Le milieu professionnel et la commercialisation des serveurs BES reste pour BlackBerry l'une des stratégies principales pour retrouver de sa superbe. Nommé par le PDG Jon Chen il y a à peine plus d'un mois à la tête de ces activités, John Sims revient sur la débâcle autour de Samsung Knox.
En février 2013, à l'occasion du Mobile World Congress, le constructeur Samsung levait le voile sur sa suite de sécurité Knox, A l'instar de BlackBerry Balance, celle-ci s'inscrit dans l'ère du BYOD en permettant de séparer ses données personnelles et professionnelles. Toutefois le dispositif ne semble pas à la hauteur des attentes et selon le Wall Street Journal, le constructeur coréen doit faire face à plusieurs vulnérabilités. Finalement les futurs clients feraient marche arrière, parmi lesquels nous retrouvons le département de la défense américain. En début de semaine ce dernier annonçait avoir renouvelé son accord avec BlackBerry pour déployer 80 000 terminaux auprès des soldats américains.
Sur le blog de BlackBerry dédié aux professionnels, John Sims, directeur des solutions d'entreprise, saute immédiatement sur l'occasion : « l'histoire de BlackBerry trouve ses racines dans la sécurité et nos concurrents ne peuvent pas en dire autant ». Il rappelle qu'un cabinet de sécurité a découvert le moyen d'intercepter des données sur des Samsung Galaxy S4 équipés de Knox et s'empresse d'affirmer qu'« il n'y rien de plus sécurisé qu'un smartphone BlackBerry géré par un BlackBerry Enterprise Server. Point final ». Il ajoute que la société est la seule à avoir obtenu les certifications nécessaires du Département de la Défense.
Cet accord avec les autorités militaires s'est traduit par une forte hausse du titre BBRY sur le cours du NASDAQ, de quoi faire oublier à M. Sims que la société a failli perdre son autonomie et qu'il n'y pas si longtemps BlackBerry publiait des lettres ouvertes pour rassurer les consommateurs et les professionnels. Et quid du Service d'immigration ou du Conseil national de la sécurité des transports, ces autres agences gouvernementales américaines ayant abandonné les BlackBerry pour se tourner vers iOS ou Android ?
Avec sa « galaxie » de smartphones, Samsung reste le leader sur le secteur du smartphone et représenterait aujourd'hui pas moins de 80% du marché Android. Le géant coréen aurait dépensé en 2013 14 milliards de dollars pour ses activités marketing et 10,3 milliards de dollars dans son département R&D et se concentre activement sur le milieu professionnel. L'année dernière, Samsung a accru son chiffre d'affaires de 5,2% à 40,5 milliards d'euros avec des bénéficies en hausse de 12%. Face à ce mastodonte, le constructeur canadien fera-t-il le poids encore longtemps ?
BBRY