleware restent développés par Sagemcom, mais l'interface l'est pour la première fois par les équipes de Numericable, ce qui apporte une grande souplesse, n'égalant pas toutefois celle de Free, qui développe le logiciel de ses boîtiers de A à Z.

Cette interface repose quoi qu'il en soit sur du HTML5 rendu de manière (plus ou moins) transparente par un navigateur Opera. Cette conception permet à Numericable de mettre à jour sa partie logicielle sans redémarrage matériel, tout simplement en cours de veille, mais en contrepartie les effets visuels de l'interface manquent cruellement de fluidité, technologie Web oblige.

Une interface n'est rien sans télécommande et celle de « La Box », fabriquée par Philips, s'inspire de la conception double face inaugurée par celle de la Boxee Box. Au recto se trouve donc une télécommande conventionnelle, relativement simple, au verso un clavier AZERTY complet. Un accéléromètre s'assure qu'aucune pression sur le clavier ne soit prise en compte s'il est la tête en bas, mais il ne sert pas de dispositif de pointage à l'écran, ouf ! Elle exploite enfin une liaison radio-fréquence (RF), plutôt que l'infrarouge, ce qui permet notamment de la faire sonner en cas de perte. L'évent n'abrite donc pas un micro, en vue d'une hypothétique fonction de reconnaissance vocale, mais un petit haut-parleur.

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Les fonctionnalités

Tout cet étalage de technologie est exploité — ou devrait l'être ultérieurement — par une multitude de fonctionnalités plus ou moins inédites.

Les quatre tuners dédiés à la télévision, associés au disque dur optionnel, permettent pour commencer d'utiliser simultanément le picture-in-picture (appelé PIP ou « capsule » par Numericable), le time-shifting (contrôle du direct) et l'enregistrement. Pendant que deux chaines sont enregistrées à la fois, il reste effectivement possible d'en regarder une troisième tout en gardant un œil sur une quatrième en mode fenêtré, de passer de l'une à l'autre, de les mettre en pause ou encore de remonter le temps.

Numericable envisage également d'exploiter ces quatre tuners pour générer une mosaïque personnalisée, une fonctionnalité inexistante à ce jour, bien plus gourmande que la diffusion de pages de mosaïques précalculées. Le câblo-opérateur diffuserait pour ce faire plusieurs chaînes en définition QCIF (176 x 144 pixels) sur un seul flux, de quoi recevoir douze chaines simultanément avec quatre tuners.

Le clavier de la télécommande sert quant à lui à une évolution du moteur de recherche unifié existant « NumeriSearch », qui permet comme son nom l'indique de chercher un film ou un programme indifféremment dans le guide des programmes (désormais richement illustré) et dans les catalogues de vidéo à la demande et de télévision de rattrapage disponibles.

Il sert également à la fonctionnalité Facebook, qui permet sans surprise de commenter un programme en direct. L'ensemble n'offre en revanche pas encore de fonction navigateur Internet conventionnel, bien que l'interface exploite Opera.

« La Box » accueille enfin un media center honorable, prenant en charge les codecs et formats courants des films de vacances qu'on s'échange en famille : H.264 High Profile et XviD d'une part, Dolby Digital (AC3) et DTS avec downmixing stéréo le cas échéant d'autre part, le tout dans un conteneur MKV, MP4, MOV ou AVI. Pour la photo et la musique, le JPEG, le MP3 et l'AAC sont de la partie, et le FLAC est envisagé. La source peut-être un support de stockage USB ou un serveur DLNA, en attendant que le disque dur interne ne devienne accessible à la manière d'un NAS, ce qui est prévu.


L'offre

Pour conclure sur le plan commercial, « La Box by Numericable » sera dans un premier temps réservée à l'offre « Power Plus Cinema », on ne peut plus haut de gamme, offrant dès le mois d'avril pour 60 euros/mois « plus de 300 chaines et services », l'Internet jusqu'à 200 Mbps et deux lignes de téléphone incluant les appels vers les fixes de 100 destinations et les mobiles de France.

Pas de quoi l'empêcher de rencontrer un « énorme succès », selon le directeur commercial de Numericable, qui confesse néanmoins qu'elle n'est pas en rupture de stock, contrairement à la Freebox v6, certes beaucoup plus accessible, qui le fut lors du lancement de l'offre Freebox Révolution.

Numericable promet quoi qu'il en soit que « La Box » ne sera pas éternellement réservée à son offre la plus haut de gamme, et qu'elle sera proposée en cœur de gamme, à une date non communiquée.
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